La chambre criminelle du tribunal de première instance de Tunis a examiné hier une affaire dans laquelle deux individus sont impliqués du vol d'une importante quantité de téléphones portables placés sous-douane. Les faits de cette affaire remontent au jour où une femme a remis son téléphone portable pour réparation à une société spécialisée dans la vente et la réparation de cette marque d'appareils. A cette occasion les responsables de la société se sont aperçus que certains de ces portables, qu'ils commercialisent, ont été introduits illicitement, et écoulés sur le marché d'une façon clandestine. Etant la seule société concessionnaire de la marque en Tunisie, l'entreprise victime a demandé à la cliente de lui indiquer l'origine du téléphone qu'elle a présenté au service après vente pour réparation. Dès lors, l'affaire s'enclencha et le représentant juridique de la société a porté plainte déclarant que la marchandise placée sous douane a été volée. Une enquête fut ouverte. Poussant leurs investigations, les policiers ont découvert qu'un agent de douane à l'aéroport de Tunis-Carthage, et un agent de transit étaient impliqués dans cette affaire. Arrêtés et déférés devant la justice, les deux agents ont été accusés de vol pour le premier et de complicité pour le second. En remontant la filière, les enquêteurs ont constaté que le douanier faisait sortir les portables en question sachant qu'il n'est pas fouillé tandis que le transitaire était chargé de la vente de la marchandise. Lors de l'interrogatoire, ce dernier affirma qu'il n'avait aucune idée sur l'origine frauduleuse de la marchandise, ajoutant que l'agent de douane lui rendait visite chez lui à la cité Ettahrir pour lui remettre les téléphones en question afin de les vendre, lui indiquant au passage qu'il avait un parent vivant en Europe qui les lui envoyait. De ce fait, il ignorait que cette marchandise était introduite illicitement. Quant au douanier, il nia catégoriquement le vol des portables, clamant son innocence. Les deux inculpés auraient effectué plusieurs opérations, et près de 400 téléphones portables, d'une valeur estimée à 450 dinars chacun, ont été écoulés. Ils ont été déférés devant le tribunal de première instance pour répondre de leur forfait et la marchandise a été saisie. L'agent de transit a réitéré à l'audience qu'il est innocent, n'ayant aucune idée sur l'origine frauduleuse des portables. Son avocat observa que son client est de bonne foi, ajoutant qu'il est père de famille et possède un casier judiciaire vierge. Il sollicita la cour de lui accorder les circonstances atténuantes. Le tribunal rendra son verdict après les délibérations.