TUNIS (TAP) - La vie politique et institutionnelle, les catégories socioprofessionnelles, l'économie politique, le statut de la femme, les médias et la culture sont autant de thèmes qui polarisent l'intérêt d'une équipe de chercheurs et universitaires tunisiens en cette période de transition. Il s'agit d'une initiative menée par l'Observatoire tunisien de la transition démocratique (OTTD) en vue d'associer les intellectuels tunisiens au processus de la transition démocratique, "en mettant leur savoir en phase avec l'actualité". M. Hamadi Redissi, président de l'OTTD, a précisé, lors d'une conférence de presse organisée, vendredi, que l'objectif de ces études en cours de finalisation, est de mettre en valeur la capacité des chercheurs tunisiens à observer, suivre et analyser les phénomènes et évènements dans leur société ainsi que de consolider le répertoire national de recherches sociales, économiques et politiques réalisées par des tunisiens. Les résultats de ces études seront publiés en septembre 2011. Les résultats préliminaires de l'étude sur les partis politiques font ressortir que les partis connaissent des problèmes de leadership, de positionnement, d'alliance et d'absence de stratégie claire. L'étude axée sur les organisations socioprofessionnelles montre que ces structures vivent en cette période un mouvement de multi-syndicalisme, exprimant une volonté de rompre avec le rapport d'allégeance avec l'Etat qui prédominait durant l'ancien régime. Pour ce qui est de l'étude sur les médias, elle traitera de la couverture des médias étrangers de la révolution tunisienne et des changements dans la presse tunisienne. Concernant l'étude sur le statut de la femme: il en ressort que la présence de la femme sur la scène politique n'a pas régressé après la révolution, bien au contraire de nouveaux visages féminins sont apparus, en particulier les opposantes de l'ancien régime. L'étude sur les institutions s'intéresse à la question de la continuité constitutionnelle après la révolution, l'apport des organismes des droits de l'homme et les actions menées par les gouvernements provisoires pour appuyer la transition démocratique en Tunisie. Les disparités régionales, l'émigration, la politique de développement et le chômage sont les grands axes de l'étude sur la politique économique qui traitera aussi des revendications de certains acteurs tels que les agriculteurs, les travailleurs et les entrepreneurs ainsi que de la manière dont-ils perçoivent leur contribution à la vie politique. Une autre étude abordera les nouveaux acteurs qui ont eu un rôle fondamental durant la période pré et post 14 janvier, à savoir les bloggeurs, les facebookers et les comités de protection de la révolution.