Il fallait oser le cinéma en ce mois de Ramadan et seul l'Amilcar l'a fait en proposant un cycle de reprises d'oeuvres tunisiennes. A voir du 22 juin au 4 juillet dans la dynamique salle du quartier d'El Manar. Belle initiative du cinéma Amilcar, à El Manar! Cette salle donne des couleurs cinématographiques au mois de Ramadan et se distingue au sein d'une offre culturelle essentiellement tournée vers la musique. En effet, le mois saint est devenu surtout synonyme de musique en matière d'animation culturelle, avec des dizaines de festivals qui proposent musique classique et populaire avec un zeste de théâtre de boulevard. Ainsi, il fallait oser le cinéma et les animateurs de la salle Amilcar l'ont fait et de belle manière puisqu'ils proposent un cycle de cinq films récents à l'enseigne des coups de coeur du cinéma tunisien. Il s'agit en effet de reprises d'oeuvres de ces trois dernières années, qui offrent un panorama de la production tunisienne et des films ayant eu un accueil public et critique appréciable. Se poursuivant du 22 juin au 4 juillet, les projections auront toutes lieu à 22h et chaque film sera présenté à au moins deux reprises. Cinq films tunisiens récents C'est "Nessmet ellil" de Homeida Bahi qui ouvre le bal les 22 et 23 juin. Tout de suite après, "Bastardo" de Néjib Belkadhi (24, 25, 26 juin) et ""El Ziara" de Naoufel Saheb Ettabaa (27, 28, 29 juin) seront sur l'écran de l'Amilcar. Le cycle se poursuivra avec "Bidoun" de Jilani Saadi qui sera projeté les 30 juin et 4 juillet. Enfin, "Le Challat de Tunis" de Kaouther Ben Hénia complète le programme et sera à l'affiche du 1er au 3 juillet. Comme on peut le constater le programme est équilibré et les reprises ne concernent pas les oeuvres produites en 2015. Le choix est également judicieux car il permettrait au profane de se familiariser avec la nouvelle vague des cinéastes tunisiens tout en offrant un regard sur des travaux de qualité. L'initiative de l'Amilcar souligne combien il peut être important de programmer des rétrospectives que ce soit pour un public de cinéphiles ou pour ne pas perdre le contact avec les productions récentes et de la sorte observer les évolutions en cours. Espérons que le public sera au rendez-vous... En tout état de cause, la salle Amilcar est le seul espace culturel à proposer une programmation cinématographique en ce mois de Ramadan et cela mérite d'être salué. Soulignons en outre que la salle polyvalente propose ce programme dans la convivialité puisqu'en parallèle sont organisées des lectures de textes par six auteurs de la nouvelle génération (le 24 juin à 22h30) ainsi que de nombreux ateliers qui vont des jeux de société à l'initiation à l'art de l'origami sous la houlette de l'artiste Noura Mzoughi. Comme le veut l'adage, quand on aime la vie, on va au cinéma... Et, en ce mois de Ramadan, l'Amilcar est le seul espace à nous en offrir l'opportunité. A suivre!