Dilma Rousseff vit peut-être ses dernières heures à la tête du Brésil. Les sénateurs se préparent mercredi à l'écarter de la présidence pour la soumettre à un procès en destitution pour maquillages des comptes publics. Le second mandat de l'impopulaire dirigeante de gauche, âgée de 68 ans, ne semble plus tenir qu'au fil ténu d'un improbable sauvetage in extremis par le Tribunal suprême fédéral (STF). La présidente a présenté mardi soir un recours de dernière heure devant la haute juridiction, lui demandant d'annuler ce qu'elle dénonce comme un « coup d'Etat » institutionnel « sans armes ni baïonnettes ». Les sénateurs sont convoqués dès 14h00 (heure suisse) mercredi en séance plénière pour se prononcer sur l'ouverture formelle d'un procès en destitution de Mme Rousseff, première femme élue présidente du plus grand pays d'Amérique latine en 2010. L'issue du vote, qui devrait intervenir dans la soirée ou dans la nuit, ne fait pratiquement aucun doute. Une cinquantaine de sénateurs sur 81 se sont dits favorables à l'ouverture du procès de cette ex-guérillera emprisonnée sous la dictature. Soit sensiblement plus que la majorité simple requise de 41 votes. Sauf surprise, Mme Rousseff sera automatiquement écartée du pouvoir pendant un délai maximum de 180 jours, en attendant le jugement définitif des sénateurs, qui pourrait tomber en septembre.