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Le Ministère des Affaires Etrangères, entre l'alarmant héritage de Rafik Bouchleka et la force d'inertie d'Othman Jérandi
Publié dans Tunisie Numérique le 04 - 06 - 2013

Le nouveau Ministre des Affaires Etrangères, Othman Jérandi, a hérité d'un Département sinistré, déstructuré, livré aux appétits de mise aux pas de la Troïka. Le passage de Rafik Bouchleka et de sa clique, à sa tête, a été une œuvre de sape, de destruction sur les deux principaux axes de son mandat, à savoir la gestion administrative et la gouvernance diplomatique. Il a laissé à son successeur un champ à la fois de bataille et de ruine, un terrain miné de bombes à retardement, de foyers de tension et de lignes de blocage. De mémoire de diplomates, jamais un Ministre des Affaires Etrangères n'ait été doté d'une telle capacité de nuisance et d'un tel esprit chagrin. Pour preuve : Son éviction, par la toute petite porte, a été saluée, dans la liesse générale, comme un pétillant soulagement et une sourde revanche.
Le bougre, il a fait tant de mal, poussant son aveugle culot jusqu'à faire main basse sur les caisses de l'Etat et frimer royalement avec sa bande de tocards aux frais de la princesses. Est-il recevable qu'un ministre utiliserait une partie des deniers publics (en l'occurrence, le don chinois d'un million de Dollars) pour se payer un appartement. Le montant a été certes remboursé et renvoyé au compte par la suite mais le mal était déjà fait. Le Ministère des Affaires Etrangères grouille de succulentes anecdotes sur les pratiques mafieuses, les manœuvres de copinage et les folies de grandeur de Rafik Bouchleka.
Donc, Othman Jérandi a mis le pied dans un fouillis de conflits et de problèmes. Son plan de vol n'est pas de tout repos, et pour cause. La première aile est plombée par les arrangements de coulisses qu'il aurait consentis pour obtenir le poste. Et la deuxième est lestée par les revendications et les doléances, éminemment légitimes, dont le personnel diplomatique et administratif ont fait un cheval de bataille. Le hic c'est que depuis sa nomination, il y a trois mois, le nouveau Ministre des Affaires Etrangères n'a pas donné signe de vie ni annoncé une quelconque couleur, au grand dam de tous les cadres qui ont soutenu sa désignation. Jusqu'ici, aucun dossier épineux, il y en a tant, n'a été réglé.
La grogne commence à monter d'un cran à ce Département dont les couloirs et les bureaux bruissent de désillusions et de frustrations. Toutes sortes de cadavres infestent encore tous les placards et même les petits tiroirs. A en juger : Le cabinet parallèle ramené par Rafik Bouchleka est encore fidèle au poste, bénéficiant de tous les privilèges (voiture, bons d'essence et autres gratifications). Le mouvement diplomatique annuel est encore dans les secrets de dieu, bien qu'Othman Jérandi se fût engagé sur un échéancier clair et précis (délais promis dépassés). Les nouveaux Statuts du corps diplomatique et du personnel administratif et technique peinent à être bouclés. Les problèmes de promotion et les cas d'injustice n'ont pas encore quitté leur statut de dossiers à traiter. Le flou artistique et l'opacité obstruent la vue et empestent le climat.
A vue d'œil, la dégénérescence et le blocage suintent à tous les niveaux (Administration, Statut, réglementation, infrastructure, stratégie, promotion, plan de carrière, mouvement diplomatique,...). Certes, ces problèmes ont été légués, Othman Jérandi n'en est aucunement responsable. En revanche, c'est là le revers de sa médaille. Il est appelé à mieux communiquer sur son programme à cet effet et notamment à frapper de grands coups pour monter qu'il en est conscient et qu'il avance bien sur le chemin du règlement. Toute autre posture ne serait que tergiversation sinon faux-fuyant !
De l'avis même des diplomates de carrière, Othman Jérandi , sans s'en rendre compte peut-être, fait dans le Rafik Bouchleka. Aucune rupture, aucun nouveau son de cloche, aucune levée de boucliers. Le fruste héritage de Rafik Bouchleka est géré à la petite semaine sans volonté de s'en dissocier d'une manière nette et distinctive. Pourtant, une myriade d'espoirs était fondée sur le nouveau chef de la diplomatie, enfant de la boite, censé connaitre sur le bout des ongles les arcanes et les problèmes de son Département pour désamorcer, en amont et en aval, les causes premières du mal et guérir un ministère plus malade que jamais. Il ne s'agit pas de s'attaquer aux symptômes mais de traiter en profondeur le malaise. Un chantier certes vaste et de longue haleine mais rien jusqu'ici malheureusement n'a été mis sur les rails ou ne semble en cours de l'être.
En tout cas, de la bouche même de ses cadres, le Ministère des Affaires Etrangères continue de manger son pain noir jusqu'à l'indigestion. Déjà le chef du gouvernement et le président de la république se livrent actuellement à une bataille rangée pour établir la liste des chefs de poste diplomatiques et consulaires. Les convoitises partisanes vicient le processus de désignation. Othman Jérandi semble avoir choisi son camp, à savoir rester en retrait de ce combat, avec peut-être l'idée de s'aligner sur le vainqueur de ce bras de fer. Un jeu malsain de nature à offrir, sur un plateau, des pans entiers de la diplomatie aux griffes partisanes.
Les diplomates de carrière ont en sainte horreur les désignations politiques et affirment que, le cas échéant, ils ne se laisseront pas marcher sur le pied. Ils refusent que la fonction, neutre par définition et par essence, qui leur revient de droit et de compétence, soit au centre de tractations politiques et partisanes. Leur mémoire est encore meurtrie par les travers et autres injustices ayant émaillé le mouvement diplomatique de l'année dernière, marqué, du moins en partie, par le sceau de l'inféodation idéologique, la loyauté personnelle et le lien parental, confirmant l'instrumentalisation et la décrépitude de la diplomatie tunisienne.
Sur divers plans, Othman Jérandi ne semble pas au diapason des attentes ou plutôt ne semble pas être en mesure d'en donner un écho tangible. Le personnel diplomatique et administratif craint qu'il soit trop empêtré dans les engrenages politiques et, de ce fait, n'en rende qu'une copie blanche. Ce qui serait une insigne contre-performance d'un ministre, professionnel et neutre, attendu comme un éclairci dans ce nuage brumeux du Département. Un pénible paradoxe dans ce sens où rien ne présuppose une telle dérive. Un grand et douloureux malaise mortifie aujourd'hui le Département et son personnel, les perspectives restent bouchées, en l'absence d'un véritable plan de redressement.
En conclusion, Othman Jérand sait à quoi s'en tenir, il n'est pas tombé de la dernière pluie. Il est au courant de tout, il a une idée précise sur les dessous et les enjeux. Il lui appartient d'établir et de mettre en œuvre une feuille de route qui soit transparente, juste et globale. Il a encore le temps de se rattraper et de bien faire. Il en a maints atouts, il suffit de le vouloir, de bien le vouloir. La balle reste dans son camp, en fera-t-il un bon usage, attendons voir !!


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