La chambre criminelle de la cour d'appel de Tunis a siégé le lundi pour entendre de nouveau les trois policiers impliqués dans cette affaire et qui ont été condamnés en première instance à 7 ans de prison ferme pour les deux violeurs et deux ans de prison ferme pour le troisième pour corruption. Ce dernier s'est présenté en liberté après avoir purgé sa peine. Etaient présents les avocats de la partie civile ainsi que les avocats des inculpés. Plusieurs représentants de la presse internationale ainsi que des représentants de la société civile. Des représentantes de l'association des femmes démocrates. A l'ouverture du procès le représentant du Ministère public a demandé l'évacuation de la salle afin que le procès se déroule à huis clos. Interrogés, les deux policiers accusés de viol ont nié totalement avoir contraint sous la menace la jeune fille à leur céder. Ils ont déclaré que c'est la plaignante qui les a incités à commettre cet acte en procédant au déboutonnage de sa chemise et de laisser entrevoir sa beauté corporelle pour les exciter. Une confrontation a eu lieu avec la jeune fille. Cette dernière a confirmé avoir été contrainte par la force à leur céder malgré ses prières de la laisser. Elle a confirmé que le troisième policier a demandé à son fiancé de lui remettre de l'argent autrement il serait poursuivi. Elle a déclaré qu'il l'a accompagné dans une succursale bancaire afin de retirer de l'argent. Le troisième inculpé a nié cette accusation. La parole fut donnée par la suite aux avocats de la partie civile (la victime). Un des avocats de la victime a plaidé la non-conformité du verdict prononcé en première instance avec l'article 227 du code de la procédure pénale. Il a déclaré que les deux accusés ont été condamnés pour rapport sexuel sans consentement de la victime (viol) et les juges n'ont pas tenu compte des menaces lancées contre la fille par ses violeurs qui ont abusé de leur autorité(ils ont profité de la voiture de service, la bombe asphyxiante, les menottes) pour atteindre leur objectif. L'un des deux policiers l'a tenue par les cheveux pour l'obliger à se soumettre à ses exigences et faciliter le viol. Les trois policiers se sont réparti les tâches. Le troisième s'est chargé d'éloigner le compagnon de la jeune fille et de laisser cette dernière à la merci de ses deux collègues. C'est ce qui a joué un rôle primordial pour faciliter le viol. Un viol prouvé par les tâches de sperme, trouvés sur la banquette arrière et qui se sont avérées après analyses qu'ils appartiennent aux deux inculpés. Le tribunal a commis une erreur en considérant que le troisième policier est complice du viol alors qu'il aurait dû être considéré comme l'un des auteurs principaux car il n'a fourni aucun effort pour empêcher ses collègues à commettre cet acte. Il n'a pas non plus informé ses chefs hiérarchiques au quartier général. Les avocats ont demandé l'aggravation de la peine surtout que les concernés sont censés défendre les citoyens et non le contraire. Puis les avocats de la défense ont demandé la libération des inculpés. Ils sont innocents ont-ils déclaré. Ils n'ont jamais commis de viol. Ils doivent être jugés pour rapport sexuel avec une fille avec consentement mutuel. L'affaire a été mise en délibéré.