TUNIS (TAP) - Avec à l'affiche "Liberté couleur d'Homme", la 3ème édition du Festival des Droits humains et des Cultures du Monde de L'Hay-Les-Roses (France) a tenu à rendre hommage cette année à la Révolution de la Tunisie, pour remémorer ce cheminement vers la liberté par la pratique des arts, considérée comme le meilleur remède à l'intolérance et à l'exclusion, révèle M. Georges BOUKOFF, Directeur fondateur du Festival qui aura lieu du 18 au 26 juin 2011 dans cette ville française. Georges Boukoff: "Cet hommage à la révolution tunisienne procède de notre conviction que le Printemps arabe aura un impact géopolitique et une influence sur le cours de l'Histoire aussi importante que la chute du mur de Berlin" Joint au téléphone depuis L'Hay-les-Roses, Georges Boukoff, également Secrétaire général du mouvement associatif "L'Art pour la Paix" et Président du GRAC (Groupe de Recherche Arts et Cultures) a déclaré à l'agence TAP: "Cet hommage à la révolution tunisienne à travers l'art, procède de notre conviction que le printemps arabe aura un impact géopolitique et une influence sur le cours de l'Histoire aussi importante que la chute du mur de Berlin. Il est grand temps d'aider la Tunisie à construire une démocratie encore fragile et lui témoigner notre soutien, au lieu de maltraiter les immigrés clandestins de Lampedusa qui cherchent à trouver refuge en France". "Au delà de mon admiration pour le courage héroïque des tunisiens, dont le modèle a permis aux autres peuples du Maghreb et du Proche-Orient de combattre les dictatures qui foulent au pied leurs droits fondamentaux, j'estime que cet hommage répond parfaitement au credo "S'unir pour créer ensemble, c'est donner un sens à notre droit d'être libre". Mais c'est aussi, ajoute-t-il, une action de reconnaissance envers un pays qui a subi des erreurs de la part de la politique intérieure française qui montre du doigt les quelques centaines de clandestins tunisiens, comme s'ils constituaient un danger pour notre sécurité intérieure, au moment même où la Tunisie accueille 70.000 réfugiés libyens". Dans ce sens, explique-t-il, "je crois que la mise en cause des accords de Schengen, la banalisation de l'idéologie du Front national s'ajoutant aux erreurs et aux maladresses du ministère des Affaires étrangères lors de la chute de l'ancien régime, ont détérioré la confiance de votre peuple envers la France". Le langage des arts est la seule langue commune à tous les peuples Si on est convaincu que le langage des arts représente la seule langue commune à tous les peuples, "j'estime que cet événement artistique pourrait aider à rétablir cette confiance, servir la coopération entre nos deux pays, et surtout à dissiper les erreurs, les craintes et les discours maladroits de la part des responsables français" précise-t-il. En accueillant toutes les disciplines artistiques et intellectuelles provenant de la Tunisie auquel un hommage sera rendu pendant trois jours (18-20 juin), M. Boukoff, également membre du Collège d'experts du Conseil culturel de l'Union pour la Méditerranée, a souligné que l'hommage spécial Tunisie sera marqué par des expositions de peinture, un concert de musique engagée, et une projection cinématographique (voir détails encadré). Une rencontre du ministre de la culture tunisien M. Ezzeddine Beschaouch est également prévue le 19 juin avec "les citoyens des deux rives" français d'origine tunisienne, binationaux et immigrés tunisiens, a annoncé par ailleurs, le directeur fondateur du festival dont l'ouverture le samedi 18 juin, se fera à travers la pose par le maire de l'Hay-les-Roses, Patrick Sève, de la première pierre d'un centre culturel musulman". Cette année, le festival a aussi mis à l'honneur l'Amérique Latine pour rappeler que la démocratie sur ce continent a pu exister grâce à l'engagement de milliers d'hommes et de femmes. Un hommage sera rendu à la mémoire de Salvador Allende, un des témoins engagés du combat pour la justice et la liberté. Comme rendez-vous festif, le festival offrira une ballade entre le tango des Fleurs Noires, les Musiques cubaines avec Le Miguel Gomez Orchestra, le Concert des "Quilapayun", sans oublier les sonorités tunisiennes et maghrébines, avec Mohamed Bhar et le groupe Ziyara. Cela dit, le festival invite à travers toutes les formes d'art et de culture, à la réflexion sur un monde incertain En 2009, il avait retenu l'histoire de la diaspora africaine et de l'émancipation du peuple afro-américain. L'édition 2010 a réuni les cultures du Bassin méditerranéen, sur le thème de la paix, dans un voyage à partir des Balkans jusqu'à l'Arménie, en passant par la Corse, l'Andalousie et le Proche-Orient.