La municipalité du Bardo fait peau neuve après le récent limogeage de la dernière équipe pour cause d'incapacité à gérer les affaires, et les citoyens de cette paisible localité jettent tout leur dévolu sur la nouvelle en place pour solutionner certains dossiers et juste appliquer les textes de loi. Le bâtiment est un phénomène universel et il est en train de vivre une accélération assez particulière un peu partout dans le monde, mais chez nous, et depuis le fameux 14 janvier 2011, ce secteur bien qu'abandonné à lui-même, connaît une croissance exponentielle, comparé à d'autres domaines abattus par une crise économique asphyxiante. Un peu partout dans nos villes on constate à notre corps défendant certaines agressions foncières telles que les occupations illégales de terrains appartenant à autrui, des empiètements de construction ou le non-respect des règles de mitoyenneté, de retrait, et c'est ce dernier fléau qui nous importe le plus dans ce papier, parce qu'il est un terrain fertile et proie facile à la complaisance, la complicité et à la corruption. Celui-ci est accentué ces derniers temps par un certain laxisme d'acteurs censés veiller sur le respect des codes, comme cela se passe au Bardo, autrefois très belle cité, et plus aujourd'hui. On n'y n'arrête pas de construire, de bâtir tout en violant les limites érigées par la loi, aux dépens de l'esthétique et sans la moindre considération pour ses voisins. Nous avions parlé vers la fin du printemps dernier du passe-droit transformant illégalement la villa érigée au 9 rue de Rabat en un mastodonte obèse et sans la moindre harmonie architecturale. Un exemple : on ne sait comment achever la destruction d'une bâtisse sous l'ancien régime, comme grand complexe, en pleine place centrale, mais qui n'a jamais été opérationnelle... Mais il n'y a pas que cela. Après la Révolution, le béton a bouffé tous les espaces, sans permis de construction. Nous croyions que la délégation particulière de l'époque allait réagir et au moins arrêter les travaux en attendant que la justice se prononçât. Rien. Pas la moindre sommation, et si cela se trouve, il aurait été conseillé de vite exécuter les travaux (qui n'ont jamais été arrêtés) pour échapper aux risques de démolition... Nous avons la certitude aujourd'hui que le récent limogeage de son président ( de la délégation spéciale) est plus que justifié. On ne sait pour quelle raison il a ordonné par exemple la destruction de la façade d'un fameux restaurant de l'avenue Bourguiba à la même localité et il a fermé les yeux sur toutes les autres infractions que tout le monde peut relever dans les artères du Bardo. Quand on veut on peut appliquer la loi. Malgré diverses plaintes officielles des citoyens limitrophes au nouveau propriétaire de la villa sise au 9 rue de Rabat, les services de la Municipalité n'ont rien fait. Toutes les doléances sont restées lettres mortes et on rejoint le cimetière des dossiers non suivis d'effets. Cela n'a servi à rien puisque nous assistons toujours à la même situation et au même spectacle. Au niveau de la municipalité c'est toujours le black out. Les habitants continuent de souffrir dans le silence en constatant avec amertume que le train de la gouvernance local est en panne, mais ils ne vont pas lâcher prise et sont décidés à faire tout leur possible pour obtenir l'abattage de tout ce qui est monté frauduleusement. La nouvelle équipe récemment nommée, approchée à son tour (par les médias et les citoyens lésés) pour faire bouger le dossier n'est au courant de rien et a demandé un peu de temps pour l'étudier. Nous avons là, la preuve par neuf qu'au niveau de la passation, le président limogé a omis d'en toucher un mot à son successeur. Fortuitement ? Sûrement pas ! Ce problème et bien d'autres (que nous ne pouvons pas vous énumérer dans un seul billet) dont pâtissent les citoyens du Bardo résultent en partie de la mauvaise gestion ou de la complaisance flagrante des dirigeants de la municipalité qui ont brillé par leur incapacité à tenir la barre, à juste appliquer la loi. Le caractère subreptice de la construction et de toutes les autres est monstrueux. Que pensez-vous, justement, d'une poutre « privée » édifiée justement dans l'espace public à la rue de Rabat ? Faites un tour dans beaucoup d'autres rues et vous verrez comment les dimensions règlementaires des trottoirs se sont rétrécies comme une peau de chagrin. Nous déplorons encore une fois toutes ces agressions, tous ces dépassements, toutes ces infractions, toutes ces illégalités. Nous n'osons pas croire, pour le moment, que derrière tout ce manège il y a un lobby mafieux, et espérons que la nouvelle direction de la municipalité du Bardo, pas comme celle qui l'a précédée, accorde une valeur aux lois qu'elle est censée respecter et appliquer. Au 9 rue de Rabat, il y a urgence.