Catalogage de plus de 3.000 échantillons de céréales et plus de 1.000 plantes fourragères ● Création de plus de 7.000 échantillons de céréales (entre autres blé dur et blé tendre) à Béja ● Réinsertion de 21 catégories de blé dur dans les gouvernorats de Gafsa, Kairouan, Gabès et Sidi Bouzid ● Evaluation génétique de plus de 20.000 vaches sur le plan national afin d'évaluer leur rentabilité
La Banque Nationale des Gènes a organisé les 4 et 5 octobre 2009 sa rencontre scientifique périodique qui s'est articulée cette année autour du thème «Valorisation du patrimoine génétique de la BNG pour le développement durable» et qui coïncide avec le second anniversaire de création de cette institution, initiée par le Président Ben Ali en novembre 2007.
Intervenant à l'ouverture du deuxième jour de la rencontre, Monsieur Nadir Hamada, ministre de l'Environnement et du Développement durable, a signalé que la création de la Banques des Gènes vise à réaliser trois principaux objectifs: dresser le bilan des activités de la BNG après deux ans d'existence, encourager l'échange d'idées et d'expériences dans les domaines de conservation, d'évaluation et de valorisation des ressources génétiques et élaborer le plan d'action de la BNG pour l'exercice 2010. La réalisation de ces objectifs est le fruit du travail d'un réseau national de 9 groupes thématiques regroupant des représentants des institutions de recherche, de développement, de la profession et de la société civile. Ces groupes sont spécialisés en céréales et légumineuses alimentaires, plantes fourragères, plantes pastorales et forestières, arbres fruitiers, plantes maraîchères, condimentaires et forales, plantes médicales, ressources génétiques animales, ressources génétiques animales, ressources génétiques marines et microorganismes. Monsieur le ministre a fait ensuite le bilan des réalisations de la Banque Nationale des Gènes dans les divers axes de son champ de compétences, citant la collecte de plus de 25.000 échantillons et catégories de plantes et d'animaux locaux, atteignant le taux de 71% des semences collectées entre 2008 et 2009. La Banque a réussi ainsi à réinstaller des catégories des céréales et de plantes fourragères après 106 années de leur installation hors de Tunisie. Les semences collectées se répartissent entre 65% d'échantillons de céréales locales, 21% de fourrages locaux et 23% de différentes catégories de plantes fourragères, médicinales et de catégories animales. Les résultats des ateliers de travail ont été présentés au cours de cette rencontre. L'atelier des plantes maraîchères, condimentaire et florales, guidé par Monsieur Chérif Hannachi, a fait ressortir qu'en Tunisie, les espèces condimentaires à graines, cultivées sur 2.125 ha, sont au nombre de 8, à savoir la coriandre, le carvi, le cumin, le fenouil, le sésame, la nigelle, l'anis, carthames. Malgré leur tolérance à la salinité et leur bonne qualité (composition des huiles essentielles), par rapport aux condiments importés, la production annuelle de ces espèces (1.915 tonnes) et les rendements (plus de 1,5 tonne par ha) sont insuffisants à cause des contraintes climatiques, techniques, sociales et économiques, d'où le recours aux importations (85% des besoins). Les résultats de recherche ont montré que la conservation et la valorisation des variétés locales mènent non seulement à l'amélioration de la production en quantité (rendement) mais aussi en qualité (huile essentielle). Le groupe des ressources génétiques animales a signalé que la Tunisie renferme des races ovines autochtones très anciennes. Elles sont bien représentées en effectif dans les différents systèmes de production et réparties dans les différents étages bioclimatiques, par exemple, la race barbarine dont la principale caractéristique est sa rusticité. Elle est présente dans toutes les régions de la Tunisie. M. Abdelhamid Khaldi, responsable du groupe des plantes pastorales et forestières, a exprimé son inquiétude quant à l'évolution dans le temps et dans l'espace des forêts tunisiennes de chêne liège, dont les réalités actuelles ne laissent pas présager un meilleur sort. Selon lui, les causes de la dégradation sont multiples et la très faible régénération de la subéraie qui en résulte ne peut pas garantir une durabilité de la première espèce feuillue du pays. Il y a lieu de signaler, enfin, que deux communications consacrées respectivement au rôle de la société civile dans la conservation des ressources génétiques et au traité international pour l'accès aux ressources génétiques végétales ont été données lors de la première journée de cette rencontre.