Des insuffisances affectent différents établissements scolaires, comme l'absence de profs non encore affectés ou insatisfaits du poste que le Ministère leur a proposé. Toutefois, des efforts visant l'amélioration des conditions de scolarité ont été consentis par le ministère de tutelle. Mais on doit souligner que cela reste insuffisant. Le Ministre de l'Education a promis lors d'une visite le 15 septembre à une école primaire, en compagnie du Premier Ministre, que tous les postes seront occupés d'ici la fin du mois, sachant que plus de 2000 instituteurs et 1350 enseignants du secondaire seront recrutés ! En attendant, des milliers d'élèves font l'école buissonnière, d'autres étudient dans des classes surchargées, notamment ceux des classes terminales. Comme à l'accoutumée, chaque rentrée scolaire nous réserve un tas de problèmes aussi bien nouveaux que récurrents et pour les enseignants et pour les élèves, ajoutés à ceux inhérents à l'infrastructure scolaire qui laisse à désirer et mettant pas mal de professeurs et élèves dans l'expectative des jours ou des semaines de la rentrée scolaire, c'est toujours l'incertitude pour des milliers d'élèves qui ne savent pas s'ils travailleront la semaine prochaine. Les enseignants, eux, sont obligés d'attendre l'achèvement des travaux, la finition d'un laboratoire ou l'équipement d'une salle de classe, étant obligés souvent de s'organiser tant bien que mal avec les collègues qui ont eu la chance de débuter l'année avec les moyens de bord. Le jour de la rentrée, à l'heure où tout le monde doit se mettre au travail, des centaines de profs sont déçus de ne pas avoir encore leur désignation ou tout simplement parce qu'ils n'ont pas été satisfaits de leur nouveau poste. Des frustrations... A l'heure où les cours sont censés débuter immédiatement, on passe une, deux ou trois semaines à attendre : « Rentrez chez vous, le prof d'anglais n'est pas encore arrivé ! », entend-on dire aux élèves chaque jour. Ou bien « Le professeur d'arabe n'est pas encore désigné. » Ou encore « Les cours de sciences débuteront la semaine prochaine, faute de professeur ! » Ainsi l'affectation des enseignants pose des problèmes énormes : pas mal de profs sont mal affectés et refusent le nouveau poste dans lequel ils ont été désignés et les raisons sont diverses : moyens de transport, séparation de conjoints, grossesse, maladies...Quoique la désignation ou le remplacement de professeurs soit soumis à des conditions pédagogiques (priorité selon l'ancienneté, par exemple), d'autres critères doivent entrer en considération, comme la priorité sur certains collègues plus jeunes ou moins expérimentés. Les postulants à des postes nouveaux doivent recevoir leur affectation pendant les vacances scolaires ou à la fin de l'année scolaire et non pas pendant la rentrée ou quelques jours avant, ce qui crée des mécontentements parmi les enseignants et affecte le bon déroulement de l'année scolaire. Un classement doit être opéré méticuleusement et dans la transparence parfaite et envoyé à chaque postulant au moins un mois avant la rentrée pour que l'intéressé se prépare psychologiquement et matériellement à ce changement de poste (changement de logement, transfert des enfants dans de nouvelles écoles...) Cependant, il est toujours difficile de vérifier si le dossier du postulant a bien été étudié par la commission et si le classement a été bien respecté ! Il va sans dire qu'un enseignant mal affecté n'est plus motivé et son cas pourrait déteindre sur son rendement en classe et sa vie familiale et sociale. Pourquoi faut-il toujours se battre pour faire respecter ses droits? L'on se demande si l'on est encore obligé de faire allégeance à un organisme ou à une idéologie pour obtenir ses droits ; pourtant la Tunisie a fait la révolution pour mettre fin aux pratiques douteuses.