Les Tunisiens vivent des moments qu'ils n'avaient jamais connus par le passé. Jamais ils n'ont été aussi directement confrontés au terrorisme et jamais la menace terroriste n'a été aussi terrifiante qu'aujourd'hui. Mais, désormais, c'est l'amère réalité, le terrorisme est bien là et fait partie de notre quotidien. Le plus grave c'est qu'il semble bien implanté, pourvu d'armes sophistiquées, capable de réactiver ses cellules dormantes et d'accélérer la cadence suivant des plans diaboliques scrupuleusement établis. L'attentat d'avant-hier à Sousse, se soldant par la mort du Kamikaze et celui avorté de Monastir, démontrent clairement la capacité des terroristes à diversifier leurs méthodes, de passer à un palier supérieur quand leurs sombres desseins l'exigent et d'intensifier leurs sinistres opérations en s'attaquant en premier lieu aux forces sécuritaires et militaires avant d'urbaniser le terrorisme pour semer le terreur, instituer la peur, affaiblir les secteurs névralgiques de l'économie nationale, déstabiliser l'Etat et instaurer le chaos et l'anarchie. Cette cadence infernale méthodiquement suivie fait du mois d'octobre le mois le plus sombre de l'année avec trois attaques, toutes dans des villes, Goubellat, Sidi Ali Ben Aoun, Sousse et l'utilisation pour la première fois de Kamikaze, chose que les Tunisiens ne pouvaient imaginer se produire chez eux. Il est inutile dans ce cas de revenir aux sources du mal, de remuer les plaies du passé, alors que la dialogue national est à sa vitesse de croisière, que la classe politique est revenue à de meilleurs sentiments et que Troïka au pouvoir et opposition s'activent à rechercher une issue à la crise dont souffre le pays. Inutile de s'interroger encore sur les raisons du laxisme des autorités à combattre la menace terroriste à ses débuts d'avoir fait la sourde oreille aux cris d'alarme de la société civile et de l'opposition, d'avoir laissé les Salafistes Jihadistes s'emparer des mosquées, endoctriner les jeunes et d'avoir fait preuve d'indulgence à chaque fois qu'il était temps de sévir durement. L'essentiel aujourd'hui est de s'unir tous pour combattre ce hydre avant qu'il ne soit trop tard. Pouvoir, opposition, société civile et population doivent conjuguer leurs efforts d ans ces moments difficiles. Il est vital de doter nos forces de sécurité et militaires des moyens et des équipements adéquats, leur permettant d'accomplir leur mission dans les meilleures conditions. Il est vital d'instaurer un climat d'entente loin de toute tension, de diffuser les valeurs d'un Islam malékite ouvert et la culture de tolérance. Il est surtout vital de ne pas céder aux sentiments de peur et de panique. C'est ainsi qu'il est possible d'espérer vaincre le terrorisme et de d'éradiquer ses racines.