et se félicite de la décision du gouvernement d'appliquer les décrets-lois 115 et 116 L'organisation ARTICLE 19 exprime sa solidarité avec les journalistes tunisiens et salue leur courage et leur détermination à défendre la liberté d'expression et la liberté de la presse. Elle salue également la communion des journalistes et des entreprises de presse, manifestée à l'occasion de la grève générale observée le 17 octobre 2012, à l'appel du Syndicat National des journalistes (SNJT).Cette grève était la première du genre dans l'histoire de la profession. ARTICLE 19 se félicite, par ailleurs, de la décision du gouvernement tunisien de mettre en application le décret-loi 115, relatif à la liberté de la presse, de l'imprimerie et de l'édition, et du décret-loi 116 relatif à la communication audiovisuelle et portant création d'une Haute Autorité Indépendante de la Communication Audiovisuelle (HAICA).ARTICLE 19 a demandé la mise en œuvre de ces décrets lois depuis le début de 2012. L'organisation a, à plusieurs occasions, dénoncé le flou juridique et les dangers pour la révolution Tunisienne résultant de l'impasse des réformes initiées en 2011. ARTICLE 19 se déclare entièrement disposée à apporter toute l'assistance technique nécessaire en vue de l'application effective de ces deux textes de loi, dans les meilleurs délais, pour combler le vide juridique et législatif que vit le secteur de l'information en Tunisie, depuis la révolution. Le bureau d'ARTICLE 19 en Tunisie suit, depuis plusieurs mois, l'évolution de la situation dans le secteur des médias dans le pays, et en particulier les questions se rapportant à la liberté d'expression et à l'indépendance des médias publics. ARTICLE 19 a notamment surveillé le déroulement des négociations entre le SNJT et le gouvernement, à propos des principales questions en suspens, dont la mise en application des décrets-lois organisant le secteur de l'information et les nominations à la tête des médias publics. ARTICLE 19 souligne, dans ce contexte, que le blocage du dialogue et de la concertation entre les structures représentatives de la profession journalistique et le gouvernement entraîne des conséquences négatives sur le paysage médiatique et la liberté d'expression, en particulier, et sur la situation des libertés en Tunisie, en général. ARTICLE 19 rappelle que la période écoulée a été marquée par une succession de nominations et de changement de dirigeants à la tête des médias publics, opérés en l'absence de critères clairs et précis, et sans concertation avec les instances représentatives de la profession, ce qui a contribué à attiser la tension au sein du secteur. ARTICLE 19 suit également, avec une profonde préoccupation, la grève de la faim que mènent, depuis des semaines, les journalistes de « Dar Assabah » pour protester contre la désignation du nouveau PDG de l'entreprise. L'une des journalistes a été hospitalisée d'urgence, mercredi 17 octobre, suite à une détérioration de son état de santé. ARTICLE 19 exprime le souhait de voir les autorités tunisiennes accéder aux demandes des journalistes de « Dar Assabah » pour arrêter la grève de la faim. La période écoulée a été aussi marquée par une série de procès intentés contre des journalistes, des blogueurs et des dirigeants des médias ainsi que par des agressions physiques contre les journalistes et les professionnels du secteur, comme en témoigne le dernier rapport annuel du SNJT, publié le 3 mai 2012. Une telle situation est jugée inacceptable et anachronique par les journalistes et les communicateurs, après une révolution déclenchée sous l'hymne de la liberté. ARTICLE 19 forme l'espoir que les récentes décisions du gouvernement tunisien ouvriront la voie à la reprise du processus de réforme du secteur de l'information en Tunisie, réaffirmant son entière disposition à apporter le soutien et l'assistance nécessaires, à travers ses experts, en Tunisie et à l'étranger, à toutes les parties concernées, dans l'objectif de réunir les conditions propices pour permettre au secteur de l'information de jouer le rôle qui lui revient dans la réussite de la transition démocratique en Tunisie.