L'étau se resserre autour de la Russie, militairement en Ukraine, économiquement et financièrement du fait de la pluie de sanctions – il en sera encore question au Sommet du G7 au Japon -, diplomatiquement dans les instances internationales et même sportivement. Il est très peu probable au train où vont les choses que les athlètes russes soient agréés aux Jeux Olympiques (JO) de Paris en 2024. Mais ça ne dérangerait pas outre mesure le président Vladimir Poutine, il aurait déjà la tête ailleurs selon le Journal Le Monde : Ses propres JO, à l'automne 2024. D'après le journal français le maître du Kremlin a demandé hier jeudi 18 mai à son gouvernement de soumettre des propositions pour organiser en Russie les jeux des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) en 2024. Bon, à ce stade on ne sait rien des modalités de cette affaire, sa faisabilité, si les alliés de Poutine qui sont aussi des partenaires de l'Occident prendront le risque de suivre Moscou, etc. Plus énigmatique encore : l'attitude de la Chine. Pékin, avec tous les intérêts qu'il a en Europe et aux USA, prendra-t-il le risque de s'isoler alors que toute évidence le régime russe est coincé de toutes parts ? Toujours est-il que Poutine attend des propositions pour ses JO d'ici le 1er juillet, d'après le décret paru sur le site internet du Kremlin. Le Premier ministre, Mikhaïl Michoustine, a été missionné pour exécuter ce projet. A noter que le 28 mars dernier, le Comité International Olympique a suggéré la réadmission des athlètes russes et biélorusses dans les compétitions internationales, après leur exclusion suite à l'invasion de l'Ukraine. Mais le comité ne peut pas forcer la main aux fédérations sportives nationales. Donc pour les JO de 2024 à Paris le mystère plane encore… Le 2 mai le ministre russe des sports, Oleg Matytsine, avait mis sur la table, lors d'une rencontre avec Poutine, «les Jeux des Brics en 2024, lorsque la Russie présidera les BRICS». Il avait ajouté qu'un événement de cette ampleur serait «très pertinent, compte tenu de la perspective de l'expansion de la plate-forme des BRICS en termes de nouveaux Etats membres». Il se dit que le club, monté en 2009 et qui a accueilli l'Afrique du Sud en 2011, grossira encore pour justement concurrencer le G7, d'où la Russie a été exclu en 2014 quand elle a mis la main sur la Crimée. En février dernier le représentant sud-africain au sein des BRICS, Anil Sooklal, avait dit que l'Iran et l'Arabie saoudite avaient introduit des demandes officielles pour rejoindre le groupe. Il se dit aussi que d'autres pays sont emballés : l'Argentine, les Emirats arabes unis, l'Egypte, le Bahreïn, l'Indonésie et l'Algérie, qui a déjà déposé son dossier. Sauf qu'ils oublient un peu vite – ou font semblant d'oublier – que l'avenir des BRICS se joue aussi dans la guerre en Ukraine. Les BRICS ont beau peser près de la moitié de la population de la planète et 31,5% du PIB mondial, ça reste un club dont les membres dépendent encore très largement de l'Occident. C'est une équation que la Chine devra résoudre. Quant à Poutine, attendons d'abord qu'il survive au conflit qu'il a imposé à son voisin et au monde.
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