En fait, la visite qu'effectuera le président Marzouki à Washington les 5 et 6 Août 2014, s'inscrit dans le cadre de sa participation au Sommet Etats-Unis-Afrique, une première historique dans les annales des relations entre l'Afrique et l'oncle sam, et ce en application de l'engagement tenu par le président américain Barack Obama lors de sa visite en Afrique du Sud, en Juin dernier. Ce Sommet , dont la trame de fond porte sur la thématique « Investir dans la prochaine génération », sera articulé autour de trois sessions thématiques: le commerce et l'investissement, la sécurité et le développement démocratique de l'Afrique. Un cadre de partenariat africano-américain certes large dans ses perspectives et ses objectifs mais néanmoins sélectif dans son format et son organisation la mesure où cette rencontre de haut niveau, censée impliquer et valoriser tout le continent noir, n'est paradoxalement pas accessible à tous les dirigeants africains. En effet, la Maison Blanche a trié ses hôtes sur le volet, en décidant de laisser en rade les régimes que Washington honnit (Soudan et Zimbabwe) ou les pays suspendus par l'Union Africaine ( Egypte, Centrafrique, Madagascar, Erythrée et Guinée-Bissau). Barack Obama n'entend recevoir à sa classe que les bons élèves,. Quant aux cancres, aucune invitation ne leur a été envoyée. Une liste noire que l'administration a dressée et qui est de nature à constituer un facteur de division au sein même de la gotha africaine. Les enfants terribles de l'Afrique, aux yeux américains, n'ont pas le droit de fouler le sol yankee et de contribuer à la réflexion sur l'avenir africain. A se demander comment et pourquoi les Chefs d'Etat ou de Gouvernement africains, supposés être les chantres de l'union africaine, ont-ils accepté ce diktat sans broncher et n'ont trouvé aucune gêne à se désolidariser de leur homologues tombés à la trappe américaine. Aucun n'a esquissé ne serait-ce un zeste de réaction pour exprimer, même du bout des lèvres, une quelconque contestation. Pire encore, et non des moindres: L'humiliation est à son comble quand on entend Linda Thomas Greenfield, Vice-Secrétaire d'Etat américaine en charge de l'Afrique, mettre deux lignes rouges auxquelles la fine fleur africaine est appelée à se tenir: 1- Le président Obama n'a guère l'intention de rencontrer bilatéralement aucun de ses convives. Donc, tout ce beau monde est prié de ne pas en formuler la demande, le rejet est automatique. 2- Les Chefs d'Etat ou de Gouvernement africains sont expressément invités à éviter le long discours et à se contenter de prononcer un speech bref. Alors un Sommet ou un forum suintant le mépris, la soumission et le néo-colonialisme?