Les enseignants réclament la revalorisation de l'indemnité spécifique qu'ils reçoivent en complément de leur rémunération française Les parents organisent des rassemblements de protestation et reportent le paiement des frais de scolarité du 3ème trimestre La question de l'indemnité spécifique fait l'objet de discussions à l'échelle mondiale, précise l'ambassade de France en Tunisie Les enseignants exerçant dans les établissements scolaire français en Tunisie organisent depuis le mois de janvier dernier des actions de protestations répétées qui vont des journées de grève au report d'épreuves du bac ou du brevet, en passant par les rétentions de notes et le boycott travaux personnels encadrés (TPE). Ces enseignants réclament essentiellement la revalorisation de l'indemnité spécifique de Vie Locale (ISVL) qu''ils reçoivent en complément de leur rémunération française. Les enseignants estiment que l'ISVL relative à la Tunisie correspond à un montant de 300 euros mensuels contre 1400 euros en Algérie et 900 Egypte : 900 ce qui la classe dans les quatre derniers du monde. “La Tunisie a perdu beaucoup de son attractivité, vu la situation politique, l'inflation et l'insécurité. Une ISVL aussi basse n'attire plus autant de candidats aux postes de résidents, et ceux qui restent vacants lors des recrutements, sont remplacés par des contrats locaux assurés très souvent par des personnes dont la qualification et les méthodes pédagogiques diffèrent de celles du système français. Même les enseignants en contrat local sont difficiles à trouver", ajoutent les enseignants. Le mouvement de protestation a commencé le 31 janvier par une journée de mobilisation pour la revalorisation de la fonction publique en France pour se poursuivre durant les semaines qui ont suivi. Ainsi, une grève a été observée le 6 mars, ce qui a entraîné le report des TPE. Une nouvelle grève des enseignants, avec rétention des notes a été observée le 14 mars et un nouveau débrayage a eu lieu hier au lycée Gustave-Flaubert à La Marsa et au lycée Pierre-Mendès-France à Tunis. Rassemblements de protestation Outrés par ce conflit social qui s'éternise les parents des élèves des établissements français en Tunisie ont publié mardi un communiqué dans lequel ils ont exprimé leur colère. “Depuis la fin du mois de janvier, des grèves perturbent le bon fonctionnement des établissements français en Tunisie, TPE annulés deux fois, épreuves de bac et brevet blancs annulés et rétention des notes.Les parents d'élèves sont très inquiets face à ce conflit social qui s'éternise, perturbe gravement la scolarité des élèves et pose le problème d'une augmentation des frais de scolarité que les parents refusent", précise ce communiqué. Les parents, qui appellent l'administration et les enseignants grévistes à assumer leurs responsabilités et à aboutir rapidement à un accord acceptable pour tous, ont également décidé de lancer deux actions pour pousser à un règlement rapide du conflit, dont l'appel à une mobilisation générale le mercredi 27 mars 2013 devant le lycée Pierre Mendès France à Tunis et devant le lycée Gustave Flaubert à la Marsa à 7h45 et le report du paiement des frais de scolarité du 3ème trimestre jusqu'à la reprise d'une scolarité normale. Discussions en cours... En réponse aux rassemblements des parents des élèves organisés hier, l'ambassade France en Tunisie a précisé que “les équipes des établissements mettent tout en œuvre pour assurer le bon déroulement des épreuves d'examen pour les élèves". Elle a également fait savoir que la question de l'indemnité versée aux enseignants du réseau del'Agence de l'enseignement français à l'étranger ( AEFE) fait actuellement l'objet de discussions pour l'ensemble des personnels du réseau mondial de cette agence. Le réseau scolaire français en Tunisie compte neuf écoles, dont le lycée Gustave-Flaubert à La Marsa et le lycée Pierre-Mendès-France, en plus d'un d' un établissement homologué, qui dispense un enseignement à programme français, de la moyenne section à la terminale ( l'Ecole internationale de Carthage) et de trois autres établissements tunisiens qui ont signé des accords de partenariat avec le réseau (l'Ecole internationale de Tunis, la Fondation Bouebdelli et le Groupe Avicenne) Ce réseau scolarise 7540 élèves, de la moyenne section de maternelle à la terminale, et accueille des élèves français, tunisiens, ou d'autres nationalités. Les établissements scolaires français en Tunisie très prisés par les Tunisiens enregistrent d'excellents résultats. A la session de juin 2012, 96% des élève sont obtenu le bac ES, 100% le bac L, 93% le bac S et STG. Quant au DNB (diplôme national du brevet), 92% des candidats l'ont obtenu.