Rached Ghannouchi : «Mohamed Bakhti et Béchir Golli ont commis un péché en se donnant la mort par la grève de la faim» Interrogé sur le décès de Mohamed Bakhti et Béchir Golli suite à leur grève de la faim de plus de 50 jours, Rached Ghannouchi, leader du mouvement Ennahdha, a déclaré sur les ondes d'Express Fm qu'ils avaient, par là, commis un péché et que leur acte était assimilé à un suicide. Selon M. Ghannouchi, la grève de la faim est un moyen de protestation incontestable et que lui-même ainsi que certains membres de son mouvement y ont eu recours par le passé. Toutefois, il ne faut, en aucun cas, que cette action conduise à mettre des vies en péril car elle perdrait tout sens et toute légitimité. Sur une autre question, portant sur la citoyenneté et les minorités dans le monde musulman, le leader du parti islamiste a déclaré, lors de la conférence de presse tenue à cet effet hier, que : « le printemps arabe a restauré le pouvoir « à la majorité », et les droits des minorités s'inscrivant dans le processus de la démocratie, doivent être nécessairement garantis. » Ghannouchi ajoute que les droits des minorités sont loin d'être menacés en Tunisie et doivent être respectés.
Le ministre de la Défense Abdelkrim Zbidi n'a pas démissionné, selon Adnène Manser Le porte-parole de la présidence de la République, Adnane Manser, a démenti, dans une déclaration à Jawhara Fm hier, l'information selon laquelle le ministre de la Défense nationale, Abdelkrim Zbidi, aurait démissionné de son poste à cause de tensions avec le président de la République, Moncef Marzouki. «La présidence n'est pas au courant, nous n'avons rien reçu», a-t-il indiqué tout en soulignant que M. Zbidi poursuit normalement ses tâches et qu'il est en contact quotidien par téléphone avec le président de la République». Donc, pour Adnane Manser, «cette démission n'est pas officielle». Le porte-parole de la présidence a avoué qu'il y a eu des tensions entre le président de la République et le ministre de la Défense nationale suite à l'extradition de l'ancien premier ministre libyen Baghdadi Mahmoudi, mais que c'est de l'histoire ancienne.
Un prédicateur marocain refoulé à l'aéroport Tunis-Carthage Les autorités tunisiennes viennent de refouler, de nouveau, le prédicateur marocain salafiste Abdelwahab Rfigui à l'aéroport Tunis-Carthage, selon le journal marocain Ech-chaâb. La police des frontières lui a indiqué qu'elle exécutait les ordres sans donner d'autres explications, a précisé le prédicateur au journal. Cheikh Rfigui était venu en Tunisie, selon la même source, pour réconcilier les salafistes avec le mouvement Ennahdha. Selon lui, cette décision de refoulement a mis en colère le leader d'Ennahdha Rached Ghannouchi.
Béchir Ben Hassan appelle à cesser les surenchères religieuses Le prédicateur Béchir Ben Hassan a tenu une conférence sur le sujet du salafisme en Tunisie au Palais présidentiel de Carthage en présence du président de la République Moncef Marzouki ainsi que de plusieurs ministres. Le cheikh a appelé, dans son intervention, à cesser les surenchères qui mèneront à un bain de sang et pourraient mettre fin à la révolution tunisienne : «nous sommes tous Tunisiens», a-t-il souligné. Il a proposé un projet de consultation où des sommités de savants de plusieurs nationalités, connues par leur maîtrise du Coran et de la Sunna, seront invitées pour partager leur savoir et dialoguer avec le peuple tunisien et, peut être, empêcher certains jeunes de sombrer dans la violence. M. Ben Hassan a rappelé que le mouvement salafiste existe en Egypte, au Maroc et dans d'autres pays arabes mais on ne retrouve pas dans ces pays des comportements violents de la part d'eux. Il explique ceci par la richesse du paysage religieux dans ces pays face au désert et au vide existants en la matière en Tunisie. Pour lui, il ne faut pas avoir honte de recourir à des compétences étrangères. Il a, indiqué, dans ce contexte, qu'il a proposé à Rached Ghannouchi une liste de noms de cheikhs qui pourraient participer à ce projet de consultation. Le prédicateur a appelé les jeunes «à se regrouper autour des Erudits, à ne pas les insulter ou les traiter de menteurs ou de traitres». Concernant la grève de la faim, Béchir Ben Hassan a expliqué que ce concept n'a pas été mentionné ni dans le Coran ni dans la Sunna. Pour lui, l'emprisonnement est un test de Dieu, se référant à l'histoire du prophète Youssef. Le prédicateur estime que les prisonniers salafistes devraient suivre l'exemple de Youssef, des imams et de ceux d'Ennahdha, espérant que les innocents soient libérés au plus vite tout en soulignant l'importance du respect de la loi par ceux qui ont commis des actes criminels avérés.
Bientôt la vente du palais de Sakher El Materi à Sidi Bou Saïd La Commission Nationale de Gestion d'Avoirs et de Fonds Objets de Confiscation ou de Récupération en faveur de l'Etat, relevant du ministère des Finances, vient de lancer un appel d'offres international relatif à la vente du palais de Sakher El Materi se trouvant à Sidi Bou Saïd, et ce selon Slim Besbès, ministre des Finances par intérim, affirmant que les revenus de cette vente seront utilisés pour renflouer les caisses de l'Etat en les injectant dans le budget de l'Etat. La superficie du palais est de l'ordre de 13 135 mÇ et comporte une résidence principale et ses dépendances composées d'un sous sol, un rez-de-jardin, un rez-de-chaussée, deux étages et deux piscines (une couverte et une extérieure) et une résidence secondaire composée d'un rez-de-jardin, un rez-de-chaussée, un étage et une piscine. Ces résidences ne sont pas totalement achevées. Rappelons qu'au mois de mai 2012, lors d'une conférence de presse, Slim Besbès avait évoqué l'éventualité de transformer le palais de Sakher El Materi en musée.