«la Troîka est responsable de la crise de confiance» selon Abdeljaoued Jounaidi La polémique autour de la date du 23 octobre et son impact juridico-politique sur la fin de la légitimité électorale ne cesse de prendre de l'ampleur au milieu d'un antagonisme profond entre les différentes parties du paysage politique. Dès lors, se pose la question de la légitimité de l'Assemblée nationale constituante. La solution idoine serait donc d'arriver à un consensus, ou au moins à un accord, le plus large possible, entre les partis représentés à l'ANC pour prolonger le mandat, le temps nécessaire pour adopter la Constitution et organiser les nouvelles élections.
Ces tiraillements de légitimité et cette crise économique et sociale ont fait l'objet d'un débat organisé par la section d'El Massar d'Hammamet dimanche à Hammamet. Fehi Gueddiche porte parole d'El Massar d'Hammamet a précisé que le pays vit une réelle crise qui menace la transition démocratique. Les tiraillements politiques, les décisions de l'ANC, la situation socio-économique du pays font que la Tunisie vit sous tension et que tout le monde est appelé à assumer ses responsabilités pour préserver les institutions de l'Etat.
La Troïka est responsable d'une crise de confiance a estimé Abdeljaoued Jounaidi leader du parti El Massar . Le sentiment d'incertitude dit-il traverse la population tunisienne depuis un an. La situation économique est préoccupante. Les indicateurs sociaux du chômage et du pouvoir d'achat virent au rouge. Le pays se trouve dans un tournant critique et que la classe politique doit prendre ses responsabilités pour réussir cette deuxième phase transitoire, sinon ce sera un échec cuisant pour tout le monde.
La Troika essaie de mettre la main sur toutes institutions du pays et notamment sur les postes clés de l'administration, de la diplomatie, de l'information. Nous dénonçons ces nominations partisanes qui confirment une confusion manifeste Parti-Etat et met en garde contre cette dangereuse dérive qui rappelle les heures les plus sombres du RCD et de la dictature du régime déchu. M Jounaidi a appelé à tracer une nouvelle feuille de route claire et précise pour sortir de cette impasse et construire une deuxième. Il a approuvé l'initiative de concorde nationale l'UGTT en direction de tous les partis et de la société civile appelant à l'assainissement du climat politique pour sauver le pays. Cette volonté de concorde nationale semble gagner du terrain mais elle reste, pour l'heure, devant la porte d'entrée de la Troïka. Nous sommes contre l'exclusion. Il faudrait associer toutes les forces politiques et composantes de la société en ce moment bien précis.. Ceci ne pourra se faire que sur la base d'un consensus. Oui pour un front démocratique, pour sauver les acquis du pays. Lui succédant, Nadia Chaabane membre de l'ANC et d'El Massar a estimé que le pays est en situation de danger et il est temps de retrousser les manches tous ensemble pour trouver une solution. Cela se passe par trois conditions. La sécurité, la justice transitionnelle et la transparence dans la prise de décision. La situation politique est tout aussi mal lotie, aucune feuille de route n'est visible et l'ANC se marginalise de plus en plus.
Plusieurs projets au stade du projet n'ont pas vu le jour et aucun accord n'a été trouvé sur les questions fondamentales de la Constitution, sur l'ISIE, sur la loi électorale, sur la justice transitionnelle. Il a y vraiment une crise de confiance et la Constituante doit activer son rythme pour sortir de cette impasse a-t-elle précisé en appelant à faire sortir le pays du trou dans lequel il est en train de s'enfoncer. A propos de la constitution, plusieurs dossiers demeurent inachevés. Nous n'avons pas trouvé un accord sur les questions fondamentales de la Constitution, sur l'ISIE, sur la loi électorale, sur la justice transitionnelle. Nous refusons de voter des lois non démocratiques car nous voulons privilégier le compromis pour atteindre le consensus. La situation sociale ne se porte pas mieux, elle est explosive. La situation économique est tout aussi mal lotie. L'investissement est en hibernation.
Le tourisme est sinistré. L'ambiance morose n'incite guère au travail. L'urgence c'est de nous entendre dans le bons sens pour que le pays retrouve sa vitesse de croisière. Il faudrait nous placer ainsi loin des tiraillements politiques avec des mécanismes claires, précises et transparentes. C'est possible si chacun prendra ses responsabilités pour réussir cette deuxième phase transitoire a conclu Nadia Chaabane