Le poète et universitaire Ridha Mami présentera ses trois recueils de poésie parus en langue espagnole aux éditions Sial-Pigmalion au cours d'une rencontre qui sera honorée par la présence de Juan Lopez Doriga, ambassadeur d'Espagne en Tunisie. Organisée par l'Association tunisienne des Hispanisants, cette rencontre se déroulera jeudi 19 novembre à 16h à la Bibliothèque nationale de Tunisie. Indéniablement, Ridha Mami compte parmi les plus brillants des hispanisants tunisiens et se distingue en ce sens à plusieurs titres. En effet, depuis six ans, il contribue à rapprocher les intellectuels tunisiens et espagnols en organisant un séminaire réunissant écrivains et universitaires. De plus, il est l'un des principaux animateurs de l'Association tunisienne des hispanisants qui regorge de sommités tunisiennes maitrisant les arcanes de la langue de Cervantès, de professeurs faisant vivre cette langue en Tunisie et aussi d'étudiants pleinement engagés dans l'apprentissage et la diffusion de la belle langue castillane. Un intellectuel entre recherches morisques et poésie andalouse Ayant plusieurs cordes à son arc, Ridha Mami vient de surprendre, d'agréablement étonner ses nombreux auditeurs et lecteurs en faisant paraître trois recueils de poésie en langue espagnole et assortis de la traduction en arabe. Ces trois recueils viennent donc de paraître aux éditions du groupe Sial-Pigmalion. Notons d'abord que Ridha Mami est un auteur soucieux du moindre détail. Cet art du subreptice, nous le découvrons à chaque page de ses recueils dont les "achevé d'imprimer" sont intervenes à des dates symboliques, faisant de ces trois ouvrages des hommages à Aboulkacem Chebbi, au fondateur de l'Ecole de traduction de Tolède et aussi à la constitution tunisienne. Les trois recueils sont placés sous le signe des lunaisons. L'ouvrage matriciel s'intitule "Mis Lunas" (Mes Lunes). Les deux autres ont pour titre "Lunas de Primavera" (Lunes de printemps") et "Lunas de otono" (Lunes d'Automne"). Les trois recueils sont des livres d'à peu près une centaine de pages qui comprennent plusieurs sections qui elles-mêmes regroupent les textes d'une inspiration précise. L'ensemble est toujours harmonieux et précédé d'une préface et d'un texte critique. Les trois préfaces sont écrites par David Felipe Arranz, Andres Aberasturi et Basilio Rodriguez. L'appareil critique est respectivement l'oeuvre de Abdesslem Aissaoui, Kamel Bouajila et Adel Khedher, trois universitaires tunisiens de renom. Notons aussi que "Lunas de Otono" a été recompensé par le prix international Adolfo Becquer. On ne présente plus Ridha Mami et son travail de promotion des lettres tunisiennes et espagnoles. spécialiste de littérature andalouse, diplômé de l'Université de Madrid, enseignant au département de langue espagnole de l'Université de Manouba, il est l'auteur d'une somme de recherches sur les manuscrits morisques et aussi sur le poète De Roja Zorilla, dont l'oeuvre iconoclaste a été révélée au public par Mami. Traducteur, il a permis à plusieurs oeuvres de faire le voyage des langues et continue ses activités dans les domaines de la littérature comparée, avec de nombreuses publications à son actif. Président des hispanisants tunisiens, il est également membre de l'association internationale des hispanisants et secrètaire général de celle des hispanisants arabes. A cinquante ans, Ridha Mami a ainsi réalisé un parcours impressionnant et continue à donner le meilleur de lui-même pour le rapprochement tuniso-espagnol sur un solide socle culturel. Un verbe poètique qui jaillit dans la langue de Cervantès... C'est un juste hommage que la Bibliothèque nationale accueillera ce jeudi 19 novembre à 16h dans le cadre d'une rencontre à laquelle participeront de nombreuses personnalités du monde diplomatique, universitaire et littéraire. Juan Lopez Doriga, ambassadeur d'Espagne en Tunisie, sera ainsi parmi les conférenciers et sa présence symbolisera toute l'attention et le soutien d'un diplomate à un intellectuel qui contribue à cimenter les relations entre nos deux pays. Parmi les conférenciers espagnols, nous compterons également le professeur Carlos Alvar, de l'Université de Genève et Basilio Rodriguez, poète et éditeur espagnol. Tous deux témoigneront aussi bien de l'activisme de Ridha Mami que de la profondeur de son travail universitaire et littéraire. Côté tunisien, Chokri Mabkhout, recteur de l'Université de la Manouba prononcera une allocution qui sera suivie par une lecture critique de l'oeuvre de Mami par Abdesslem Aissaoui. Ridha Mami prendra à son tour la parole et dira probablement sa reconnaissance aux présents tout en soulignant l'immensité de la tâche qui attend les hispanisants devant la richesse du patrimoine commun dont des pans essentiels attendent toujours d'être mis en valeur. Cette consécration de Ridha Mami est à saluer tant cet universitaire a construit de passerelles virtuelles, de ponts de la connaissance entre Tunisiens et Espagnols. Le fait que cet hommage se déroulera en présence de nombreux enseignants et étudiants parmi lesquels il y aura aussi plusieurs intellectuels et écrivains contribuera à souligner la démarche ouverte de Mami, son esprit inclusif et pluridisciplinaire. Il sera alors temps de se pencher sur l'intensité poétique des trois recueils de lunaisons que nous offre Mami dans une veine bucolique d'où le lyrisme n'est jamais absent, dans une faconde qui capture arômes, sensations et reflets, et surtout dans une économie verbale qui montre que les méandres les plus furtifs de la langue espagnole n'ont aucun secret pour ce Tunisien dont le verbe poètique jaillit dans la langue de Cervantès.