Près de 30 % des hôtels tunisiens sont fermés    Décision historique de Biden : il ferme le robinet, pas de bombes pour Israël…    Tourisme alternatif en Tunisie | Trois questions à… Houssem Ben Azouz, Président de la Fédération Interprofessionnelle du Tourisme Tunisien : «Notre pays a le privilège d'offrir une grande diversité de paysages et d'expériences»    Bouderbala: La Tunisie a traité les migrants subsahariens conformément au droit humanitaire    La troupe "Mâlouf Tunisien Paris" en concert le 11 mai à Paris    Youssef Tarchoun : nous voulons créer une commission dédiée au dossier de la migration clandestine    Un Etat qui extorque ses citoyens    La Société Atelier du Meuble intérieurs réalise un résultat net en hausse de 47% en 2023    Conférence ministérielle de haut niveau sur la migration à Copenhague : La Tunisie ne peut faire office de garde-frontière de l'Europe    La disparition d'Issam Chaouali lors du match PSG-Dortmund enfin résolue    Présidence du Gouvernement : La stratégie nationale de la jeunesse à l'horizon 2035 adoptée    Un accident mortel à Ben Arous    Crise migratoire et tension sociale : Entre sécurité nationale et approches humanitaires    Echos monde    La ministre de l'Economie en Roadshow en Europe pour attirer de nouveaux investissements    Héla Jaballah : l'ARP a demandé une plénière en présence de Ahmed Hachani afin d'étudier la question migratoire    Le Ballon d'Or de Maradona en vente aux enchères    Ayoub Hafnaoui forfait aux JO de Paris 2024 ?    CONDOLEANCES : Radhia HEDFI    Blé dur – Aux champs de multiplication de semences «SaragoOlla» et «Iride» à Béjà : On récolte beaucoup plus que l'on sème !    Monoprix Tunisie : Découvrez tout Monoprix en une seule application    Des sanctions sévères contre les pèlerins sans permis    Pourquoi | La gabegie des affiches…    La Bourse de Tunis, première entreprise tunisienne certifiée ISO 22301    Jabir Ibn Hayyan: Le «père de la chimie expérimentale»    Retour sur «Danse pour tous» au Théâtre de l'Opéra de Tunis à l'occasion de la Journée internationale de la Danse : 10 heures de danse non-stop    Hommage posthume au précurseur de l'art abstrait en Tunisie, Néjib Belkhoja : Synthèse entre architecture et calligraphie arabe    «Goodbye Julia» de Mohamed Kordofani, actuellement sur nos écrans : Histoire intime pour un Soudan électrique    Une épine au pied    Pétrole : Prix du baril au 07 Mai 2024    Au fait du jour | La guerre de cent ans !    EGSG se replace en play-out : La victoire qui ravive la flamme    L'âge de la maturité pour le Stade Tunisien : Centenaire en pleine forme !    FTDES: 853 migrants Tunisiens ont atteint les côtes italiennes en avril    Démarrage aujourd'hui des épreuves du bac blanc    Météo de ce mercredi    Le commandant Ahlem Douzi remporte le prix "Trailblazer", elle a été choisie parmi 100 femmes onusiennes    Républicains américains prêts à sanctionner la CPI pour défendre Israël    Accord de règlement entre le syndicat étudiant britannique et son ancienne présidente d'origine tunisienne    Tunisian Open Master (TOM) : 7e édition du tournoi international de natation à Radès et Hammamet    La Cinémathèque Tunisienne propose le cycle "Comédies populaires" du 7 au 15 mai (Programme)    Emigration irrégulière : La Tunisie à la croisée des chemins    Tunisie Telecom partenaire du festival Gabes Cinéma Fen s'associe à l'action «Cinematdour» (Vidéo)    France : Un monument de la Francophonie disparaît, Bernard Pivot est décédé    La 3e édition du GATBIKE Challenge autour du site archéologique de Pupput Hammamet    Nouveau record : Voici la plus longue baguette du monde    La Kabylie est-elle devenue un nouvel Etat indépendant ? Non    Sommet de l'OCI à Banjul : La délégation tunisienne émet des réserves sur les documents de la conférence relatifs à la question palestinienne    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Lyonel Trouillot, Salim Bachi, Coetzee et les autres...
Rentrée littéraire 2013 en France
Publié dans Le Temps le 22 - 08 - 2013

La rentrée littéraire 2013 en France promet d'être plutôt sobre, avec l'absence des grands noms qui dominent la scène française, d'une part, et une production resserrée, d'autre part, comparée à la tendance générale de la décennie 2000.
Du côté des œuvres étrangères apparait, pour le bonheur du public français, une nouvelle génération d'auteurs plus talentueux les uns que les autres.
Cette année, on n'attend ni Houellebecq, ni Beigbeder, ni Angot, ni même Le Clézio, mais beaucoup d'auteurs qui en sont à leurs premiers ou deuxièmes romans, encadrés par quelques têtes d'affiche et des valeurs sûres : Amélie Nothomb, Jean d'Ormesson, Sylvie Germain, Marie Darrieusecq, Jean Hatzfeld, pour ne citer que ceux-là.
