Le roi Mohamed VI du Maroc a nommé hier, mardi 29 novembre 2011, comme Premier ministre l'islamiste modéré Abdelilah Benkirane, après la victoire du Parti de la justice et du développement aux élections législatives, a-t-on appris de source autorisée à Rabat. «Le roi a nommé aujourd'hui Premier ministre le secrétaire général du Parti de la Justice et du Développement Benkirane. Celui-ci doit maintenant former un gouvernement de coalition avec d'autres partis», a-t-on précisé de même source. Le Parti de la justice et du développement (PJD) a remporté les élections législatives organisées vendredi dernier au Maroc en obtenant 107 des 395 sièges à pouvoir, selon les résultats officiels définitifs publiés dimanche. Le parti conservateur Istiqlal arrive deuxième de ce scrutin avec 60 élus, indique le ministère marocain de l'Intérieur. Cette victoire des islamistes marocains intervient un mois après celle enregistrée par les islamistes modérés tunisiens du parti Ennahdha. En Egypte, les Frères musulmans devraient réussir de bons scores dans les urnes à l'occasion des élections parlementaires qui ont débuté lundi. Le PJD a pris soin de clairement préciser qu'il n'imposera pas un strict code moral dans un pays largement dépendant du tourisme. Le parti, fondé par l'ancien médecin du grand-père de Mohamed VI, est fidèle à la monarchie qu'il considère comme l'autorité religieuse suprême dans le pays, le roi étant descendant du Prophète Mohamed. Le PJD pourrait s'associer aux trois partis du bloc Koutla qui regroupe l'Istiqlal du Premier ministre sortant Abbas al fassi, l'Union socialiste des forces populaires (Usfp) et le parti Socialisme et progrès (PPS) qui disposent respectivement de 60, 39 et 18 élus. Contrairement à d'autres Etats d'Afrique du Nord, le Maroc n'a pas été touché par des contestations de grande ampleur lors du «printemps arabe». Mohamed VI a anticipé la grogne en proposant des réformes face aux demandes d'instauration d'une monarchie dans le style de celles existant en Grande-Bretagne ou en Espagne.