Au lycée Mahmoud Messadi de Nabeul, les élèves des classes terminales section technique n'ont pas de professeur de mathématiques depuis la rentrée, la grogne monte. Ces derniers, qui sont privés de cette matière importante, sont inquiets de leur avenir scolaire et ne savent plus à quel saint se vouer. Pour apprendre, il faut un prof. C'est une logique mathématique. Trois semaines sans professeur de mathématiques, c'est beaucoup « estiment un groupe de lycéens « On est angoissés, démoralisés pour nos enfants. Leur année scolaire est saccagée. Cela fait 20 jours qu'ils sont sans profs de maths martèlent ces papas et ces mamans. Nous avons alerté l'administration du lycée et la direction régionale de l'enseignement. En réponse, nous n'avons eu qu'un silence assourdissant. »Jusqu'à hier le problème n'est pas réglé. La situation est délicate pour ces élèves dont les maths constituent une matière essentielle dans le cadre de leurs études. Les élèves, particulièrement agacés, perdent patience et sollicitent régulièrement leur proviseur. Celui-ci voudrait les rassurer, mais il ne peut hélas que s'en remettre à la direction actuellement en quête de ce professeur tant désiré. « Que compte faire la direction du lycée pour permettre aux classes de terminale de rattraper ce retard? Outre le programme jugé «trop chargé», l´absence du prof ne fait qu´accroître l´inquiétude des élèves. Du coup, des familles se tournent vers des cours particuliers. « C'est un budget conséquent de 100 à 200 dinars par mois, confie Sami. Une dépense que tous les ménages ne peuvent se permettre. Résultat : pour sauver ce qui peut l'être, la panacée semble être les cours de soutien. Chercher ailleurs ce que l'école n'est pas en mesure de fournir. De simples séances de révision, généralement à domicile, ces cours ont évolué ces dernières années au point d'être entrepris au sein d'instituts bien structurés .Les cours particuliers deviennent donc une solution pour rattraper le retard et les parents d'élèves n'hésitent pas à mettre la main à la poche pour offrir à leurs enfants ces cours de soutien. Certains parents impuissants se plient aux exigences de leurs enfants quitte à s'endetter.»Pour voir réussir mes enfants, je suis prête à tout avoue cette maman et d'ajouter qu'elle est allée jusqu'à contracter un prêt bancaire afin de couvrir les frais engendrés »Il est vrai que les élèves veulent par tous les moyens réussir leur bac et considèrent que les cours dispensés dans le cadre des programmes scolaires sont incomplets et ne suffisent pas pour compléter leur formation. D'où cette ruée vers ces cours de soutien. Un phénomène social devenu par la force des choses une tradition voire une habitude ancrée dans notre système éducatif. Ceci dit, les parents lancent un appel à l'administration du lycée pour mettre à la disposition de ces classes terminales un prof de maths car dans d'autres lycées, le premier chapitre du programme est presque achevé. Cette matière est fondamentale, surtout en filière technique. Avec un coefficient 4, c'est même la matière la plus importante!