Selon les chiffres avancés par Livre hebdo, le magazine de référence de l'édition française, 555 romans, français et étrangers confondus, sont programmés entre août et octobre 2013. Nous sommes très loin du pic de 727 titres de 2007 et en deçà des 646 titres affichés de la rentrée 2012. Ce recul touche autant la production française (357 cette année, contre 426 l'année dernière) que les romans étrangers (198 contre 220). En hausse toutefois le nombre de premiers romans, avec 86 nouveaux titres annoncés cette année contre 74 et 69 titres en 2011 et 2012 respectivement. Pour les journalistes de Livre hebdo, cet intérêt renouvelé pour les premiers romans est le signe de « la capacité renouvelée des éditeurs à prendre des risques ».
Domaine français :
thèmes et tendances
L'autofiction, les drames familiaux, là où les guerres (Bosnie, Rwanda, Afghanistan) constituent depuis quelques années les principales ancres thématiques des romans français. Le cru 2013 ne déroge pas à la règle, tout en affichant son intérêt pour de nouveaux pâturages pour renouveler l'inspiration. Ils sont ainsi nombreux à chercher dans la biographie des artistes et des écrivains emblématiques à travers les âges des matériaux susceptibles d'incarner leur imagination et leurs sensibilités. Leurs héros ont pour nom Victor Hugo, Rimbaud, Céline, Serge Prokofiev, Django Reinhardt ou… Camus comme dans Le dernier été d'un jeune homme (Gallimard), le nouveau roman de Salim Bachi. Mêlant habilement fiction et élément biographique réel, sa propre sensibilité d'exilé et les hantises du grand auteur de L'Etranger et des Justes, Bachi produit une œuvre poignante et peu commune, qu'on peut lire aussi comme un récit de filiation de la part de ce jeune auteur algérien exilé, en quête de sa patrie tant littéraire que géographique.
La lente et progressive inscription des francophones dans la production française constitue sans doute l'autre tendance majeure de la création littéraire contemporaine. Les Algériens, les Haïtiens, les Libanais, et autres Camerounais font aujourd'hui partie intégrante d'une francité qui a su repousser ses murs pour mieux incorporer les différentes inflexions identitaires et culturelles s'exprimant dans la langue de Voltaire. Opération tout bénéfice pour les lettres françaises, comme l'illustre si bien le programme de la rentrée littéraire 2013 où les thématiques de l'ensauvagement des banlieues et la tentation d'extrémisme (Pierre Mérot, Laurent Obertone) cohabitent avec la dénonciation de la traite des Noirs (Léonora Miano), la parabole du désespoir postcolonial (Lyonel Trouillot) ou les convulsions d'un Moyen-Orient livré aux milices et au chaos (Charif Majdalani).
Romans étrangers :
un lieu de retrouvailles
Riche en auteurs reconnus, le domaine étranger sera cette année plus un lieu de retrouvailles que de découvertes. Retrouvailles avec Coetzee, Louise Erdrich, Richard Ford, mais aussi avec James Baldwin, Joyce Carol Oates, Richard Powers, Colum McCann, Alan Holinghurst, James Baldwin sont quelques-uns des grands noms attendus avec impatience par les lecteurs francophones. Le trio de tête fait le buzz avec des romans qui ont déjà fait l'objet d'une réception très élogieuse dans leur pays.
Récipiendaire du National Book Award et désigné par la presse américaine comme l'un des dix meilleurs livres de l'année 2012, Dans le silence du vent (Albin michel) de l'Américaine Louise Erdrich qui raconte un récit implacable de viol et de vengeance dans une réserve indienne, est particulièrement attendu. Mascotte des éditions de l'Olivier, Richard Ford, un autre Américain nobélisable, a su séduire le lectorat français dès son premier ouvrage traduit en France en 1991. Son nouveau roman Canada (L'Olivier) témoigne du talent narratif de ce grand conteur des drames de l'Amérique éternelle. Le Sud-Africain Coetzee, prix Nobel de littérature et auteur d'une vingtaine d'ouvrages, revient avec son nouveau roman L'Enfance de Jésus (Seuil) qui frappe par sa narration d'une incomparable maîtrise. Partant des mythes fondateurs et structurants, Coetzee propose une critique cinglante de notre modernité guettée par la futilité et la décomposition.
Ce qui fait la véritable richesse de cette rentrée étrangère, c'est moins ses grands noms que les noms peu célèbres universellement, mais qui n'en sont pas moins captivants pour autant. Les Coetzee, les Erdrich et les Ford sont les arbres qui cachent la forêt. Une forêt peuplée notamment de Sud-Africains de la nouvelle génération (Ivan Vladislavic et Troy Backlaws), d'un très grand Coréen (Hwang Sok Yong), d'un Indien complètement déjanté (Jeet Thayil) et surtout d'une foultitude de Turcs talentueux, jeunes et moins jeunes, réunis par les éditions Galaade dans une anthologie répondant au beau titre de : Sur les rives du soleil.
Sur les rives du soleil est une anthologie « subjective » que nous propose Emmanuelle Collas, directrice de Galaade, une anthologie qui se veut « une invitation au lecteur à se laisser porter, « dans l'absolue diversité, en un tourbillon de rencontres », sur les voies de l'imaginaire, là où « nos chansons tirent tantôt vers le bleu / tantôt vers le noir d'encre », sur le rives du soleil ». S'il y a un livre de cette rentrée littéraire qu'il ne faut pas rater, c'est sans doute celui-là !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.