25% d'entre eux sont des jeunes en chômage. Est-ce une demande de protection ou de privilèges dont jouissent les réfugiés politiques ? Le chiffre donne froid au dos tant il traduit la déception des Tunisiens en ces temps de désillusions révolutionnaires à l'épreuve des déboires du quotidien. Ils sont 3750 Tunisiens à avoir déposé des demandes d'asile dans d'autres pays d'accueil le mois en cours ! Le chiffre dont le moins qu'on puisse en dire, alarmant a été avancé par l'Observatoire national ILEF pour la protection du consommateur et du contribuable qui procède à l'analyse des retombées sociales et économiques suite à l'assassinat de l'opposant Chokri Belaid. Mais qu'est-ce qui motive autant de citoyens tunisiens à demander l'asile en dehors de nos cieux ? Est-ce une demande de protection ou plutôt de privilèges matériels dont jouissent les réfugiés politiques ? La réponse est évidente si l'on tient compte du fait que 25% des demandeurs d'asile, pendant cette période, sont des jeunes âgés d'entre 28 et 35 ans dont la majorité écrasante représente des diplômés en chômage. Chose qui ne s'accorde en aucun cas avec la portée éthique et politique de l'asile qui se définit comme étant « une protection accordée aux personnes injustement menacées, à qui on offre un lieu de refuge temporaire, ou une retraite durable pour pouvoir passer leur vie en exil. » Plus intrigant encore est que 21% de ces demandeurs d'asile politique sont des employés ayant le statut de titulaires dans la fonction publique ou privée.
Des anciens cadres ‘'Rcédistes'' demandent l'asile politique Selon la même source 17% des citoyens demandeurs de cette protection sont des anciens cadres ayant exercé des fonctions politiques du temps de l'ancien régime dont l'âge varie entre 48 ans et 60 ans voire plus. Ces derniers ont peur pour leur sécurité et celle de leurs proches dans un pays ayant entamé la phase des assassinats politiques. Sans oublier les citoyens âgés d'entre 25 ans et 45 ans ayant immigré clandestinement et ayant été expulsés de pays européens qui représentent 28 % de ces demandeurs d'asile. Les anciens prisonniers politiques bénéficiaires de l'amnistie générale, représentent 9 % de ces réfugiés potentiels.
L'environnement politique au collimateur.... La France, l'Italie, l'Allemagne, la Suisse et l'Espagne sont les plus convoités selon l'observatoire national ILEF pour la protection du consommateur et du contribuable qui a passé en revue les pays les plus en vue des réfugiés potentiels. Ils «raflent» 53% des demandes d'asile alors que les USA et Canada en représentent 37%, les pays du Golfe en drainent 8% alors que seuls 2% des demandeurs d'asile politique optent pour l'Australie. L'observatoire a tout autant analysé les demandes d'asile pendant la période allant du mois de novembre 2012 au 11 février 2013 ayant atteint 6935 dont 37% proviennent d'hommes d'affaires qui croient que « l'environnement politique n'est plus propice à l'investissement ». Quels que soient les motifs ayant poussé ces demandeurs d'asile à choisir une vie meilleure sous d'autres cieux, il faut relever que dans la majorité des cas l'environnement politique est montré du doigt et est présenté comme motif pour justifier de telles entreprises. Rappelons, dans la foulée que dans ce même environnement politique Chokri Belaid a retrouvé la mort alors qu'il aurait pu jouir du statut d'un réfugié et se donner le luxe d'une retraite paisible en dehors de la Tunisie. Et du cas de Chokri Belaid on peut énumérer des dizaines parmi les islamistes et les militants de gauche ou de ceux qui se revendiquent du camp des nationalistes arabes qui étaient soit violemment réprimés ou morts sous la torture. Ces derniers ont été enterrés dans leur patrie, la Tunisie. Cela n'en vaut-il pas la chandelle? Une chose est sûre, par ailleurs : le meurtre de l'opposant Belaid n'est au final, que le début d'une chronique navrante d'un assassinat politique qui ne fait que commencer.