Les images d'accueil et de fraternité semblent loin. L'Allemagne doit faire face à une recrudescence des violences contre les réfugiés. Alors que jusqu'à un million de migrants devraient être entrés en Allemagne cette année, le gouvernement d'Angela Merkel signifie sans cesse son inquiétude face à cette montée de la haine anti-étrangers. selon une enquête de l'hebdomadaire Die Zeit, sur les 222 attaques de foyers de réfugiés les plus graves commises cette année, seules quatre affaires ont débouché sur des condamnations. « Si l'Etat veut vraiment "agir avec toute la rigueur de l'état de droit", il devrait faire considérablement plus », assène l'hebdomadaire. Die Zeit note le manque de moyens dédiés à ces enquêtes, mais pointe aussi les difficultés sur le terrain comme l'absence de témoignages, nombre de foyers étant installés dans des zones peu habitées. 54 actes criminels depuis janvier « Le fait qu'il n'y ait pas eu de morts jusqu'ici relève de la chance », estime pour sa part Timo Reinfrank de la Fondation Amadeu Antonio, qui lutte contre le racisme. Les attaques racistes se sont multipliées surtout depuis l'été avec l'arrivée spectaculaire de centaines de milliers de candidats à l'asile en quelques semaines. De juin à fin septembre, il y a eu en moyenne chaque jour trois actes xénophobes contre des foyers de demandeurs d'asile, selon des chiffres du gouvernement transmis aux députés. « Ces violences ne sont pas seulement commises par des néo-nazis », explique Timo Reinfrank. « Ce sont de plus en plus souvent des soi-disant citoyens et citoyennes inquiets qui donnent libre cours à leur racisme », selon lui.