Les travaux de construction de quelques premiers lots du programme national du logement social ont démarré, depuis quelques temps, dans certaines régions. L'avancement de ce programme qui vise la réalisation de 30 mille logements sociaux, dans deux ans, dans le cadre du budget de l'Etat, a été un des sujets évoqués, lors du point de presse périodique tenu, vendredi 31 août 2012, au palais du gouvernement à la Kasbah. Le ministre de l'équipement et de l'habitat, Mr Mohamed Salman, a fourni, à cette occasion, de nouvelles précisions sur les objectifs de ce programme, ses bénéficiaires, et les voies et moyens permettant de le réaliser. Au début de son intervention, il a démenti catégoriquement les fausses informations parues dans certains journaux tunisiens concernant l'attribution de la réalisation de ce programme à une société immobilière turque à travers l'utilisation des techniques du préfabriqué. Il a admis la possibilité de recourir à des sociétés immobilières étrangères, dans le cadre d'appels d'offre internationaux, en vue de la réalisation de quelques lots du programme, mais cette éventualité est encore à l'étude et rien n'a été décidé à ce propos. Certains promoteurs immobiliers étrangers ont profité de leur participation, dernièrement, à la nouvelle session du Salon du bâtiment au parc des expositions du Kram, pour présenter des propositions de contribution à la réalisation du programme national du logement social. Les services du ministère ont reçu 23 propositions à ce sujet, qui sont étudiées, mais quatre propositions ont paru dignes d'intérêt. Cependant, aucun appel d'offres international n'a été lancé. En effet, plusieurs hommes d'affaires tunisiens ont exprimé, aussi, leur désir et leur disposition à participer au financement du programme, de sorte qu'il se peut qu'en fin de compte, le programme soit réalisé dans un cadre à cent pour cent tunisien. Toutefois, la participation étrangère comporte des avantages , car les promoteurs immobiliers étrangers ont le mérite d'employer des procédés et des techniques de construction innovants, qui font défaut en Tunisie, outre la qualité et la maitrise des coûts. Aussi, si toutes ces conditions sont réunies, le recours à la participation étrangère devient intéressant, d'autant que beaucoup de projets d'urbanisme ont été réalisés en Tunisie, dans le cadre d'appels d'offres internationaux, comme le stade de Radès, ou encore la Cité de la culture de Tunis, et des autoroutes. Le ministre a souligné que les droits des architectes tunisiens et de la main d'œuvre tunisienne restent assurés et garantis par la loi, même en cas de recours aux promoteurs étrangers, donnant l'exemple de la construction de l'autoroute entre Sfax et Gabès par une société italienne, mais les ingénieurs, les techniciens et la main d'œuvre employés sont de Tunisie, sauf pour deux ou trois cadres italiens.
Elargissement de la base des bénéficiaires
S'agissant des composantes du programme national du logement social, le ministre a indiqué qu'il comporte deux grandes parties , une première partie de 10 mille logements est destinée au remplacement des logements rudimentaires ou 'gourbis'', alors que la deuxième partie porte sur la construction de 20 mille logements a profit de certaines catégories de bénéficiaires sélectionnés par des commissions créées à cet effet. Un décret a été publié, à ce sujet, au JORT. Il a été procédé à l'élargissement de la base des salariés pouvant bénéficier du programme, de sorte que peuvent en bénéficier ceux dont le salaire est inférieur au SMIG. Certaines catégories de non salariés peuvent aussi en bénéficier, selon leurs revenus. Les plans des logements ont été établis par les architectes tunisiens. Ces logements comportent, selon les cas, deux à trois pièces, avec cuisine et toilettes, et couvrent entre 30 et 50 mètres carrés. Le choix des sites sur lesquels seront construits les logements de la deuxième partie se poursuit dans les différentes régions du pays. Quant aux logements destinés à remplacer les 'gourbis'' ou logements rudimentaires, ils seront construits à la place de ces gourbis après leur démolition. Pour les gourbis érigés sur des terrains exposés aux inondations et aux glissements, les logements devant les remplacer seront regroupés dans des endroits sûrs. La construction de certains premiers lots a débuté, comme le lot de Amor Mokhtar qui comprend 700 logements. Il est réalisé conjointement par la SNIT, la SPROLOS, et l'ARRU (Agence de réhabilitation et de rénovation urbaine). Un lot est en cours de construction à Tabarka, parallèlement à des projets similaires en cours de réalisation à Béja, Jendouba, Kasserine et autres régions, avec la participation de petits promoteurs et entrepreneurs tunisiens chargés, chacun, d'un petit lot de quelques 10 logements. Ils emploient des maçons et des ouvriers des régions où ils exercent, de sorte que le programme contribue à l'impulsion de l'emploi et à la redynamisation de l'activité économique, en général.
Rattrapage
Concernant les objectifs du programme, le ministre a souligné qu'il s'agit d'un programme de rattrapage décidé par le gouvernement à la lumière de l'augmentation des prix des nouveaux logements y compris les logements sociaux, et la désaffection montrée par les promoteurs immobiliers pour la construction de ce type de logements. Le gouvernement a donc pris l'initiative de réaliser ce programme national de logement social, afin de permettre aux catégories économiquement faibles et aux citoyens à revenus limités d'accéder au logement décent. Les commissions régionales spécialisées ont procédé à l'établissement des listes des bénéficiaires dans les diverses régions de leur ressort. Ces listes ont été affichées et les citoyens ont pu présenter leurs requêtes et leurs contestations concernant ces listes. Ces requêtes ont bénéficie du suivi convenu, de sorte que l'opération se déroule dans la transparence totale. Sur un autre plan, le ministre a indiqué qu'il a été procédé, mardi dernier, à l'évacuation des logements appartenant à la SNIT dans la zone de Fouchana et qui ont été squattés illégalement par certaines familles après la Révolution, alors qu'ils sont vendus,déjà, officiellement à des citoyens. Le nombre de ces logements atteint 206.La SNIT avait pu obtenir, il y a quelques temps, l'évacuation de 163 nouveaux logements vendus officiellement à des citoyens et que des familles avaient illégalement squattés dans la zone de Séjoumi. La SNIT a du consentir de grandes dépenses pour réhabiliter et retaper ces logements avant de les remettre à leurs propriétaires légaux.