Allemagne – Ecosse : A quelle heure et sur quelle chaîne suivre le match ?    Abdelmonem Belati: La récolte céréalière aurait pu atteindre un record    Urgent : La Tunisie annule le visa d'entrée pour les Irakiens et les Iraniens    La météo du premier jour de l'Aïd Al Adha    Kef : La moisson avance de 40%    Guerre en Ukraine: Situation actuelle (Ambassade d'Ukraine en Tunisie)    Monoprix Tunisie et le Comité National Paralympique scellent un partenariat pour promouvoir le sport et les valeurs paralympiques    Que de la bête et méchante surenchère partout    Jeux Olympiques d'E-sport : le CIO projette un lancement distinct des JO traditionnels    Le match opposant Ons Jabeur à Linda Fruhvirtová suspendu pour la deuxième fois    Wissem Hmam nouveau coach de Mulhouse    Daily brief régional du 14 juin 2024: Des drones au service de l'agriculture pour lutter contre les incendies    Salwa Abassi : un moyen de transport sera fourni aux quatre élèves qui n'ont pas pu passer la dernière épreuve du bac    Naufrage de Zarzis : cinq condamnations allant de quatre à dix ans de prison ferme    L'histoire de l'Eau de Zamzam : Source inépuisable pour les pèlerins    Accélérer l'investissement étranger en Tunisie | Réformes et opportunités : Des licences en moins et des procédures assouplies    Saïed reçoit le Chef du gouvernement : « Accélérer l'élaboration d'un projet de loi visant à mettre fin aux contrats de sous-traitance et ceux à durée limitée »    Les films Tunisiens Behind the Mountains et Leni Africo sélectionnés à Amman International Film Festival 2024    Aïd El Idha : Une fête bien ancrée dans nos traditions    Financement : La BAD accorde 17 millions de dollars à la Tunisie    Le ministre des affaires sociales rencontre le ministre algérien du travail de l'emploi et de la sécurité sociale    Maladies rares, diagnostics et traitements : Les tenants et les aboutissants    Aïd El-Adha : Ouverture exceptionnelle de 76 bureaux de poste    Daily brief national du 14 juin 2024: Un accord sur la réouverture du poste frontalier Ras Jedir    Grâce présidentielle au profit de quelques centaines de détenus à l'occasion de l'Aid Al Idha 2024    Fêtes de l'Aïd : les usagers de la route appelés à la prudence et au civisme    Ramener les jeunes désœuvrés au service national    Journée mondiale du don de sang : Un geste qui sauve    CAB : Une belle répétition avant la Coupe !    Play out – Dernière journée – ASSoliman-ESMétlaoui : le verdict    Ligue 1 – Play-off – 9e journée – ST-CA (16h30 au Bardo) : Le Stade a un avantage    Anis Jaziri : Fita 2024 a été un véritable succès    Chute de 13 % de la production de pétrole brut en 2024    Dimanche Sport : L'émission qui doit rester au-dessus de la mêlée !    La Petite Sicile : Une histoire sarde et sicilienne    «Spectrums of Dreams » de Mehdi Bouanani (DaBro) et Hamza Sellmy à Yosr Ben Ammar Gallery : Mémoires et morcellements    A la Bibliothèque Nationale de Tunisie, du 19 au 21 juin 2024 : L'édition jeunesse, de l'idée à la réalisation    Sotuver propose un dividende de 0,55 dinar par action    Kais Saied : Intensification des efforts diplomatiques et soutien aux Tunisiens à l'étranger    Bpifrance lance le Fonds Maghreb pour soutenir l'internationalisation des entreprises françaises en Tunisie, en Algérie et au Maroc    Kais Saied confie la représentation de la Tunisie au Chef du Gouvernement lors du sommet du G7 en Italie    Le G7 va verser une aide de 50 Milliards de Dollars à Kiev, remboursables des bénéfices du gel des avoirs russes    Nouveau record : 120 millions de réfugiés à travers le monde    Un sommet du G7 sans Mohammed ben Salmane ?    Point Doc – focus sur le documentaire : 4e édition du 20 au 22 juin 2024 à la cité de la culture    «Hiding Saddam» de Mustafa Halkawt, sur nos écrans, le 16 juin 2024 : Avoir Saddam Hussein sur les bras    Kais Saied invité au Sommet du G7    Le film Tunisien Mouch Fi Thniti dans les salles (trailer & synopsis)    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



« La tunisianité dans la littérature tunisienne de langue française »
Publié dans Le Temps le 06 - 06 - 2015

L'Association des Anciens élèves du Collège Sadiki a organisé, jeudi 04 juin, au siège de l'Association à Tunis, une conférence autour de « La tunisianité dans la littérature tunisienne de langue française », donnée par Pr. Samir Marzouki.
