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Les pépites de Ridha Souabni
Publié dans Le Temps le 27 - 01 - 2015

Depuis quatre années maintenant, la galerie Saladin, animée à Sidi Bou Said par Ridha Souabni s'est taillée une place au soleil des arts.
Dans la tradition des grands galeristes tunisiens, Souabni travaille dans le même esprit qui a fait le succès et la renommée des Hamadi Cherif, Juliette Nahum et autres Ridha Laamouri. Toujours sur la sellette, il planifie ses événements et a toujours plusieurs coups d'avance, anticipant la demande du public et ajustant son calendrier en fonction des temps forts culturels nationaux.
Pour l'heure, et comme toujours, Ridha Souabni est à cheval entre plusieurs expositions: celle qui vient d'être décrochée et réunissait les œuvres de trois femmes, celle en cours qui collectionne de formidables pépites et celle à venir qui fera découvrir au public les oeuvres de Fathia Aissaoui Maatoug.
Surprenants orientalistes
L'exposition qui se poursuit jusqu'au 29 janvier à la galerie Saladin est un rêve pour les collectionneurs. On y retrouve des oeuvres rares ainsi que des tableaux de grands maîtres tunisiens à l'instar de Victor Sarfati, Jallel Ben Abdallah et Aly Ben Salem.
Une œuvre s'impose à tous dès le premier regard. Il s'agit d'une vue de Tunis, précisément de la rue Ben Ziad à l'entrée de la médina par la Kasbah. Œuvre de l'orientaliste danois Carl Christian Andersen, ce tableau surprend par ses volumes, l'éclat des couleurs et aussi la technique quasiment hyperréaliste de ce peintre ayant vécu de 1849 à 1906.
L'œuvre est datée de 1882 et compte parmi les témoignages de ces peintres du passé ayant diffusé l'image de la Tunisie en Occident. D'une grande précision, ce tableau est véritablement la pépite de cette collection qui en compte bien d'autres, à commencer par une vue de Bab Souika, oeuvre du Suédois Olle Hjortzberg, réalisée en 1906. De petit format, ce tableau est pleinement maitrisé avec les dômes de Sidi Mahrez qui dominent l'ensemble, le contrepoint entre la blancheur du mausolée et le bleu limpide du ciel et aussi l'aspect bigarré de la foule qui se presse au premier plan. Tableau inestimable qui encore une fois démontre bien le rôle des peintres voyageurs dans la mise en valeur de la Tunisie.
A tout prendre, ces orientalistes ont ouvert la voie et inscrit les lumières et beautés de Tunisie dans le patrimoine mondial. Aujourd'hui, leurs œuvres sont de muets et éloquents témoignages sur notre passé si proche et si lointain. De plus, ces œuvres sont une belle trace des peintres scandinaves ayant visité la Tunisie.
Trois grands maîtres tunisiens
C'est un Victor Sarfati au sommet de son art que nous montre aussi cette exposition. Maitre de l'aquarelle, Sarfati s'en donne à coeur joie en peignant des natures mortes, des jardins et des bédouines. Trois tableaux prédominent dans cette série. D'abord, les cavaliers qui sont l'exemple même de la maitrise technique de Sarfati. Ensuite, des femmes en sefsari et la majesté simple qui ressort de leurs drapés. Enfin, un étalage de fripier qui dit toute la tendresse du peintre pour les scènes de la vie quotidienne.
Un autre grand de l'art tunisien, le doyen de nos peintres, Jallel Ben Abdallah, participe à cette exposition avec trois tableaux des plus représentatifs de sa démarche et de son univers reconnaissable entre tous. Ben Abdallah joue avec la lumière et les tons et parvient à rendre des personnages et des décors transfigurés mais subtilement ancrés à l'iconographie traditionnelle tunisienne.
Les œuvres de Aly Ben Salem sont présentes en nombre dans cette exposition. Comme pour nous rappeler que Ben Salem aurait eu un siècle en 2011 mais que ses travaux continuent de diffuser leur charge émotionnelle.
Le registre de Ben Salem avec ses échappées florales et ses tesselles de couleur est dans tous les esprits. Seulement, les originaux ont toujours ce quelque chose qui irradie, qui transporte le regard. Car même si nous connaissons bien Ben Salem à travers les livres et les reproductions, les expositions de ses œuvres originales restent somme toute plutôt rares. Et cette exposition nous en donne une quinzaine à voir. Dès lors, comment bouder son plaisir?
Un patchwork d'influences
Toutes ces pépites d'hier et d'aujourd'hui, amoureusement glanées par Ridha Souabni, ne devraient pas occulter le travail de fond réalisé par cet esthète en direction des artistes contemporains. Il en a révélé certains mais a aussi toujours mobilisé entregent et collectionneurs pour côter tel artiste ou promouvoir tel autre. Et c'est bien là le travail d'un authentique galeriste qui peut être doublé d'un collectionneur comme ce fut le cas avec Hamadi Cherif ou bien être curieux de tout comme le précurseur Ridha Laamouri.
Ainsi, Souabni travaille dans de multiples directions. Il n'hésite pas à offrir ses cimaises à des valeurs montantes comme Fathia Aissaoui Maatoug qui exposera à Saladin, à partir du 31 janvier sur le thème "Attente" De même va-t-il à la rencontre d'artistes internationaux qu'il fait découvrir au public tunisien. Prochainement, Akila, Algérienne de Marseille et artiste vibrante, investira la galerie Saladin.
Tout comme Marlène Luce Tremblay (Canadienne vivant à New York qui exposera aux côtés des Tunisiennes, Zoubeida Chamari Daghfous, Alia Kateb et Neila Ben Ayèd), Caroline Degroiselle (Nouvelle Calédonie) ou encore la grande artiste Jelenka Bellagi dont les œuvres ont une notoriété internationale affirmée.
Comme on peut le voir, la galerie Saladin répond à un souci d'éclectisme et se veut un espace culturel marchand et ouvert à tous les talents et toutes les tendances. Au programme de 2015, on retrouve ainsi aussi bien Ali Znaidi que Mohamed Zouari, Habib Bouhaouel ou Ahmed Souabni. De plus, la galerie accueillera aussi les Fathi Rebai et Habib Jemai de la nouvelle vague.
Ce patchwork d'influences et de sensibilités est pour beaucoup dans la nouvelle notoriété de la galerie. Reflet de la démarche de Souabni, ce choix se confirme au fil des ans et des expositions. Et sans doute que les pépites actuellement visibles à la galerie nous disent-elles que lorsqu'on cherche l'or du temps, on finit toujours par le trouver dans les œuvres des artistes qui tutoient la postérité.
Superbe exposition donc qui nous plonge de plain-pied dans l'oeuvre des maîtres et nous invite à nous ressourcer auprès de leur imaginaire. Des pépites de la sorte, on en redemande!


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