La conquête de la ¨Perse fut déterminante pour Omar. Non pas parce qu'il voulait faire la guerre, mais il voulait sécuriser la péninsule arabique, ainsi que le Cham et l'Irak et les préserver de toute domination étrangère. Il devait donc, dans un but de sécurité, en finir avec les guerres, afin de mieux consolider l'édification de l'Etat dont il est le dirigeant, car c'est un chef d'Etat en plus du chef religieux qu'il estimait être. Abou Bakr, son prédécesseur était appelé : la Calife du Prophète, c'est-à-dire celui qui a suppléé. Cela veut dire qu'il devait continuer la même politique que lui. D'ailleurs, le fidèle compagnon du Prophète, a essayé durant toute la période de son califat d'appliquer à la lettre les enseignements de l'Islam, que Mohamed lui-même a œuvré à consolider. Omar Ibn Al Khattab avait la même conception du Califat, mais trouvait que le titre de Calife ne rendait pas exactement la vraie acception de la fonction qu'il remplissait avec tout l'entrain d'un homme juste, sincère et sans aucun complexe. Il disait toujours qu'AbouBakr, étant le calife du Prophète, c'est-à-dire son suppléant, il serait alors le calife du calife du Prophète , celui qui lui succédera ultérieurement, serait le calife du calife du calife du Prophète. Il préférait donc dans un souci de plus de précision et de concision, le titre de Emr Al Mou'mine, soit le chef des fidèles. Selon d'autres historiographes, ce titre a été finalement adopté par les membres de la communauté, qui s'étaient habitués à appeler Omar, « notre Emir ». Le terme Emir en arabe vient de « Amr » c'est-à-dire l'ordre, lequel appartient à celui qui a le pouvoir. Omar Ibn Al Khattab a été en quelque sorte baptisé Emir Al Mou'minine, chef des croyants. Ce titre, qu'auront après lui tous ceux qui lui ont succédé à ce poste, et dont beaucoup d'entre eux , n'avaient pas mérité ce titre. En attendant, Omar le portait bien, car il avait du mérite tant sur le plan politique en tant que chef qui a su diriger l'Etat, avec, en même temps beaucoup de fermeté , mais aussi d'égards envers ceux dont il était le dirigeant. Il était attentif à leurs préoccupations, et se déplaçait lui-même pour écouter leur doléances et connaître de plus près leurs multiples problèmes. Epris de Justice, il n'admettait pas que quelqu'un puisse manger à sa faim alors qu'il sait pertinemment qu'à quelques pas de chez lui son voisin ne trouve pas de subsistance. Il oeuvra à l'édification d'un Etat de Justice, et d'égalité entre tous les membres de la communauté. Il ne ménageait pas les riches ni leur faisait de faveurs. Il les incitait à venir en aide aux démunis, en cotisant à la maison du trésor « Beit Mel Al Muslimine ». il intervenait souvent en faveur des indigents pour les aider financièrement, et matériellement en leur donnant des provisions. Il, était constamment préoccupé par les affaires de l'Etat, au détriment de ses propres affaires. Il vivait simplement et se contentait du peu qu'il trouvait, et imposait une certaine austérité à son épouse ainsi qu'à toute sa famille.