L'affaire de l'assassinat du militant politique Chokri Belaid, le 6 février 2013, par des extrémistes de la mouvance salafiste, vient de connaître des développements sérieux en faveur des plaignants, à savoir sa famille et le Parti des patriotes démocrates unifié qu'il dirigeait. Suite aux réclamations répétées de la défense, une enquête officielle sur le déroulement de l'instruction a été confiée à l'inspecteur général du ministère de la justice. Dans un communiqué à la presse en date du 8 juillet 2016, dont nous avons reçu une copie, le ministère de la Justice indique que suite à la déclaration adressée par le Parti des patriotes démocrates unifié, le 4 juillet, à l'opinion publique et dans laquelle il est fait mention de carences et défaillances ayant entaché l'instruction du dossier et constitué l'objet d'une plainte déposée par le Parti signalé auprès du procureur de la République du tribunal de première instance de Tunis, lundi 4 juillet, le ministre de la Justice a décidé de soumettre le sujet à l'inspecteur général du ministère de la Justice pour auditionner le représentant des plaignants avec précision, effectuer les investigations et enquêtes nécessaires à la lumière des documents de l'affaire, établir au plus vite les conclusions, et en informer l'instance provisoire de l'ordre judiciaire. Selon la déclaration du parti des patriotes démocrates unifié , il s'agit en fait d'une plainte contre le juge d'instruction du bureau 13, en charge de l'affaire, pour entrave à la justice, laquelle plainte était attendue, depuis longtemps, à vrai dire, car autant les membres de la famille de Chokri Belaid et à leur tête sa veuve Besma Khalfaoui, que les responsables de son Parti n'avaient cessé, depuis pratiquement le début de l'affaire d'exprimer leur mécontentement face au mauvais rendement de l'instruction, selon eux. Déjà, en mars dernier, Besma Khalfaoui a indiqué à la presse que la partie civile compte poursuivre en justice le juge d'instruction en charge de l'affaire pour avoir dissimulé des preuves et des documents importants, et n'avoir pas donné suite à l'injonction de la Cour de cassation d'entreprendre les investigations supplémentaires réclamées par les plaignants. Le 13 avril, le comité de défense dans cette affaire avait demandé le transfert du dossier à un autre juge d'instruction. Cependant, l'inspecteur général du ministère de la Justice établira, certainement, si toutes ces réserves de la défense concernant le bon déroulement de l'instruction sont fondées ou non, sachant que dans sa campagne électorale, le président de la République s'était engagé à faire en sorte que toute la vérité soit établie et connue concernant l'assassinat de Chokri Belaid et de celui de l'ancien député de l'Assemblée constituante, Mohamed Brahmi ( le 25 juillet 2013) au point qu'il avait obtenu, alors, l'appui de Besma Khalfaoui. L'assassin présumé du militant politique Chokri Belaid, un terroriste de la mouvance salafiste, Kamel Gadhgadhi, a été tué le 4 février 2014 lors d'une opération menée par les forces de l'ordre contre un groupe d'extrémistes armés retranchés dans une maison dans la localité de Raoued, aux environs nord de Tunis. Mais ce sont près de 24 personnes qui sont impliqués dans cet assassinat.