Le mois d'avril s'annonce chaud. Parallèlement aux menaces météo qui nous gratifient ces derniers temps, deux grandes grèves pointent à l'horizon dès la mi-avril pour les enseignants du secondaire le 17 avril et leurs collègues de l'école de base, une semaine après, le 24. La grève des enseignants du secondaire concerne 75 mille grévistes tandis que celle de l'école de base verra des dizaines de milliers entés en fronde revendicative. Toutes les familles tunisiennes ne peuvent être à l'écart d'un évènement si important et crucial. Pour les enseignants du secondaire, les mêmes revendications se répètent depuis des mois. Ils tiennent à mettre en application les accords signés avec le Syndicat général de l'enseignement secondaire d'un côté et les ministères de l'Education et de la Jeunesse et des Sports de l'autre. Ils appellent à l'application de l'accord du 21 octobre 2011, classant le métier d'enseignant dans les métiers pénibles. Ils revendiquent l'accélération de la révision de la législation concernant la retraite pour permettre aux enseignants de bénéficier du droit au départ volontaire à la retraite à l'âge de 55 ans après 30 ans d'ancienneté. L'Etat prendra en charge cinq années de cotisation. Ils demandent l'augmentation de la prime de rentrée scolaire, celle des examens nationaux et la généralisation de la bourse universitaire pour les enfants d'enseignants que ce soit à la maîtrise ou en master. Ils demandent l'achèvement des négociations concernant les Conseils des établissements et les Conseils scientifiques ainsi que les volets procédural et financiers du statut des enseignants du secondaire. Enfin, ils tiennent à entamer immédiatement les négociations pour régulariser la situation des vacataires. Le syndicat général de l'enseignement secondaire est ouvert au dialogue. Il n'a encore pas reçu d'invitation du côté du nouveau ministre pour engager ce dialogue. Le mot d'ordre de grève est maintenu. Les prochains jours connaîtront-ils la reprise de ce dialogue ? De son côté le Syndicat général de l'Enseignement de base a lui aussi annoncé la grève pour le 24 octobre. La commission administrative de ce syndicat s'est réunie dernièrement sous la présidence de Hfaiedh Hfaiedh, Secrétaire général adjoint de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) chargé de la fonction publique. Après avoir passé en revue la situation du secteur, la commission administrative constate que le ministère de l'Education se rétracte pour faire machine arrière au sujet de la plupart des accords signés avec le Syndicat général de l'enseignement de base. C'est un coup porté à la crédibilité et au sérieux des négociations ainsi qu'au droit syndical. Les enseignants de l'école de base revendiquent la publication immédiate des résultats des promotions professionnelles, sans attendre la publication du nouveau statut des enseignants de l'école de base et ce conformément au Procès Verbal de la réunion du 2 avril 2012. Tahar Dhaker, secrétaire général du Syndicat général de l'Enseignement de base, rappelle sur les ondes de Shems FM que la grève du 4 octobre 2012 avait été suspendue sur la base de l'accord convenu avec le Gouvernement pour la proclamation des résultats des promotions professionnelles, sans attendre la publication du statut des enseignants de l'école de base. Le ministère de l'Education avait édité des circulaires le 15 janvier 2013, pour la publication de ces résultats. Il s'est ravisé par la suite. Concernant le statut des enseignants de l'école de base, il y a eu un accord depuis août 2012, sur sa mouture finale. Six mois après, le ministre de l'Education de l'époque Abdellatif Abid avait annoncé que le Conseil des ministres a avalisé cet accord. Un mois après, il s'est avéré que rien n'était. Le syndicat appelle aujourd'hui, à la publication de ces statuts dans un délai de deux semaines. Il appelle aussi au respect et à l'application des accords signés par le syndicat et le ministère de l'Education concernant la prime rurale, la prime kilométrique de transport pour les assistants pédagogiques, la généralisation de la prime de rentrée scolaire, l'inclusion des années passées en tant que contractuels dans le calcul de l'ancienneté. Par ailleurs, les enseignants de l'école de base appellent à achever les négociations à propos de l'augmentation de la prime de rentrée scolaire, la révision de l'article 35 de la loi d'orientation consacrant l'école primaire comme institution publique à caractère administratif ayant une personnalité légale et une autonomie financière... Ils veulent aussi réduire les heures de travail du premier maître d'application pour les situer à 18 heures par semaine à partir de la prochaine rentrée scolaire en septembre 2013, permettre aux instituteurs de poursuivre leurs études à l'Institut Supérieur de l'Education, généraliser les bourses universitaires aux enfants d'enseignants, créer une prime de risque et une prime de fin de parcours. Cette grève préventive des cours pourrait être suivie par une grève administrative au cas où le ministère ferait la sourde oreille.