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Eventualité pour le moment écartée par le ministre de l'Intérieur Le dépôt d'armes d'El Mnihla : une piste probable dans l'enquête sur l'assassinat de Chokri Belaïd ?
Le ministre de l'Intérieur, Ali Laârayedh avait déjà annoncé, jeudi de la semaine dernière que la brigade criminelle aurait mis la main sur l'un des suspects dans l'affaire d'assassinat du martyr Chokri Belaïd. Mardi dernier, il a confirmé lors d'un point de presse, retransmis sur les ondes des radios de la place ainsi que sur la chaîne nationale Al wataniya 1, l'arrestation de 4 personnes appartenant à un courant extrémiste, âgées entre 25 et 36 ans. Toutefois l'exécuteur, soit celui qui a tiré à bout portant et de sang froid sur la victime est toujours en fuite, quand bien même il fût identifié. Au même moment ou presque, et en tous cas quelque temps après l'acte ignoble, un dépôt de munitions et d'armes a été découverts dans une demeure à El Mnihla. Une découverte impromptue ? Ce ne sont pas les enquêteurs sur l'affaire Chokri Belaïd qui ont fait cette découverte. Celle-ci a été le fait du hasard, qui parfois fait bien les choses ; enfin cela dépend pour qui. Car les intéressés, ils étaient presque sûrs que les choses ont été faites dans la plus grande discrétion. Un fait en cache un autre Cette affaire a éclaté lorsqu'un préposé à la Société d'Electricité et de Gaz (STEG), se rendant à la Cité El khadra dans le cadre de son travail, s'est rendu compte du vol de la voiture de fonction qu'il utilisait. Il a alerté les agents de la garde nationale, lesquels ont fait la découverte par pur hasard à la cité où la voiture volée a été retrouvée, en mettant la main sur les coupables de ce vol. Quels liens entre les deux affaires ? Le premier lien est l'appartenance à un « groupe religieux radical », pour reprendre l'expression du ministre de l'Intérieur, désignant les complices présumés dans le meurtre de Chokri Belaïd , qu'on vient d'arrêter. En Tunisie, quel autre groupe radical existeú-t-il à part les salafistes ? Or ces derniers n'y sont pas allés jusque là avec le dos de la cuillère. Ils ont leur preuve et démontré qu'ils sont résolus à n'user que d'un seul moyen : la violence. Une violence jamais vue en Tunisie, avant qu'ils ne se manifestent ouvertement et sciemment. Les évènements qui y sont liés parlent d'eux-mêmes, à commencer par celui de l'attaque de l'ambassade américaine en septembre dernier, qui s'est soldée par quatre morts et plusieurs blessés. Pour sa part le ministre de l'Intérieur écarte cette hypothèse pour le moment, en absence d'éléments les reliant. Quoique certains observateurs estiment que la découverte de cet arsenal à El Mnihla constitue un élément de taille, ou du moins une piste qui peut aider à établir un fil conducteur assez fiable. Ces armes étaient-elles destinées à des opérations de violence semblables à celle du meurtre de Chokri Belaïd ? La réponse à la question n'est pas aisée, d'autant plus qu'on n'a pas encore déterminé avec certitude la provenance de ces armes ainsi que les vrais organisateurs. De même que dans l'affaire de l'assassinat de Chokri Belaïd, on n'a pas encore déterminé, quels en ont été les commanditaires, quand bien même on en ait identifié l'auteur. Secret de l'enquête oblige En tout état de cause, le ministre de l'Intérieur, n'a donné que les premiers éléments de l'enquête sans trop vouloir entrer dans les menus détails, par respect du secret des investigations. Il a cependant écarté la thèse d'une quelconque implication de parties étrangères dans cette opération qui a été, semble-t-il, uniquement l'œuvre de personnes tunisiennes. Un témoin oculaire Selon une voisine qui aurait assisté à la scène, l'exécuteur a regagné son acolyte qui l'attendait sur une moto, pour prendre la fuite avec lui. Un portrait robot a donc été établi, permettant de la sorte de les identifier. Par ailleurs la brigade criminelle a saisi la voiture qui aurait servi à la reconnaissance des lieux avant le meurtre. Ledit véhicule a été repéré par la police à la cité d'El Ouardia près de Tunis. Son identification a été possible grâce aux caméras de surveillance placées dans la cité où le drame a eu lieu. L'enquête a permis selon Mosaïque FM d'appréhender un salafiste, ayant reconnu que le véhicule lui appartient. Il a cependant précisé qu'il l'avait loué à d'autres personnes de sa mouvance. L'exécuteur toujours en fuite La personne qui a tiré sur la victime ne figure pas, vraisemblablement parmi les quatre personnes venant d'être arrêtées. Elle est toutefois, instamment recherchée. Pourvu qu'on puisse l'arrêter au plus tôt, ce qui constituera un soulagement tant pour les enquêteurs que pour la famille du défunt, et tout les citoyens avides de connaître la vérité. Qui a tué Chokri Belaïd ? la réponse à cette question permettra surtout , comme l'a affirmé Hamma Hammami, de « connaître qui a assuré la couverture politique du tueur ». C'est un fait, s'agissant essentiellement d'un crime politique.