Né à Tunis en 1951, Samir Marzouki, agrégé de Lettres modernes et docteur d'Etat es-Lettres françaises, est professeur de littérature française et francophone et de littérature comparée à l'Université de la Manouba. Auteur prolifique, il écrit autant en français qu'en arabe : articles scientifiques, essais, fiction... Ancien directeur de l'éducation à l'Organisation internationale de la Francophonie, spécialiste d'Apollinaire et de Mallarmé, Samir a obtenu diverses distinctions dont le Prix national tunisien des Lettres et des Arts pour la littérature de jeunesse en 2005 et la médaille Senghor de la Francophonie en 2009. Il est par ailleurs producteur, depuis de nombreuses années, à la chaîne internationale de la radio tunisienne, de l'émission Intermèdes littéraires et de récits intitulés Contes du vieux retraité et président de l'Association tunisienne pour la pédagogie du français et de la Commission du Monde arabe de la Fédération internationale des professeurs de français. Ses poèmes et nouvelles apparaissent souvent dans des revues et journaux tunisiens et marocains. Il a publié des anthologies de littérature francophone, des ouvrages critiques, des récits pour la jeunesse et des poèmes « Braderies, poèmes pour tous les goûts, un peu passés de mode » (Maison tunisienne de l'édition, 1990); « Je ne suis pas mort » (Cérès Editions, 1996), « L 'Aventure de la maison abandonnée » (Cérès Editions, 2002), « L'Inconnu à l'œil de verre » (Cérès Editions, 2003.), « Le Rocher dans la mer (Cérès Editions, 2004) et « Le vampire de Aïn Draham et autres contes » (Cérès Editions, 2008).
La littérature tunisienne de langue française existe bel et bien et ne cesse de prospérer d'une année à l'autre, que ce soit au niveau de la production d'écrivains, romanciers, nouvellistes ou poètes résidant en Tunisie ou à l'étranger, notamment en France. Le lecteur francophone, tunisien ou français, ressent cette particularité purement tunisienne dans les œuvres de ces écrivains, c'est ce qu'on appelle « la tunisianité » de la littérature tunisienne de langue française. C'est que ces écrivains n'hésitent pas à introduire dans leurs récits (poèmes ou romans) des mots ou des expressions puisés dans le terroir. A ce propos, le conférencier a souligné : « écrivant dans une langue seconde, l'auteur apporte à cette langue tout un substrat linguistique qui est celui de sa langue maternelle, ce qui donne à la langue qu'il emploie une saveur nouvelle aux yeux du lecteur français mais aussi au lecteur appartenant à la même communauté qui reconnaît l'expression employée mais la trouve étrange et belle dans son nouvel habit linguistique. » Ces mots et expressions introduites dans leurs récits deviennent ainsi une matière culturelle essentielle dont ils ne sauraient se détacher.
Au cours de sa conférence, Pr. Samir Marzouki, cite deux auteurs types, à savoir Salah Guermadi, le poète tunisien qui reste une référence pour les poètes actuels et Anouar Attia, écrivain trilingue qui vient de traduire en anglais de larges extraits de Guermadi et à qui le Comar d'Or 2015 du roman a été attribué pour son œuvre « Les Trois Grâces » écrite en langue française. Le conférencier donnait des exemples extraits de l'œuvre de Guermadi qui illustrent cette tendance à employer des locutions et des formules bien de chez nous dans son œuvre poétique. C'est ainsi qu'on peut lire dans « Nos ancêtres les bédouins » ces quelques vers :
Mal de nommer compatriotes des hommes candides.
Qui grignotent des glibettes qui mangent du kadide
En dépeçant nos ongles marinés dans l'acide
Remarquons ici l'emploi des deux mots « Glibettes » et « Kadide ». Voici un autre exemple lu par le conférencier, extrait du poème « Conseils aux miens pour après ma mort » :
Ne prononcez pas le jour de mes obsèques la formule rituelle
Il nous a devancés dans la mort mais un jour nous l'y rejoindrons
Ce genre de course n'est pas mon sport favori.
Dans cet extrait, (vers 2), il s'agit d'une traduction quasi littérale de l'expression très employée chez nous à l'occasion de la mort de quelqu'un, comme s'il s'agissait d'une course vers l'au-delà, l'infini, que le poète semble refuser (vers 3). Le conférencier a démontré, à titre de comparaison avec la littérature maghrébine, que l'œuvre de Guermadi et Attia est spécifiquement tunisienne plus que ne le sont, par exemple, les œuvres algériennes ou marocaines d'expression française, c'est que les œuvres francophones des écrivains tunisiens ont plus tendance à exhiber le terroir auquel ils appartiennent. Cette approche littéraire adoptée par ces deux écrivains qui consistent à introduire des mots, des expressions ou des structures d'origine tunisienne, montrent les couleurs et les saveurs linguistiques locales qui enrichissent le texte français. Bien qu'écrivant en français, a ajouté le conférencier, le romancier ou le poète tunisien savent que leurs sentiments ne peuvent prendre toute leur valeur et toute leur expressivité que grâce à la langue mère.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.