Au fil des jours, la fièvre monte d'un cran, dans les émissions de télévision. Le domaine sportif ne peut être à l'écart avec une montée en puissance de cette fièvre allant jusqu'au délire. Ou, alors comment expliquer les propos de ce bonhomme, lors d'une certaine émission de «Dimanche Sports», appelant à la Révolution du sport, et ce, dans une tentative d'effacer d'un trait tout ce qui a été réalisé durant plus d'un demi-siècle. Par ignorance ? Peut-être, par inadvertance, sûrement. Ce sieur doit fouiner dans les archives pour se rendre compte des performances réalisées d'une génération à l'autre, depuis l'indépendance, et du rang avant-gardiste du sport tunisien aussi bien sur le plan arabe qu'au niveau africain. Il nous appartient de lui rappeler que la Tunisie a obtenu la médaille d'or aux Jeux Panarabes, au Liban, un an après son indépendance (1957), qu'elle a disputé la finale des Jeux Méditerranéens d'Izmir (1971), qu'elle a participé à quatre phase finales du Mondial, qu'elle a obtenu la première victoire africaine en Coupe du monde (1978). En handball, en volley-ball et à un degré moindre, en basketball, les titres africains sont à gogo. En sports individuels, la Tunisie, a été toujours une terre fertile pour la formation d'athlètes devenus par la suite de champions du monde et olympiques, à l'instar de Mohamed Gammoudi (athlétisme), Anis Lounifi (judo), Taoufik Balbouli (boxe), Oussama Mellouli (natation), pour ne citer que ceux là. La Tunisie a été aussi une référence en matière de discipline, grâce à la disponibilité de responsables alliant l'encadrement sportif à l'éducation. Ils étaient de véritables meneurs ayant veillé au grain à l'essor du sport national, avec l'instauration d'une discipline rigoureuse, tout en assurant un suivi permanent sur la bonne conduite des sportifs tant sur le terrain qu'en dehors de cet espace. Des gens qui ont su imposer le respect tout en s'entourant de l'estime de toutes les parties prenantes. A ce propos, nous citons Chedly Zouiten (ayant à un certain moment assuré, le cumul entre la présidence de l'Espérance et celle de la FTF !!), Ali Cherif (ex-président du ST), Abdelaziz Lasram (ex-président du Club Africain), Hassène Belkhodja, (ex-président de l'EST), Dr. Hamda Laâouani (ex-président de la JSK), et la liste est encore longue... Parmi eux, nous citons aussi, ceux qui ont réussi aussi bien au niveau technique, comme joueurs, entraîneurs que sur le plan de responsabilités, comme présidents d'instances sportives à l'instar de Moncef Chérif (ST et FTF), Hamouda Ben Ammar (CA-FTF), Férid Ben Aïssa (CA-FTHB), Hédi M'hirsi (EST-FTJ-CNOT)... et la liste est bien longue. En ce qui concerne les joueurs qui ont brillé durant leur carrière – toutes disciplines confondues – il ne nous est pas permis de les citer tous, tellement, le nombre est incalculable, mais il faut reconnaître que leur denrée est aujourd'hui introuvable, comme Diwa, Klibi, Haj Ali, Chetali, Ben Amor, Chaïbi, Attouga, Mohieddine, Sghir, Seghaïer, Douiri, Mahfoudh Benzarti, (Moujahid), Delhoum, Agrebi, Chakroun, Mohieddine Habita, Ben Mrad, Tarek, Temime, Ghommidh, Maâloul, El Ouaer, Beya, Jamel Limam (en football). Mounir Jelili, Abderrahmane Hammou, Abdelaziz Ghalala, Hachemi Razgallah, Moncef Oueslati, le regretté Hamadi Khalladi, Baccouche, Moncef Hajjar, Lassoued, Sebabti, Jeljeli etc... (en handball). Hassine Belkhodja (Zizi), Mustapha Annabi, Raouf Bahri, Ben Othman, Ben Cheikh, Hamouda, Raja Hayder, Béhi Ouaïel, Moncef Ben Soltane, Youssef Besbès, Abdelaziz Derbal, etc... (en volley-ball). Bob Saïdane, Ali Karabi, les frères Senoussi, Guennaoui, Mustapha Bouchnak, Adel Seghaïer, Habib Belhassen, Taoufik Bouhima (en basket-ball). C'est bien cette bonne pléiade de sportifs (dirigeants et joueurs) qui a brillamment représenté, dans le passé, le sport tunisien. Mieux encore, elle a été sa fondatrice, au prix de tant de sueurs et de sacrifices. Elle le faisait par pure passion, sans attendre toutefois, la moindre récompense, au retour. Une pléiade imbibée de valeurs patriotiques et d'amour pour la nation qui mérite aujourd'hui, notre reconnaissance, même si on n'a pas pu ni su, par la suite, prendre le relais. Néanmoins, les langues qui délirent aujourd'hui, en utilisant des termes impropres à notre passé élogieux, doivent se taire, car celui qui renie son passé, n'a ni présent, ni avenir. Dans les pays développés on courbe l'échine devant les sacrifices et les réalisations des précédentes générations ! «Il faut révolutionner le sport tunisien », a dit un sieur lors d'une émission de « Dimanche Sport » (sic). Est-ce à tel point sommes-nous ingrats, voire ignorants ?! Or, pour être honnête, il fallait poser la question suivante : Pourquoi le sport tunisien était de loin performant malgré des moyens insignifiants ? Est-ce le problème réside dans les moyens ou dans les compétences ? Actuellement, les moyens sont de loin meilleurs, reste à vérifier, donc, l'engouement, la passion et la compétence !!