«Trois», est le nombre des pays qui vont conduire la guerre contre le terrorisme de «Daëch», en Libye. Il s'agit des Etats-Unis, de l'Italie et de la France, dont le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius vient de payer la facture pour ses positions anti-guerre en Libye. «Trois», est le nombre de pays qui seront affectés par cette guerre à commencer par la Libye, elle-même, pour ses ressources pétrolières et gazières qui, selon les estimations, fourniront l'or noir au marché mondial jusqu'à la fin du siècle. Cette guerre affectera la Tunisie qui est fragilisée économiquement et qui s'attend à un flux migratoire de centaines de milliers de personnes qui doivent se nourrir aux dépens des Tunisiens, dont au moins vingt pour cent sont sous le seuil de la pauvreté. L'Algérie sera, certes, une cible et pour les terroristes Daëchiens et pour les convoitises des pays qui ont besoin de plus de pétrole et de gaz. «Trois», est le nombre des besoins de la Tunisie pour faire face aux effets néfastes de cette guerre. Premièrement, un besoin sécuritaire et logistique à la frontière pour se prémunir contre toute intrusion d'éléments terroristes et là, justement, un dispositif de surveillance de pointe devrait être mis en place et le coût d'une telle entreprise est de taille et hors de portée de l'économie tunisienne. Deuxièmement, un budget supplémentaire doit être mis à la disposition de l'Etat tunisien pour lutter contre le chômage et subvenir aux besoins d'une grande partie de sa population déshéritée et qui poursuit ses mouvements de protestation au risque de se transformer en grève et émeutes. Troisièmement, il est inévitable de mettre en place un dispositif sanitaire et médical assez important pour le besoin des victimes et blessés de cette guerre que le secteur de la santé tunisien ne peut aucunement offrir vu l'état actuel de l'infrastructure médicale. «Trois» est le nombre des scénarios de cette guerre. Le premier scénario est sous forme d'une frappe aérienne chirurgicale contre Daëch et là toutes les analyses mènent à l'impossibilité d'éradiquer cette faction si l'on sait que sur le terrain il y a mille sept cents groupes armés qui combattent les uns contre les autres. Le deuxième scénario est une invasion terrestre qui va durer dans le temps et se transformer en guerre d'indépendance si les groupes armés s'unifient contre l'ennemi conquérant. Le troisième scénario est l'utilisation de plusieurs groupes de commandos qui improvisent en temps et terrains propices des opérations précises et minutieuses mais cette entreprise va durer plus qu'il n'en faut avec un nombre inestimable de victimes de part et d'autre. «Trois», est le nombre de vrais raisons de cette guerre. La première vraie raison est l'instauration d'un nouvel environnement géographique qui maintient en place l'état d'insécurité dans plusieurs régions (le Golfe arabe, le Maghreb et l'Afrique sub-saharienne). La deuxième est d'hypothéquer les tentatives de transition démocratique dans plusieurs pays arabes et africains. La troisième raison, la plus dangereuse est de vouloir instaurer un modèle de déstabilisation économique un modèle régit par des groupes transnationales, par la force de l'argent et des technologies de pointe. A ce niveau, au lieu de faire la guerre contre le terrorisme, les superpuissances usent du terrorisme d'Etat pour asseoir ce nouveau modèle même en usant de cyberéconomie de cyber-terrorisme et de cyber-guerre. C'est pour cela que la guerre de «trois» aura peut-être lieu.