Les choses commencent bouger sérieusement au sein du gouvernement Jomâa. Et çà bouge dans le bon sens. Les dernières décisions annoncées par la cellule de crise de suivi des affaires de lutte contre le terrorisme installée par Mehdi Jomâa, sont là pour témoigner que la volonté politique qui a, de l'avis de tout le monde, toujours fait défaut dans la lutte contre les groupes terroristes, est désormais là, et apparemment bien là. Mais ces décisions ne constituent que les premières gouttes d'une averse qui est appelée à se transformer en un orage de colère et de courage, un orage qui lâchera les torrents qui auront vite raison des terriers où se cachent ces lâches ennemis de la Tunisie. Ce qui a été annoncé comme décisions est bien. Cela permettra de traquer les terroristes, au départ de leurs filières, leurs filières de financement et par là même celles de commandement. Mais ces décisions risquent d'être insuffisantes. Tout le monde sait que les terroristes profitent d'une nébuleuse de réseaux de financement, tous aussi forts et aussi nantis les uns que les autres. On aura beau tarir les sources de financement actuelles des groupes qui sévissent dans le maquis du Châambi et des montagnes du nord ouest tunisien, il y aura toujours, des traitres pour prendre la relève et fournir la logistique qu'il faut à ces assassins sanguinaires. Ce qu'il faudrait, c'est optimiser ces mesures, on va dire administratives, avec des mesures visant un changement radical de la prise en charge de ces groupes par les forces armées du pays. Dans ce sens, la première chose à faire, et dans les plus brefs délais, sera de forcer ces élus de l'ANC à promulguer le projet de loi de la lutte anti-terroriste, et en attendant, de réactiver la vieille loi de 2003, pour donner un parapluie juridique aux actions de terrain de nos agents, et leur permettre de travailler en dehors de toute crainte de se retrouver dans la position d'accusé. Autre chose qui est, à la limite, plus importante et plus urgente que la première, sera celle de changer les circuits et les canaux de la circulation des informations et des directives, de et vers les troupes sur le terrain. Les agents se sont toujours plaints d'une lenteur, voire d'une absence de directives de la part du commandement, ce qui a finit par créer une crise de confiance entre les troupes et le commandement central des opérations, aussi bien au niveau du ministère de l'intérieur qu'au niveau de celui de la défense nationale. Cette crise de confiance a été aggravée, à un certain moment, par des ordres qui avaient mené des hommes droit au charnier, comme ce fut le cas du guet apens qui a coûté la vie à Socrate Cherni et ses frères d'armes. Maintenant que la volonté politique est là, et que la volonté des agents de terrain est plus que jamais au Zénith, il serait peut-être judicieux de revoir les canaux et circuits des informations et des directives entre le commandement central, qui devra, désormais, se situer au niveau de la cellule de crise, et les troupes sur le terrain, surtout que ces derniers semblent s'entêter à prétendre qu'une partie du commandement au niveau du ministère de l'intérieur, notamment, œuvrerait, plutôt, à la solde de certaines parties politiques, que pour l'intérêt de l'institution. Cette mesure aura le mérite de débrider l'initiative des hommes de troupes, qui auront les coudées franches pour se comporter avec les évènements tels qu'ils se présentent.