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Prémices d'un bon cru
65ème Festival de Cannes :
Publié dans Le Temps le 05 - 05 - 2013

Avec Jim Jarmush en vingtième film de la compétition officielle, Cannes a clôturé sa sélection. Comme chaque année, on trouve les happy few dans la compétition officielle, les propositions d'auteur dans « Un certain regard », quelques grosses machines en Sélection officielle mais hors compétition, des curiosités en séances spéciales, sans oublier les films des copains copines qu'on ne saurait froisser. Ainsi va Cannes, avec ses piques, et ses polémiques à venir. Côté français, le choix des films en compétition interpelle à plus d'un titre.
Une année sans Audiard en attendant le prochain ça se fête mais on n'aurait jamais espéré un tel éclectisme. Cinq films en compétition, deux réalisateurs plutôt auteurs-grand public, Valéria Bruni Tedeschi et François Ozon (capable du meilleur comme du pire) mais aussi et surtout trois auteurs plutôt difficiles d'accès :Arnaud de Pallières, auteur très singulier de « Drancy-Avenir » et « Adieu » entre autres se retrouve dans la botte avec « Michael Koolhas ». Notre Kechiche national (binational), déjà célébré à Venise et deux fois lors des Césars investit la cour des grands à la faveur de son cinquième long-métrage « La vie d'Adèle chapitres 1 et 2 ». Une Histoire d'amours féminines qui prouve qu'il s'agit d'un cinéaste qui sait prendre des risques. Confortablement installé l'espace de ses trois premiers films dans l'univers de l'émigration qu'il a su subvertir, épurer de ses clichés et « Normaliser », Khéchiche dans un geste inattendu coupe le cordon ombilical avec sa communauté d'origine en réalisant « Vénus noire » un film dont la charge politique contre l'occident « civilisé » n'a échappé à personne. Arnaud Delepschin avec « JimmyP ; » n'est pas étranger à Cannes, son dernier film « Conte de Noel » était en compétition, il y a quatre ans. Cinéaste cinéphile, cérébral, Arnaud Depleschin est le fer de lance d'une génération de Jeunes auteurs qui compte entre autres Pascale Ferran, NoemieLvovsky et Eric Rochant tous issus de L'idhec (institut des hautes études cinématographiques, rebaptisé aujourd'hui la Fémis) dont les premiers films dans le début des années 90 avaient su insuffler du sang neuf au cinéma d'auteur français.. De la « sentinelle » son premier long-métrage à « Conte de Noel » son avant dernier, Depleschin s'est progressivement imposé comme un des cinéastes contemporains majeurs du cinéma français. Du côté des habitués de la Croisette, on compte le Japonais Kore-EdaHirokazu dont c'est la troisième présence en compétition officielle. Cinéaste engagé, Kore-Eda sillonne les marges de la société japonaise pour donner à voir les laissés pour compte du miracle économique. Le cinéma japonais est présent avec un second film, réalisé par un autre habitué de Cannes TakeshiMiike « A shield of straw ». Cinéaste de genre, Miike a su insuffler vitesse, graphisme et décalage à des genres locaux à qui il a fini par imposer définitivement sa marque de fabrique. Jia-Zhag-ke troisième réalisateur de la sous-région revient en compétition après « 24 City » et un petit passage par le vestiaire d'un « certain regard » avec « I wish i knew ». Courtisé aussi bien par Cannes que par Venise ( où il a déjà remporté deux lions d'or »,le cinéaste chinois qui alterne avec autant de bonheur fiction et documentaire interroge la mémoire d'un pays en chantier permanent où la modernisation à marche forcée a érigé l'amnésie en valeur suprême. Trois outsiders sérieux font leur entrée à Cannes cette année : Le très jeune réalisateur mexicain Amat Escalante dont « Heli »est le troisième long-métrage. Brut, direct et travaillé par la durée, le cinéma d'Escalante est à l'image du jeune cinéma mexicain dont la vitalité ces dernières années ne s'est jamais démentie.AsgharFarhadi aura pour lourde charge de succéder à Abbas Kiarostami pour représenter le cinéma iranien en compétition officielle. Auréolé du succès international d' »une séparation » Ours d'or à Berlin et surtout Oscar du meilleur film étranger en 2012, Farhadi est aux antipodes de son aîné Kiarostami. Pratiquant un cinéma urbain, très écrit et efficace dans sa narration, il est le plus hollywoodien parmi ses pairs iraniens. Mahmat Saleh Haroun clôture ce trio d'outsiders sérieux. « Un homme qui crie » avait déjà été récompensé à Cannes en 2010 par le Grand prix du Jury. Haroun l'exilé en France arpente l'histoire de son pays natal le Tchad dans une œuvre au cours de laquelle, la question du pardon, de la filiation et de la paternité constituent les moteurs d'une fiction toujours contemporaine immunisée contre tout folklorisme. Sobre et dépouillé son cinéma constitue un excellent prisme pour approcher les problèmes de l'Afrique d'aujourd'hui.
Les frères Coen , Polanski et Jim Jarmush auraient été à Cannes quoiqu'il en soit tant leurs films font aujourd'hui partie de ces admis d'office à la compétition. Les têtes d'affiche du festival, toujours là s'ils ont un film de prêt au bon moment pour Cannes. Au pire il y aura Venise.


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