Plus d'un mois après le départ de Ben Ali, l'appétit de changement ne faiblit pas en Tunisie. Y compris dans les librairies, où les clients peuvent désormais espérer se fournir en livres jusque-là interdits, pourvu qu'ils soient traduits ou distribués. L'un des verrous à avoir immédiatement sauté avec la chute du président tunisien le 14 janvier est l'obligation de visa qui prévalait pour importer un livre. Libraire à Tunis, Faouzi Daldoul avait établi empiriquement une liste des ouvrages interdits de facto. On y trouve aussi bien un ouvrage sur George W. Bush chez l'éditeur français Pocket que des titres sur le djihad et Tariq Ramadan, le très encyclopédique « Nouvel Etat du monde » à La Découverte ou... Le Guide bleu sur la Tunisie, chez Hachette.