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Les avatars de l'opposition
Paysage politique
Publié dans Le Temps le 06 - 11 - 2013

Les partis et les coalitions sont en train de vivre des mutations ; en d'autres termes, on assiste, aujourd'hui, à des compositions, des décompositions et des recompositions.
Chacun de ces partis se recherche et essaye d'occuper une place sur l'échiquier politique dans cette phase extrêmement critique qui constitue, surtout pour les petits d'entre eux, un moment propice, une opportunité pour qu'ils puissent émerger. Ce qui veut dire que l'ensemble de ces partis ne partagent pas les mêmes ambitions, étant donné qu'ils n'ont pas tous la même carrure : certains sont, historiquement, récents, d'autres plus vieux avec des pratiques bien rodées. Ces disparités assez sensibles qui existent entre eux ont amené certains petits partis à intégrer de grandes coalitions sans réelle conviction, sans avoir de vraies affinités avec leurs composantes principales, mais juste pour se faire remarquer et être dans la cour des grands dont la fréquentation pourrait être contagieuse et faire d'eux des pairs. En tout cas, c'est ce qu'ils espèrent.
L'unité de mesure
Par exemple, du côté de l'Union Pour la Tunisie, il était visible, depuis sa naissance, que les partenaires n'avaient pas tous la même envergure et la coalition était, dès le départ, faussée pour plusieurs raisons. Les trois « grands », à savoir Nida Tounes, Al Massar et Al Jomhouri ont largué leurs deux « petits » partenaires, le Parti Socialiste et le Parti du Travail Patriotique Démocratique, qui se trouvaient, à chaque fois, contraints de prendre le train en marche, ce qui a poussé ces derniers à hausser le ton et à susciter chez eux une vive réaction d'amour propre frôlant la rupture. Mohamed Kilani, le secrétaire général du PS, voyait dans cette éviction temporaire des calculs partisans restreints (voir notre article du 2 février 2013). Il estimait que toutes ces distensions étaient dues à une bataille non déclarée pour des fauteuils en précisant : « nos trois partenaires de l'Union pour la Tunisie nous ont largués, le PTPD et le PS, pour des calculs partisans étroits. Cela fait trois mois qu'ils retardent la constitution de notre front à cause de ces considérations égoïstes. Ils devraient comprendre qu'il existe des années-lumière entre eux et nous et se persuader que nous sommes capables de continuer tous seuls, et s'ils croient le contraire qu'ils se démystifient, car ils ne nous connaissent pas assez! A voir leur manière de se comporter à notre égard, on devrait excuser la « Troïka » pour la politique d'exclusion qu'elle pratique. Malheureusement, ils continuent à évaluer les partis par leurs moyens humains et financiers, et conformément à ces critères, ils voient en nous un petit parti ne représentant pas de poids. Oui, c'est vrai, on est petits par les moyens, mais grands par nos principes et notre militantisme », ajoutait-il. Sur ce point, on ne pourrait qu'être d'accord avec lui quand on se rappelle la déclaration faite par M Béji caïd Essebsi relative aux composantes de l'UPT où il a parlé de deux partis et demi entendant par là que Al Massar n'avait plus la dimension qu'il avait par le passé en raison du nombre important de ses militants qui l'ont quitté pour rejoindre Nida Tounes. Donc, il est clair que l'unité de mesure appliquée dans cette coalition est quantitative et non pas qualitative. « Nous attendons qu'ils nous fassent signe pour rejoindre l'Union et je souhaite qu'ils révisent leurs méthodes de travail et leurs conceptions des choses et qu'ils s'ouvrent sur les autres partis défendant le même projet qu'eux, c'est de cette façon qu'on pourrait avancer. Ils n'ont pas le droit de décevoir l'opinion publique, martelait Kilani. »
Procédé non démocratique
Abderrazak Hammami, lui, n'accepte pas l'idée qu'ils soient tirés par les autres : « c'est nous qui avons, toujours, pris l'initiative et leur avons servi de locomotive. Nous avons été parmi les premiers à lancer un appel pour la sauvegarde du caractère civil de l'Etat, c'était lors de notre congrès qui s'est tenu au mois de juillet à Mahdia. Notre invitation était adressée à nos quatre partenaires, à « Kolna Tounes » et le réseau « Dostourna ». Personnellement, je ne vois pas dans cette Union un vrai front, mais plutôt une réconciliation entre « Al Massar » et « Al Jomhouri », d'une part, et « Nida Tounes » de l'autre, après les tirs amis et les tiraillements entre les deux parties. » Pour lui, la constitution d'un front requiert une plateforme, condition qui fait défaut dans ce rapprochement entre les trois partis ; de plus, ils parlent de front électoral alors que les élections ne sont pas encore certaines, toujours selon Hammami. Il considérait que ce qu'ils appelaient union n'était en fait qu'une simple déclaration d'intentions et affirmait qu'il refusait, catégoriquement, cet acte unilatéral. Il précisait que, de leur côté, ils entretiennent des contacts intensifs avec le Parti Socialiste et les forces démocratiques. « On devrait savoir que nous ne sommes pas nés de la dernière pluie et que nous sommes des militants de longue date qui appréhendent et négocient les choses rationnellement. » Ces accusations et ces exaspérations sont, en quelque sorte, confortées par le témoignage de Nadia Chaâbane qui affirme que la question de rejoindre les trois « grands » par le PS et le PTPD était discutée par les premiers et sans la présence des seconds, de manière non démocratique et sans approfondissement, c'est-à-dire qu'elle était improvisée au dernier moment. C'est vrai que ces jugements remontent à des mois et que la situation a évolué, mais cela n'empêche que l'effet en est toujours là, il se fait encore sentir à travers les récentes attitudes du PS et du PTPD.
