Les capitales occidentales se bousculent, à qui le dira en premier. Elles demandent à tour de rôle à leurs ressortissants de quitter « dans les plus brefs délais » Benghazi. Le ton a été donné par les Etats-Unis, suivis dans la foulée par la Grande Bretagne. Aussitôt, l'Allemagne et d'autres capitales européennes leur ont emboité le pas. Selon le ministère des affaires étrangères du Royaume-Uni, « une menace spécifique et imminente » visant les Occidentaux à Benghazi, est avérée. Le ministre britannique précise dans son communiqué que « A l'heure qu'il est, nous ne pouvons pas faire de commentaire sur la nature de la menace... l'ambassade britannique à Tripoli est en contact avec les ressortissants britanniques dont elle a les coordonnées pour leur demander de quitter Benghazi ». Sachant que les occidentaux se sont rués pour se baser à Benghazi dès que les armes se sont tues, en vue de décrocher les contrats de reconstruction de ce qu'ils avaient détruit, sachant aussi qu'il y a quelques jours, Hillary Clinton avait annoncé que l'enquête menée par le FBI en rapport avec l'attaque du consulat américain à Benghazi en septembre dernier et le lynchage de l'ambassadeur a conclu à une opération préméditée et programmée par Al Qaïda, et sachant surtout, que les USA s'étaient jurés de rechercher et de punir les responsables de cet acte, il y a fort à parier que l'OTAN, ou du moins les USA, projettent une expédition punitive contre cette ville dans les prochaines heures. Et c'est, peut-être, pour ne pas se retrouver dans l'obligation de gérer une éventuelle prise d'otage en représailles, que les chancelleries occidentales évacuent à la hâte leurs ressortissants de la zone.