Aboubakr se trouva dans l'obligation de combattre les apostats. Cette attitude est interprétée par certains comme étant dans le but de préserver le pouvoir, d'autant plus que l'attitude des apostats, était aussi dans un but de domination, plus que pour une cause religieuse. Omar Ibn Al Khattab a soutenu Aboubakr lorsqu'il refusa à Fatma sa part de l'héritage lui revenant de son père, comme nous l'avons déjà rapporté. Il fut également son conseiller dans l'affaire de Khaled Ibn Al walid qui a tué un apostat , un certain Malik, puis a épousé sa femme. Il a incité Aboubakr à le réprimander, et à le relever de ses fonctions de chef de l'armée, en Irak pour l'envoyer puis le charger plus tard de la même fonction au pays du Cham (Syrie) Il était émerveillé par sa détermination et son courage, mais il n'hésitait pas à lui faire des réprimandes lorsqu'il est en faute. Cependant il n'aimait ce côté violent qu'il y avait chez Khaled Ibn Al walid, mais il pouvait compter sur lui pour assurer la sécurité du pays. Déjà du vivant du Prophète, il s'était accordé avec ce dernier de libérer toute la péninsule arabe des païens. En fidèle compagnon du Prophète, ce fut le premier projet qu'il avait en tête depuis son avènement au Califat. Au cours des deux années et quelques mois de Califat, Aboubakr a agi en vrai chef d'Etat, dans l'intérêt de la communauté, et avec toute l'abnégation du fidèle compagnon du prophète qu'il fut. Il a réussi en cette courte période à imposer les préceptes islamiques de justice et instaurer la sécurité et la paix dans la communauté. Il a tenu ses promesses annoncées lors de son discours d'investiture et dans lequel il s'est exclamé : « Je ne suis pas là pour inventer, mais pour suivre à la lettre la Sira du Prophète Mohamed » Il a en effet œuvré à assurer une bonne gouvernance en Arabie, ainsi qu'une bonne défense de la communauté musulmane. Ce qui est certain, selon la plupart des historiographes arabes c'est qu'il n'a pas commis d'abus dans son intérêt personnel ou l'intérêt de sa famille. Ce qui constitue l'un des points de divergence avec ses successeurs. En tout état de cause l'idée d'Etat commença à se raffermir petit à petit, et avec elle celle du pouvoir, dont la notion évoluera au fil du temps. Dès lors les querelles pour le pourvoir avaient commencé à se développer, pour engendrer des tensions, des shismes et surtout la grande discorde. Dès lors un grave problème s'était posé : En cas d'opposition quelle qu'elle soit, qui sera apte à trancher ? Mais nous verrons que cela n'a fait que multiplier les tensions et augmenter les haines entre musulmans. (A suivre) Proverbes arabes Un pot qui fuit, révèle ce qu'il contient Cette vieille maxime arabe est à propos des apparences qui sont parfois trompeuses. Cela dit parfois la première impression révèle la vraie personnalité de quelqu'un. «Méfiez-vous de la première impression ; c'est la bonne !»