Cette année, la 3è édition des Journées Musicales de Carthage (JMC) qui se tiendra du 9 au 16 avril, propose aux mélomanes tunisiens des nouveautés dont les activités s'étalent sur plusieurs villes de Tunisie : des artistes comme Zohra Lajnef, Tahar Guizani, Nabil Abdel Moulah, le groupe algérien Djmawi Africa, et le quatuor palestinien Awen se rendront à Tataouine, Tozeur, Gafsa , Sidi Bouzid, Séliana, Kasserine, Jandouba, Bizerte, Sousse, Sfax et Kairouan pour donner des concerts. Par ailleurs, les JMC offrent aussi des soirées d'exception avec des artistes au talent consommé et des projets inédits comme le tunisien Hassen Doss, la soudanaise Al Sarah & the Nubatone, le groupe égyptien Massar Egbari, Nabiha Karaouli et Mohamed Jebali qui réserveront au public une belle surprise. D'autres artistes tunisiens, arabes et africains animeront à leur tour la 3ème édition des JMC avec des spectacles sur des scènes du grand Tunis, nous a-t-on promis. Outre les compétitions relatives aux projets et aux œuvres musicales, les JMC s'ouvrent aussi sur des horizons professionnels à travers le salon des industries de la musique qui réunira des sociétés de production et des directeurs de festivals avec une journée speed-meetings, des formations en management d'artistes et des tables rondes scientifiques autour de plusieurs thématiques qui visent un développement optimal des métiers artistiques dans le domaine musical. Projets sélectionnés Rappelons que la compétition officielle comprend une douzaine de projets d'artistes tunisiens, arabes et africains triés sur le volet par un comité d'experts et de professionnels composé de : Mohamed Allam (compositeur), Slim Dammak (chanteur et compositeur), Samiha Ben Saïd (Docteur en musique et musicologie), Slaheddine Bouzaiane (poète et parolier), Faouzi Chekili (Compositeur et jazzman), Alia Sallami (Spécialiste en techniques de chant et en musique contemporaine) et Mondher Dimassi (Compositeur et arrangeur). Quant aux projets retenus par ce comité, on cite : « Harba » de Hédi Agherbi : « Chanteur compositeur saxophoniste. Avec un groupe de 15 musiciens, Mohamed Hedi Agrebi nous entraîne dans un univers mystique dans l'esprit de la « Harba ». Un temps musical d'une rare sensibilité avec de nouvelles compositions comme Ilahi, Mechi, Slam Allah et des reprises comme Ena snaani Sanaa ». « Fellega » de Naserddine Chebli : « avec une quarantaine d'artistes sur scène entre musiciens, chanteurs et danseurs, Fellega se veut une œuvre qui revisite notre patrimoine musical, nos chants du terroir, nos rythmes et nos sonorités ». « Les vendeuses de Roses » de Khaled Slama : « c'est un spectacle qui prône l'art pour tous et en l'occurrence la musique pour tous, une œuvre qui s'articule autour de scénettes de la vie quotidienne, c'est aussi une immersion dans la mémoire collective à travers des relations humaines qui s'entrecroisent et qui s'opposent suivant une trame composée de chansons soigneusement agencées pour former une œuvre cohérente et harmonieuse. » « Sourouh » ( Evasions ) de Sami Dakhlaoui, « un artiste violoniste qui a su imposer un style bien particulier. Ses nombreuses participations dans des œuvres théâtrales et cinématographiques lui ont valu un statut spécial, celui d'instrumentiste interprète. Avec « Sourouh » (évasions), il explore un genre bien prisé celui de l'opérette où des espaces sonores s'entrecroisent et l'on se laisse bercer pas des univers nostalgiques, authentiques et d'autres plus savantes et plus académiques. » « Mizrap » de Ahmed Baglama : « Mizrap a été fondé en 2012 par le musicien tuniso-turc Ahmed Mejri (Ahmet Baglama) autour de son instrument « la baglama » tout en essayant de diversifier le style à travers la présence de la chanteuse Soprano « Ameni Ben Tara » ou de « Toyoko Azaiez » le pianiste du groupe. Un beau métissage d'une musique multiculturelle qui