• Les prix des produits subventionnés risquent de connaître de nouveau une augmentation ! Finalement, le ministère de Commerce accepte après un bras de fer avec les industriels, l'augmentation des prix des tomates de conserve. Les augmentations ont atteint 290 millimes pour les prix de la boîte de tomates double concentré 4/4 (800 gr) alors que le prix de vente de la boîte de 400 gr a été maintenu libre pour les industriels, tout en fixant la marge bénéficiaire de la vente en gros à 25 millimes par boîte et de la vente en détail à 50 millimes par boîte. Selon le ministère de tutelle, la caisse de compensation s'engage à verser aux transformateurs la somme de 50 millimes sur chaque boîte de tomate. Ces augmentations, bien qu'elles réconfortent les producteurs des tomates de conserves, elles ont provoqué une large polémique sur une éventuelle augmentation des autres produits de bases. L'Organisation de défense du consommateur (ODC) a par conséquent réagi et a dénoncé cette augmentation. Une augmentation qui n'a pas respecté l'engagement du ministère qui avait pourtant promis de geler toutes les augmentations des produits alimentaires jusqu'à fin 2013. Eventuelles augmentations ? Quelques jours plus tôt, le ministère de Commerce niait toute augmentation des prix des produits subventionnés à l'instar des baguettes. Le ministère précise encore qu'il est convaincu de l'importance de préserver le pouvoir d'achat des citoyens. Dans le même ordre d'idées, le ministre des finances avait déjà annoncé que les dépenses de compensation ont atteint des niveaux record. Des niveaux que le budget de l'Etat ne pourra pas supporter. Solutions ? Après l'ajustement des prix des hydrocarbures, de l'électricité, le lait concentré et de l'eau potable, le gouvernement ajuste les prix des tomates de conserves. Pourtant, on écarte côté gouvernement, toute intention d'augmenter les prix des produits subventionnés. Promesse de Gascon ? Toute chose étant égale à par ailleurs, les Tunisiens pourront voir les prix des autres produits de bases augmenter. Conjoncture oblige, les explications ne manquent pas chez les autorités. On justifie ces augmentations par les dépenses additionnelles de la caisse de compensation qui ont atteint environ 4 milliard de dinars. La réforme du système de compensation est plus que jamais urgente. D'ailleurs, on accuse souvent le Fonds monétaire international (FMI) d'imposer au gouvernement l'augmentation des prix des produits subventionnés. Le gouvernement nie toute relation entre ces augmentations et les exigences du FMI. Pourtant, on en parle bien durant les négociations pour l'obtention d'un crédit stand-by d'une valeur avoisinant 1,7 milliard de dollars américain. A vrai dire, la compensation sous sa forme actuelle ne profite qu'aux riches alors que seulement 15% de la population (population pauvre) ne profite que de 9,2% des subventions. Plus encore, selon une étude récente de l'Institut National de la Statistique (INS), un pauvre bénéficie annuellement de 64 dinars comme subvention de produits alimentaires, contre 87 dinars alloués pour un individu non pauvre. Toute compte fait, les familles pauvres n'ont profité que de 107 millions de dinars, sur un total de 888 millions de dinars alloués à la subvention alimentaire. Urgence de réformer ! Pour le gouvernement ainsi que pour les économistes, la réforme de la caisse de compensation est urgente pour ne pas alourdir ce fardeau financier. D'ailleurs, dans la même étude précitée, les responsables de l'INS, indiquent que le meilleur système consiste en la redistribution directe et égalitaire des montants alloués aux subventions aurait un impact positif à la fois sur la pauvreté et la pauvreté extrême. Histoire de dire que le système des subventions actuel est moins performant que le système le plus primitif dont le transfert des subventions est direct et unique à l'ensemble des citoyens. On pense ainsi à l'application d'un système qui se base sur un transfert monétaire ciblé au lieu d'une aide généralisée, une sorte d'aides à la carte aux profits des pauvres. L'ouverture sur les expériences internationales s'avère d'une grande utilité. Les expériences brésilienne, mexicaine et même indonésienne en matière de compensation et de sécurité alimentaire sont citées comme un modèle à suivre. Ces expériences s'appuient sur un système de ciblage des subventions (politique de ciblage pratiquée au moins dans une trentaine de pays Zied DABBAR
Pauvreté en augmentation ! La suppression des subventions aux produits alimentaires de base, va engendrer une augmentation de 3,6% de pauvreté. C'est dire que les Tunisiens appauvris seront de plus en plus nombreux. Tout compte fait, 400 000 individus de la classe moyenne vont se trouver paupérisés en cas de suppression des subventions allouées aux produits alimentaires de base. Dans tel cas, le taux de pauvreté fluctuera, à court terme, de 15,5% à 19,1%.