67% des Tunisiens satisfaits de la prestation des médias Le Front populaire 3ème, derrière Nida Tounès et Ennahdha Sfax et le Sud acquis à Hamadi Jebali, le reste du pays penche pour Béji Caïd Essebsi Il est toujours bon et utile de titiller le profond en allant fouiller dans les certitudes de nos concitoyens. Ainsi on peut avoir le jugement que porte l'opinion publique à propos de la situation sécuritaire que traverse le pays, la prestation du Gouvernement, celle de l'opposition et des médias, les intentions de vote en cas d'élections législatives ou présidentielle ? Les résultats de la seizième vague du baromètre politique de l'institut d'études marketing, media et opinion 3C Etudes, réalisée du 19 au 25 avril, qui ont été portés, hier à l'attention du grand public, nous édifient pleinement sans être chose définitives sur ces questions. Ce sondage a été réalisé par téléphone en mode CATI (Computer Assisted Telephone Interviewing) auprès d'un échantillon de 1695 personnes représentatif de la population tunisienne âgée de 18 ans et plus. L'échantillon a été constitué selon la méthode des quotas respectant les variables de contrôle : l'âge, le sexe, la région, le milieu d'habitation (communal ou non communal) et la catégorie socioprofessionnelle. Le degré de satisfaction des Tunisiens de la situation sécuritaire après avoir perdu plusieurs points durant les mois précédents, a gagné 18 points durant le mois d'avril. 51% des Tunisiens sondés sont satisfaits de la situation sécuritaire. Il faut dire que c'est un secteur où le degré de satisfaction est capricieux et qui évolue concomitamment aux évènements qui changent d'un jour à l'autre. Quant à la satisfaction du rendement du Gouvernement, après une amélioration d'un point au mois précédent, elle a chuté de deux points le mois d'avril. La proportion des insatisfaits s'élève à 64%, soit 5 points de plus que le mois précédent, celle des satisfaits à seulement 30%. L'insatisfaction de la prestation du Gouvernement, profite-t-elle à l'opposition ? Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la prestation de l'opposition suit le même mouvement que celle du Gouvernement. Le degré de satisfaction s'élève à 32%, un point de moins que le mois précédent. La proportion des insatisfaits s'élève à 54%. L'opinion publique a tendance à mettre l'élite, opposition et pouvoir dans le même panier. Quant aux médias, ils ont le vent en poupe ils continuent à gagner les faveurs de l'opinion publique. Le degré de satisfaction s'élève à 67%, soit 3 points de plus que le mois précédent. Qu'en est-il du paysage politique ? En cas d'élections législatives, Nida Tunès reprend la tête du podium avec 32,2%. Ennahdha pointe à la deuxième place avec 30,1% des intentions de vote. Le Front populaire qui avait trébuché le mois précédent se reprend avec 11% d'intentions de vote. Al-Joumhouri récupère la quatrième place avec 5,8% des voix contre 6,4% le mois précédent. Il est suivi par Al-Aridha Châabia qui récolte 5,7% des voix contre 6,5% le mois précédent. L'Union Patriotique Libre (UPL) se situe à 2,2%. Le Congrès pour la République (CPR) à 2,1%, Hizb Ettahrir à 1,8%. Al-Massar fait des progrès pour se positionner à 1,6%. Ettakatol se contente du peu avec 1,4%. Il trouve des difficultés à améliorer sa position. Hizb El Majed récolterait 1,1% et le Mouvement du Peuple 0,8%. Les plus grands vainqueurs sont les indécis dont la proportion s'élève à 44%. En cas d'élection présidentielle, Béji Caïd Essebsi se placerait en tête du 1er tour avec 10,1% des voix. Il est talonné par Hamadi Jébali avec 6,4% des voix en recul de 2,3 points par rapport au mois précédent. L'effet d'annonce de sa démission s'est estompé. Hamma Hammami progresse avec 3,9% des voix et se situe à la troisième place. Moncef Marzouki, continue de broyer son pain noir pour dégringoler avec 3,1% des voix. Taïeb Baccouche progresse et récolterait 2,5% des voix. Ali Laârayedh régresse et obtient 1,8% des voix. Mustapha Ben Jaâfar en méforme peine à percer avec un maigre de 1,7%, Ahmed Néjib Chebbi de 1,4%, Kamel Morjène de 1,3%. Mohamed Abbou progresserait pour récolter 1,2%, contre 0,7% le mois précédent. Le nombre des indécis baisse en passant de 43%, le mois précédent à 40%, le mois d'avril. Certains noms apparaissent dans la bouche des sondés comme Kaies Saïed, Slim Riahi, Chokri Belaïd, Samir Dilou et Hachemi Hamdi qui récolteraient chacun 1%. Rached Ghannouchi, ne s'améliore guère et se contenterait de 0,85%. Par contre au second tour, la nouveauté voit Hamadi Jébali propulsé au podium avec 50,6%, contre 49,4% pour Béji Caïd Essebsi. Ils sont au coude à coude. La répartition par régions des résultats du second tour donne l'avantage à Béji Caïd Essebsi au Grand Tunis, Nord-Est, Nord-Ouest, Sahel et Centre-Ouest. Hamadi Jébali prend l'avantage à Sfax et dans le Sud. La répartition par catégorie socio-professionnelle donne l'avantage à Hamadi Jébali chez les femmes au foyer, les cadres moyens et techniciens supérieurs, les artisans et ouvriers, ouvriers agricoles et ceux de la pêche, les élèves et les étudiants. Chez les cadres supérieurs Hamadi Jébali et Béji Caïd Essebsi sont à égalité. Béji Caïd Essebsi est mieux apprécié chez les fonctionnaires et les employés des services et commerce, chez les sans-emplois (déçus par la politique du Gouvernement), les retraités et les handicapés. D'ici les prochaines élections beaucoup de choses peuvent changer.