- Ahmed Néjib Chebbi se rebiffe et brûle la politesse à Moncef Marzouki - Sfax jouerait un rôle d'arbitre dans l'élection présidentielle - 46% d'indécis dans les législatives et 35,8% dans la présidentielle Entre appréciation et appréhension des citoyens de la situation sécuritaire, de la prestation du Gouvernement, de celle de l'opposition, des médias où se situe l'opinion publique ? En cas délections législatives et présidentielles, pour qui penchent les préférences des électeurs ? 3C Etudes vient de répondre à ces questions en publiant, hier, les résultats de la 17ème vague du baromètre politique. Le sondage a été réalisé du 15 au 21 mai courant sur un échantillon de 1678 personnes représentatif de la population tunisienne âgée de 18 ans et plus. Le sondage a été réalisé par téléphone en méthode CATI (Computer Assisted Telephone Interviewing). Les principaux résultats de ce sondage, révèlent que le taux de satisfaction des Tunisiens quant à la situation sécuritaire du pays se maintien à son niveau du mois dernier soit 51%. Quant au taux d'insatisfaction, il recule de 2 points et passe à 45%. Les troubles vécus sur les hauteurs de Chaâmbi n'ont pas eu d'incidences négatives quant à l'appréciation des Tunisiens de la situation sécuritaire. Quant au degré de satisfaction de la prestation du Gouvernement, il s'élève à 32%, engrangeant un point par rapport au mois précédent. 59% ne sont pas satisfaits de la prestation du Gouvernement. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, l'insatisfaction de la prestation du Gouvernement n'est pas en train de bénéficier à l'opposition. « C'est le troisième mois d'affilée que la satisfaction des Tunisiens quant à la prestation recule. Elle perd encore deux points, au mois de mai, et s'établit à 30% », écrit-on dans le communiqué de 3C. Ceux qui ne se prononcent pas au sujet de la prestation de l'opposition sont de l'ordre de 17%. « Chaque fois qu'il y a des évènements inquiétants, l'opinion publique fait la tête et renvoie dos à dos gouvernement et opposition », dit Hichem Guerfali, Directeur Général de l'Institut. La satisfaction des Tunisiens quant à la prestation des médias s'élève à 66%. La proportion des insatisfaits se chiffre à 28%. En cas d'organisation d'élections législatives, 46% des électeurs qui ont l'intention de voter, ne savent pas pour quel parti donner leurs voix. Quant à l'abstention, elle est difficile à mesurer, même si Hichem Guerfali l'estime entre 13 et 14%, un taux dépassant celui des élections d'octobre 2011. La marge d'erreurs s'élève à 2%. Nida Tounès consolide sa position en première place avec 33,8% des suffrages, en gagnant 1,6 point par rapport au mois dernier. Nida Tounès creuse l'écart avec Ennahdha, puisque celle-ci tout en restant à la deuxième place, régresse de 0,7 point pour récolter 29,4% des voix. C'est la première fois que l'écart entre Nida Tounès et Ennahdha s'élève à 4,4 points. Le Front populaire réconforte sa position à la troisième place en progressant de 0,6 points avec 11,6% des voix. La quatrième place revient une autre fois à Al-Joumhouri avec 5,4% des voix en dépit d'un recul de 0,4 point. Al-Aridha se place à la cinquième position avec 4,7% des suffrages. Le Congrès pour la République (CPR) se stabilise avec 2,1% des voix, ex aequo avec Hizb Attahrir qui gagne 0,3 points par rapport au mois précédent. Ettakatol améliore son résultat avec 1,8% des voix contre 1,4% le mois précédent. L'Union Patriotique Libre (UPL) recule en passant de 2,2% à 1,7%. Cette baisse suit les contre-performances du Club Africain. Wafa se situe à 1,4% et Al-Massar avec Al-Qotb à 1,4% aussi. En cas d'élections présidentielles, 35,8% des Tunisiens qui ont l'intention de voter restent encore indécis. Béji Caïd Essebsi imperturbable renforce sa première place avec 16,2% des voix, un record qu'il n'a jamais atteint depuis qu'il a fondé son parti Nida Tounès. Il pointait à 10,1%, le mois dernier. Le fait d'avoir déclarer son intention de se porter candidat lui a fait obtenir les faveurs de certains indécis. Hamadi Jebali, en deuxième position demeure stable avec 6,4%. Hamma Hammami, occupe toujours la troisième place avec 2,9% des voix. Ahmed Néjib Chebbi fait un saut et occupe la quatrième place pour la première fois avec 2,6% des voix et brûle la politesse à Moncef Marzouki qui n'arrête pas de broyer son pain noir. Sa quête de dialogue et de consensus avec Ennahdha et les autres composantes de la Troïka l'aurait servi. Il ne récolterait que 2,3% des voix. Ali Lâarayedh passe à la sixième place avec 2,1% des voix. Taïeb Baccouche, en recul de 0,9 point récolterait 1,6% des voix. La confirmation de la candidature de Béji Caïd Essebsi, l'aurait désavantagé. Mustapha Ben Jâafar recule de 0,2 point et récolterait 1,5% des voix. Mohamed Abbou obtiendrait 1,4% et Kamel Morjane se stabilise à 1,3%. L'analyse régionale des résultats du premier tour des élections présidentielles montre que les taux les plus élevés d'indécis sont au Sud-Est (45,5%) et au Nord-Ouest (43,6%). Béji Caïd Essebsi obtient ses meilleurs scores au Nord-Est (25,0%) et au Sahel (21,6%). Hamadi Jebali décroche ses meilleurs résultats au Sud-Est (11,0%), au Centre-Ouest (7,5%) et à Sfax (7,6%). Hamma Hammami réalise ses meilleures performances au Nord-Ouest (4,0%) et au Grand Tunis (3,3%). Ahmed Néjib Chebbi fait mieux à Sfax (6,3%) et au Grand Tunis (4,1%) qu'ailleurs. Moncef Marzouki réalise son meilleur score au Sud-Ouest (7,3%) et à Sfax (3,5%). Quant à Ali Lâarayedh, il réalise ses meilleurs scores au Sud-Ouest (6,3%) et Sud-Est (5,8%). En cas de passage au second tour de Béji Caïd Essebsi et de Hamadi Jebali, Béji Caïd Essebsi, l'emporterait avec 51,2% contre 48,8% le secrétaire général d'Ennahdha. Au mois dernier c'est Hamadi Jebali qui le devançait. La répartition régionale des résultats du second tour, montre que le pays est partagé en deux. Le Sud et le Centre Ouest voteraient pour Hamadi Jebali. Sfax et le reste de la Tunisie iront pour Béji Caïd Essebsi. Sfax jouera un rôle crucial et peut-être décisif d'arbitre pour faire balancer le résultat final entre un candidat ou un autre.