Repositionnement
Entrer dans une coalition suppose l'existence d'une confiance entre les différents partenaires et qui fait qu'on accepte de déléguer un autre parti de parler en notre nom, et quand ce facteur fait défaut, les chances de réussite de cette coalition deviennent minimes ou s'annulent carrément. Il y a un autre facteur qui est d'ordre temporel et qui met les partis dans le réactionnel, ce qui fait que parfois ils ne prennent pas les bonnes décisions, puisqu'en Tunisie, on a vécu ces deux dernières années comme si elles étaient de longues décennies. L'impact de ces deux facteurs s'est vérifié dans la rencontre du PS et du PTPD avec le Parti de Travail de Tunisie, le Mouvement de l'Unité Populaire et le Mouvement du Peuple, des partis avec lesquels ils n'ont pas de points en commun (voir notre article du 23 octobre dernier). C'était une manière biaisée de dire qu'ils ne sont pas à l'aise là où ils sont et qu'ils aspirent à jouer les premiers rôles et à être parmi les grands. Cette réunion était donc essentiellement dictée par des considérations tout à fait subjectives, étant donné que l'appartenance à une coalition suppose qu'on a des affinités, du moins, politiques avec ses partenaires. Elle a eu lieu entre des partis qui appartiennent à différents bords, qui ont le sentiment d'être marginalisés soit politiquement, soit médiatiquement, et qui cherchent à jouer des rôles de premier ordre pour marquer leur présence. Par ce travail parallèle, voire opposé et hostile à l'UPT, la coalition à laquelle ils appartiennent, la PS et le PTPD déshonorent leur engagement politique, moral et organisationnel à l'égard de cette dernière, comme l'a soutenu Zouhaier Hamdi (voir notre article du 20 octobre dernier). Ils ne sont pas les seuls à ne pas respecter ce contrat politique et moral, le Mouvement Baâtiste, qui appartient au Front Populaire, l'est également. A ce propos, il faudrait noter que la composition de ces deux coalitions diffère sur un point essentiel : la première est moins homogène que la seconde. Rappelons que l'UPT est constituée de libéraux, de socio-démocrates et de socialistes, tandis que le FP est formé de communistes, de socialistes, de nationalistes et de sociaux démocrates à l'image du Parti du Peuple pour la Démocratie et le Progrès de Jalloul Azzouna et le MDS de Mohamed Khaskhoussi ; les uns mettent en avant la démocratie politique, les autres la démocratie sociale.
Un front électoral ?
Cependant, avec l'évolution de la situation, surtout après l'assassinat de Mohamed Brahmi et la vague de violence et de terrorisme qui frappe le pays et le paralyse, les deux coalitions se sont rapprochées et se sont constituées en Front de Salut National en vue d'entreprendre une opération de sauvetage et faire sortir la Tunisie du fond du gouffre où elle gît depuis des mois. A partir de là, les nouveaux associés ont réalisé que la conjoncture exige leur unité et en mettant la main dans la main, ils ont rompu avec les vielles habitudes où ils cherchaient les querelles et les accusations mutuelles, ils ont découvert les rapports positifs et constructifs existant entre eux. C'est pourquoi, aujourd'hui, ils confectionnent les idées et les positions dans les détails ensemble, comme l'atteste le secrétaire général du PS ; d'ailleurs, cette communion laisse plusieurs de ses dirigeants, à l'image de la députée de Al Massar, Nadia Chaâbane, très optimistes au point de penser à sa mutation en front électoral. Il est clair qu'une nouvelle mentalité est née chez les partis de l'opposition. Ce réalisme et cette clairvoyance ont assoupli les positions des uns et des autres, ce qui a poussé, par exemple, le FP à mettre au ban le Parti Socialiste Révolutionnaire pour avoir, sévèrement, critiqué son rapprochement avec l'UPT et plus particulièrement avec Nida Tounes. Le minuscule parti de Jamel Lazhar est considéré par plusieurs, dont des militants du FP, comme étant un parti d'extrême gauche vivant encore la nostalgie de la révolution bolchévique, qu'il veut calquer à la lettre et appliquer au contexte tunisien sans tenir compte des spécificités du pays, ni des conditions objectives établies en la circonstance comme l'enseigne le Marxisme dont il se réclame, ne différant, ainsi, en rien des partis d'extrême droite de par ses prises de positions jusqu'au-boutiste qui visent à détruire plutôt qu'à construire. L'autre hiatus au sein du FP est, comme nous l'avons signalé plus haut, est le MB de Othman Bel Hadj Amor qui, manifestement, ne se sent pas bien là où il est, peut-être à cause de la présence importune du frère baâtiste, « Attaliâ », jalousé pour son rôle avant-gardiste et de vedettariat de son secrétaire général, Ahmed Seddik, qui finit par l'éclipser. Quoiqu'il en soit et bien qu'ils soient en majorité des partis minuscules, les composantes du FP entretiennent entre elles des rapports qui semblent plus solides que celles se trouvant entre les partenaires de l'UPT, du moins deux d'entre eux, à savoir le PS et le PTPD. Cette cohésion fait dire à certains leaders du FP que celui-ci serait converti en grand parti.


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