Tunis-Le Temps: C'est l'histoire de quatre jeunes étudiantes qui étaient venues de leur ville d'origine à la capitale en vue de poursuivre leurs études dans l'une des facultés de Tunis, et pour cela il a fallu faire beaucoup de sacrifices, s'agissant de la chose la plus primordiale : leur avenir. C'était la première fois qu'elles quittaient le cocon familial et bien qu'elles fussent installées dans un foyer d'étudiants, elles avaient encore le cœur serré, ayant été soudainement plongées dans un milieu auquel elles n'étaient nullement habituées et dans une ambiance qui leur était tout à fait étrangère. Le dimanche, elles essayaient de faire de petites promenades en ville pour tuer le temps, mais sans savoir du reste où aller exactement. Un jour, dans leur errance, elles firent la connaissance d'une jeune fille qui remarqua leur désœuvrement et s'empressa en les abordant de leur proposer ses services en vue de leur tenir compagnie et de les divertir. Ce ne fut pas de refus de la part de ces jeunes filles qui avaient cru trouver en elle, celle que la providence leur avait envoyée, pour changer leur mélancolie en bonheur. Mais dans leur naïveté elles ignoraient que l'attitude de cette jeune fille rouée était plus qu'intéressée, car, en fait, elle était à la recherche de filles de joie étant en relation avec des jeunes Maghrébins qui l'avaient chargée de cette vile besogne. Aussi ne tarda-t-elle pas à leur proposer de passer une soirée agréable quelque part à la banlieue de Tunis, avec des jeunes étrangers qui cherchaient à s'amuser et faire la fête. Elle leur précisa qu'il n'y avait aucune arrière-pensée ni aucune mauvaise foi dans l'attitude de ces jeunes. Lui faisant entière confiance, les jeunes filles n'hésitèrent pas à s'y rendre. Mais elles furent, désagréablement, mais tardivement surprises, car elles étaient prises au piège. La jeune fille leur expliqua, une fois se trouvant dans l'appartement des jeunes Maghrébins, que ceux-ci cherchaient à passer avec elles une partie de plaisir, moyennant rétribution, cédant à la tentation et encouragées par leur amie, elles acquiescèrent à leur demande. Elles furent récompensées par des dollars qu'elles ne tardèrent pas à aller changer en dinars, ayant un besoin pressant d'argent. Mais à la banque où se présenta l'une d'elles, ce fut la surprisse et la consternation, car les 200 dollars qu'elle voulait échanger, s'avérèrent de faux billets ! Après quoi tout se démasqua très vite. La police avertie intervint pour conduire la jeune fille à la brigade économique, devant laquelle elle déballa tout. L'enquête révéla que la jeune fille qui se présenta en amie faisait l'entremetteuse pour les jeunes Maghrébins. Ceux-ci, d'ailleurs, avaient loué l'appartement où se déroulèrent les faits, à dessin d'y recevoir des filles de joie. Ils déclarèrent, d'ailleurs, à la police, que l'entremetteuse leur avait fait croire que c'était le cas de pauvres jeunes étudiantes. La propriétaire de l'appartement, en question, interpellée, déclara par contre, qu'elle ignorait totalement qu'il y avait plusieurs jeunes hommes, pour la bonne raison que c'était un seul qui se présenta à elle, en lui faisant croire qu'il voulait louer l'appartement pour sa famille. Cela n'empêcha pas qu'elle fut inculpée par le procureur pour complicité de prostitution clandestine par la fourniture de moyens, tout en restant en état de liberté provisoire. Tandis que les quatre hommes ainsi que les jeunes étudiantes furent inculpés de prostitution clandestine et complicité également, et mis sous mandat de dépôt en attendant d'être jugés.(D'après Faits divers d'Afrique)