Après l'attentat de Benghazi puis celui qui a suivi à Sanaâ, l'Aqmi revient au goût du (mauvais) jour et ce n'est un secret pour personne que cette branche d'Al Qaïda reprend son Djihadisme absolu, mu par l'application outrancière de la religion la plus tolérante depuis que l'humanité existe et par un besoin irrépressible parce que vital (à ses yeux) de l'impératif géographique. Leur mobile est désormais suranné et s'apparente même à une redondance : mort aux mécréants. Sauf que ces dérives meurtrières trouvent toujours preneurs malheureusement. Faute de se faire enrôler dans les mailles complexes de la mouvance intégriste, des esprits égarés y adhérent par l'âme. Il n'est donc pas indifférent que bien des groupuscules de chez nous- une minorité dit-on, mais est-ce vrai ? ne redécouvrent les sensations diaboliques qu'inspirait Ben Laden à ses heures. Sauf qu'en cette époque où la montée de l'islamisme au Maghreb avec une pernicieuse poussée en Tunisie, est en train de bouleverser toutes les vieilles recettes du dialogue (impossible ?) des cultures et des religions, l'Occident doit aussi faire l'effort de comprendre que la représentation caricaturale du Prophète Muhammad et les fictions sanguinaires dont on l'affuble, écorchent la sensibilité des adeptes de la religion monothéiste la plus pratiquée du monde. La liberté de création ? La liberté d'expression ? La transcendance divine ? Oui mais dans le cas d'espèce et, surtout, dans le cas de ce navet israélo-américain c'est tout bonnement de la provocation découlant essentiellement de l'ignorance. En Tunisie, la société civile, les Partis et même les minorités confessionnelles ont déploré ce film autant qu'ils ont refusé que la violence djihadiste n'embrase le Maghreb et, bien entendu, notre pays. Les ultrareligieux de chez-nous, les Salafistes et tous les fous barbus ne doivent pas s'en prévaloir. C'est aussi la responsabilité d'Ennahdha de juguler les mauvaises graines de la terreur au nom de la religion. Et que les dignitaires d'Ennadha ne nous disent surtout pas que ces mouvances échappent à leur contrôle...