Vers une fusion entre Al Massar et Al Joumhouri Des actions communes en attendant mieux
L'union fait la force dit-on. Une totale solidarité se manifeste en des actions communes contre la violence, des positions presque identiques au sein de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) que ce soit dans les débats concernant la Constitution ou les autres sujets intéressant l'opinion publique comme les séances plénières de dialogue avec les membres de gouvernement. Les moments marquant de grandes convergences entre les forces politiques d'opposition ne manquent pas. Peut-on aller jusqu'à la formation d'un front électoral qui réunirait Nida Tounès, Al-Joumhouri, Al-Massar et d'autres forces démocratiques comme le Front populaire ? Va-t-on se limiter à des opérations ponctuelles et des actions communes ? Lors de la dernière réunion entre Nida Tounès, Al-Joumhouri et Al-Massar, « il a été convenu d'établir un calendrier pour accélérer le processus de rapprochement entre ces trois partis », déclare Issam Chebbi, au Temps. La volonté de créer un large front démocratique et centriste est manifeste. Entre Al-Massar et Al-Joumhouri, on parle de plus en plus de possibilité de fusion. On commence à parler de la nécessité d'élargir l'opération de rapprochement jusqu'au Front populaire. Issam Chebbi, précise que la volonté d'élargir les débats à d'autres partis que Nida Tounès, Al-Joumhouri et Al-Massar existe bel et bien. Ce rassemblement ne peut se faire que sur la base d'un programme. La plate-forme est en cours d'élaboration. C'est la première condition pour pouvoir entrevoir un dialogue avec les autres partenaires. Le rapprochement effectif n'est pas pour sitôt. Chokri Belaïd secrétaire général du Parti Unifié des Patriotes Démocrates, un des piliers du Front populaire, sans parler au nom du Front, affirme que la question n'a pas été posée. Le Front n'a pas été approché. « Si on nous présente un programme, on en parlera. S'il s'agit d'actions communes pour assainir le climat politique avant les prochaines élections, au sujet de l'Instance Supérieure Indépendante des Elections (ISIE), de la loi électorale, de l'Instance indépendante de la magistrature, de la lutte contre la violence, cela ne posera aucun problème. S'il s'agit de Front électoral, on ne peut prendre une position avant qu'il n'y ait des approches claires. Tout d'abord, le Front populaire avait pris la décision de se présenter aux prochaines élections avec ses propres listes. D'ici les prochaines échéances, le paysage politique est appelé à changer au grès de la volonté des partis. Au moment où la question se posera, la décision sera prise de façon collective au sein du Front». Avant la formation du Front le plus large possible, on parle de la création d'un groupe de Nida Tounès au sein de l'Assemblée Nationale Constituante. La formation de ce groupe à côté du bloc démocrate au sein de l'ANC, ne risque-t-il pas de donner une image négative de la volonté de rapprochement ? Pourquoi, est-ce que les constituants de Nida Tounès n'intègreraient-ils pas le bloc démocrate ? L'Alliance Démocrate animée par Mohamed Hammi, ne compte pas abandonner le groupe, même si elle peut constituer un bloc. Khémaïes Ksila, membre de la Constituante et dirigeant à Nida Tounès, confirme la volonté de créer un groupe de 11 membres. Le dialogue se poursuit avec trois autres membres. « En créant le groupe, nous restons en alliance avec le bloc démocrate. D'ailleurs, je conseille à mes collègues du groupe démocrate de se restructurer en plusieurs groupes. Ainsi, ils auront plus de poids dans les réunions du bureau de la Constituante. Les discussions continuent, la coordination se fait avec les Démocrates. La création de notre groupe ne pose aucun problème à ce niveau », dit-il.