Son petit corps fragile est recouvert d'hématomes, notamment au niveau du dos et un peu plus bas. Lui, un petit garçon tout juste âgé de 2 ans et demi, originaire de la ville de Sfax. Son tort ? Ne pas avoir été sage à la maternelle. Résultat : un arrêt médical de 21 jours et un enfant durablement traumatisé. Cela s'est passé dans une maternelle privée située dans un des quartiers de Sfax ayant récemment obtenu une autorisation d'activité accordée par le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance. Géré par une étrangère, l'établissement promettait aux parents une nouvelle approche pédagogique. Tout semblait en règle jusqu'à cet incident. Il y a deux jours, lorsque la mère du garçonnet se rend au jardin d'enfant à l'heure du déjeuner pour le récupérer, l'enfant est anormalement silencieux. Après maintes tentatives pour le faire parler, il dit : « Je ne veux plus aller à la maternelle. » Ce n'est qu'une fois à la maison que la mère découvre les bleus sur le corps de son fils. En l'interrogeant, elle apprend que l'éducatrice en charge de la classe de son enfant a estimé qu'il n'était pas sage et l'a puni en lui administrant des coups avec une règle en bois. L'enfant a aussitôt été examiné par un médecin qui a confirmé les dires du petit garçon affirmant que les hématomes présents sur son corps ont très probablement été causés par un objet rigide. Le praticien a également indiqué aux parents que l'enfant devait être suivi par un pédopsychiatre. Une plainte a aussitôt été déposée par la famille du petit garçon. Encore sous le choc, les parents ne comprennent toujours pas ce qui a poussé l'éducatrice à user de la violence et à infliger une telle punition corporelle à leur enfant d'autant plus que l'établissement dans lequel il est inscrit est l'un des plus onéreux mais aussi réputés de la région. En 2014, peu avant la rentrée scolaire, le ministère de la Femme, de la Famille et de l'Enfance avait publié une liste recensant tous les établissements scolaires dédiés à l'enfance ayant une autorisation d'activité. De même, un spot avait été diffusé afin de sensibiliser les parents et les inciter à vérifier par eux-mêmes la qualité des services, éducatifs, pédagogiques, ludiques et nutritionnels, proposés à leurs enfants avant toute inscription. Début 2015, Samira Meraï a annoncé avoir procédé à la fermeture d'une quarantaine de jardins d'enfants coraniques, estimant que ces lieux contribuent à la propagation de la pensée extrémiste et constituent un vrai danger pour les enfants. Samira Meraï a ajouté qu'une loi régissant ce secteur était actuellement en préparation et devrait prochainement être soumise au vote par l'ARP. Une mesure qui se fait aujourd'hui de plus en plus pressente vu la recrudescence des dépassements et incidents enregistrés au sein de ces établissements scolaires tels que ce récent cas de maltraitance physique ou encore les cas de viols ou de morts d'enfants survenus à cause d'une négligence de la part du personnel éducatif. La technologie au service de la protection des enfants Conscients de la problématique et afin de rassurer les parents, de plus en plus de propriétaires de jardins d'enfants, de crèches et de garderies scolaires proposent désormais une solution technologique innovante. Ainsi, chaque pièce est équipée d'une ou de plusieurs webcaméras. En se connectant sur internet, les parents peuvent ainsi vérifier, à distance, les faits et gestes de leurs enfants tout au long de la journée. Une alternative certes coûteuse pour ces établissements dédiés à l'enfance mais qui constitue en même temps un véritable atout marketing car très appréciée par les parents. Seul bémol ? Aucune loi ne régit pour l'instant cette pratique et ces enregistrements, jugés par certains comme intrusifs, peuvent être considérés en cas de conflit comme une atteinte à la liberté, voire à la vie privée. Application de la décision de fermeture de six jardins d'enfants à El Faouar La commission régionale de suivi et de contrôle des clubs et espaces pour enfants à Kébili, a décidé d'appliquer la décision de fermeture de 6 jardins d'enfants à El Faouar, en faisant usage à la force publique. «Les décisions de fermeture de ces espaces ont été prises pour non-conformité aux mesures de sécurité et d'hygiène et l'exercice d'une activité sans autorisation», a précisé le commissaire régional des affaires de la femme et de la famille, Adel Aloui au correspondant de TAP. Il a ajouté que trois autres espaces pour enfantsont été fermés à Souk Lahad. Dans le gouvernorat de Kébili, les établissements pour enfants se répartissent entre 128 jardins d'enfants privés, 16 jardins d'enfants publics, 4 crèches et 3 clubs.