Ils sont plusieurs à investir dans la « bouffe ». Pas commune. La clientèle ciblée est très selecte, fortunée et ayant ses habitudes. Se lancer dans la restauration est une aventure. Bien sûr le cahier de charges impose une classification et un statut prenant en compte l'endroit, la carte proposée et le personnel- expérimenté. C'est un créneau porteur, un domaine où la concurrence n'existe pratiquement pas. Il est impératif d'être « du milieu » pour réussir un tel projet … « L'Expert a fait le tour des places les plus prisées… On ne peut porter un jugement à la hâte…On y mange bien dans un cadre enchanté, intime, convivial… mais passé le seuil de la simple fourchette à plus…ça donne le « vertige » au vu de la note…salée…
L'avenue Habib Bourguiba et les environs…11H du soir. Les tenasses des cafés sont pleines. On s'y bouscule pour une place. Des jeunes en majorité se prélassent humant la fraîcheur du soir. La journée étant caniculaire. Il fallait voir ces jeunes -des deux sexes- étudiants(es), travailleurs et sans doute quelques oisifs. Les consommations sont servies avec le sourire…Normal, un expresso coûte 1D500 !!!, Sans parler des jus et autres boissons réfrigérées… Deux cents mètres plus loin… au début de la rue de Marseille…devenue zone piétonne…plusieurs restaurants, à la carte, le menu à prix unique est pour midi seulement…Accompagné de deux invitées, on a opté pour un endroit clean …au regard des attablés…des touristes… le lieu est calme, propre. La carte est bien garnie…On opte pour des spécialités dont le nom n'a rien à envier aux restaurants « d'ailleurs »… salade pêcheur, niçoise verte… L'endroit est aéré, une musique douce est débitée par un magnéto à faibles décibels. L'entourage, les tables voisines…Quelques touristes, le reste, des tunisiens…Hommes d'affaires, familles, des têtes connues…Quelques joueurs de foot, en train de discuter avec un agent…faut bien prendre son temps avant d'apposer sa griffe en bas du contrat. Deux tables devant …un fonctionnaire, étranger, seul… entre deux bouchées, un verre de « rosé », il consulte son PC…Le travail…en dînant…les dîneurs sont pour la plupart n'ont pas de problème de fin de mois !!!...Les visages renvoient aux quartiers huppés, aux affaires…Le commerce en particulier…Le personnel du restaurant est sur son trente un…cravate, chemise blanche…et ces gestes dignes d'un « Bocuse ». Les désirs sont exaucés à la hâte…
La musique-les chansons à succès- années 80, est limpide…Après le dessert, la note est servie sous plis…A ce niveau là, on ne peut exprimer aucun regret. On y mange bien à la « Mamma »… Côté avenue, un autre soir, notre choix s'est porté sur le Grill…un endroit au début de l'artère principale, côté esplanade. A l'intérieur plus de place- C'était un mardi- car on dine avec le spectacle. Dance du ventre, quelques notes de piano. La clientèle est cosmopolite…jeunes, adultes…Un beau mélange car chaque table est garnie…Il y a de tout …Poissons frais, fruits de saison …et l'inoubliable entrée…olive, huile et Harissa…pour débuter…ici, une remarque s'impose. L'absence de produits du terroir : pain, œufs frais. L'eau minérale est facturée 2D200 !!!...Le service est impeccable…Au finish… la note…salée 88D pour 3 personnes…du vraiment Grillée…il faut dire que le prix TTC englobe les frais de paiement de la troupe folklorique ….même si on était à la terrasse.
Les Tunisiens peuvent-ils se permettre un tel écart ? La réponse est NON. La majorité est loin de ce milieu très sélecte …Au vu des clients, on remarque que les touristes se limitent à des consommations « raisonnées »…Pas de surplus. Uniquement l'essentiel. Crise économique oblige les touristes hésitent à mettre les pieds dans ces endroits. La carte est décortiquée, le rapport qualité- prix prime avant tout…
A la veille d'une saison touristique, on aurait aimé plus de « compréhension » de la part des restaurateurs connus. La spécialité des propriétaires ou gérants de restaurants réside dans le fait qu'ils parent au plus pressé. L'utilisation de produits congelés, le choix des matières premières… Une pizza va dans les 18D !!!
Diner en dehors, même occasionnellement n'est pas une habitude ancrée chez la majorité des tunisiens. Les salaires étant ce qu'ils sont ; « l'aventure » risque de virer au « tragique » côté bourse. Certes, les gargotes existent en surnombre. Mais la qualité reste à revoir…Manger sain, sortir du cocon familial est un pas que beaucoup de citoyens n'osent pas Franchir…Même les fast-foods, mènent les clients à la BAGUETTE !!!...Avenue de Paris, Baguette et baguette propose ses spécialités avec des prix… un peu élevés. Loin du niveau de vie de la grande majorité. Dès lors, afin de réussir dans ce créneau, une mise à niveau…côté prix est à revoir. La saison touristique dure 3 mois…le reste…incitez les tunisiens à venir avec des forfaits, des rabais. Il en va de la réussite du métier de restaurateur…