traverse le temps pour ramifier et mettre en valeur les anciens thèmes musicaux orientaux avec les styles contemporains occidentaux. » « Asrar » (secrets) de Raoudha ben Abdallah : « c'est un projet musical bien ancré dans un terroir tunisien ouvert sur un patrimoine musical maghrebin. Il s'inscrit dans la grande lignée des travaux entrepris par les aînées pour forger notre identité si particulière. Pour ce projet, Raoudha Ben Abdallah révèle ses secrets et propose aussi un bouquet de ses propres compositions qui s'inscrivent dans cette même vision que celle des sonorités maghrébines, un projet qui revendique une appartenance identitaire, géographique et culturelle à la fois. » « L'épopée de Daghbaji » de Mohamed Ben Slama : « des sonorités Ska, aux rythmes Manouche, en passant par le reggae, Essalhi ou le Stambali, le projet de Mohamed Slama trace un parcours inédit à travers une expérience musicale qui bannit les frontières et place la recherche musicale dans un contexte contemporain tout en jetant un pont vers un patrimoine tunisien diversifié, intense en émotion. » « Asly» de Sabry Moshah : un voyage musical avec des notes mélangeant les influences pour composer une musique du monde qui met en avant la Tunisie tournée vers l'international. Son style porte l'authenticité et la fierté de ses origines. Son premier album A S S L Y traduit ses influences musicales multiples, oscillant entre musique folklorique tunisienne (Malouf, Nouba, Hadhra) & Blues, Rock, Reggae ... » « Ghodwa » d'Amal Cherif : « le projet « Ghodwa » (titre de chanson et titre de l'album) est un voyage à travers le cœur de la jeunesse tunisienne avec un air frais, nostalgique et qui exprime l'espoir aussi. Entre pop et rock beaucoup d'énergie scénique caractérise ce projet, l'ensemble est rehaussé par une batterie acoustique qui porte très loin les paroles fraiches et naïvement tendres des titres d'Amal Cherif. » Trois groupes africains au programme Outre ces spectacles nationaux, d'autres nous proviennent de l'Afrique comme « Go slow to Lagos du Gangbé Brass Band (Bénin) : « l'un des plus importants orchestres de cuivre d'Afrique, reconnu mondialement pour la qualité et l'originalité de son travail. En 2015, le Gangbé Brass Band revient avec un nouvel album « Go slow to lagos » qui constitue un véritable renouveau. Il mêle des vibrations afrobeat et jazz, à la magie des cuivres, percussions et chants polyphoniques. Pendant les spectacles, la danse et la relation avec le public tiennent une place toute particulière ». Sarr Abdou Karime & Sahad and the Nataal Patchwork (Sénégal) : « Ce groupe reflète une moisson de diverses influences musicales, une errance, une voie d'éveil, un trait d'union entre plusieurs cultures. C'est en effet un carrefour culturel où se rencontrent des musiciens de différents horizons. Ensemble, ils s'inscrivent dans cette tradition de jeunes qui portent avec eux le nouveau souffle de la musique africaine à la croisée des chemins entre le blues Malien, l'Afrobeat, le rock et le jazz qui font naitre une sonorité kaléidoscopique. » Et enfin « Bissara » Gabacho Maroconnection (Maroc) : Hamid Moumen, leader de ce groupe, doit sa maitrise du Gumbri aux grands maîtres de sa ville Essaouira. Son projet, Gabacho Maroconnection, créé en 2013, est une combinaison de divers apports artistiques de 7 musiciens, et des textes qu'il chante invitant à la paix et à l' harmonie entre les peuples. Gabacho Maroconnection incorpore les chants gnaouas et marocains, les rythmes afro-maghrebins, la transe, les instruments traditionnels (n'goni, bendir, guembri, karkabous), ainsi que des emprunts au jazz, connectant orient et occident par le biais d'une musique colorée, festive et raffinée. » Le jury de cette 3è édition, présidé par l'artiste tunisien Adnène Chaouachi, comprend également les membres Oumaima Khalil (Liban) et le musicien Amine Bouhafa.