Au cours d'une ultime réunion tenue, hier, dans l'après-midi, au siège de l'Union des Syndicats Maghrébins, à Tunis, les représentants des quatre organisations qui parrainent les négociations politiques entre les partis de l'opposition et les partis de la coalition gouvernementale, ont transmis aux représentants du Front du Salut national la réponse définitive par écrit des partis de la coalition gouvernementale, ou Troïka, concernant leur position envers l'initiative quadripartite ainsi que leur plan de sortie de la crise politique dans laquelle se débat la Tunisie depuis le 25 juillet 2013. Dans une déclaration à la presse faite à l'issue de la réunion, Hamma Hammami, a indiqué, au nom du Front du Salut national, que les représentants du Front du Salut national, ont été informés au cours de cette réunion, de la réponse définitive de la coalition gouvernementale concernant l'initiative quadripartite, laquelle réponse représente pour le Front, un rejet pur et simple de l'initiative quadripartite qui préconise, comme solution à la crise, la démission du gouvernement actuel et la formation d'un gouvernement de compétences apolitiques et fixe une date limite au mandat de l'Assemblée nationale constituante, et les missions qui lui sont dévolues. Il a ajouté que le Front du Salut national avait réclamé, au début de la crise, la démission du gouvernement et la dissolution de la Constituante, avant de s'aligner à l'initiative quadripartite, proposée par l'UGTT, l'UTICA, la LTDH et l'Ordre des avocats. Il a indiqué qu'au cours des négociations, nous avons constaté que la Troïka demeure attachée au pouvoir tandis que les nominations administratives partisanes se poursuivaient pour contrôler l'administration et les rouages de l'Etat. Les partis au pouvoir ont même conditionné la démission du gouvernement à l'avancement du dialogue et de la mise en place des préparatifs de la prochaine étape, a dit Hamma Hammami, ajoutant que le Front du Salut national estime qu'il s'agit là de manœuvres dilatoires, et que les partis au pouvoir se préparent, en fait, à falsifier les prochaines élections, nous avons constaté que la réponse des partis au pouvoir ne contient aucun élément positif et ne réagit pas favorablement à l'initiative quadripartite, s'agissant, notamment, de la démission du gouvernement actuel, son remplacement par un gouvernement de compétences et la limitation des tâches de l'Assemblée Constituante, a encore dit Hamma Hammami. Il a ajouté que la Troïka veut que le gouvernement continue d'assurer ses fonctions, avec les pleins pouvoirs que lui confère la loi ; elle veut que l'Assemblée Constituante continue, également, d'assurer sa mission avec les pleins pouvoirs qui lui sont conférés jusqu'à ce que le gouvernement actuel achève ses missions puis vienne un gouvernement qui se charge de l'organisation des élections en fonction de la plateforme mise en place par l'actuel gouvernement, et tout ceci conformément aux dispositions de la loi provisoire organisant les pouvoirs publics ou petite Constitution. Hamma Hammami a dit que le Front du Salut national rejette sur la Troïka la responsabilité d'avoir capoté l'initiative quadripartite. Il a exprimé ses remerciements aux organisations ayant parrainé les négociations politiques pour leurs efforts soutenus, déplorant qu'après les attentes du peuple, vient cette réponse rejetant l'initiative quadripartite à laquelle du Front du Salut national a adhéré, dans l'intérêt du pays. Il a affirmé que, grâce à cette intransigeance de la Troïka, le Front du Salut national a décidé que son Comité politique reste en réunion permanente pour discuter des mesures à prendre. Le Front du Salut national a décidé, en outre, d'intensifier la mobilisation populaire pacifique afin de contraindre la Troïka à changer de position et à accepter l'initiative quadripartite destinée à sortir de cette crise que le pays ne peut plus supporter, en regard de la situation économique et sociale défaillante. Hamma Hammami a indiqué que la commémoration du quarantième jour du décès du député Mohamed Brahmi, le 7 septembre, sera une occasion pour monter d'un cran dans la mobilisation populaire pacifique en vue de sauver le pays. Taïeb Baccouche, secrétaire général de Nida Tounès, a indiqué, pour sa part, que la réponse présentée par les partis au pouvoir, était écrite et qu'on peut dire à sa lumière qu'ils ont claqué la porte à toutes les initiatives et au dialogue national.