PARIS (TAP) - Mouammar Kadhafi pourrait rester en Libye s'il se met à l'écart de la vie politique, a estimé, mercredi, le ministre des Affaires étrangères français Alain Juppé qui, en fait, une condition préalable à un cessez-le-feu. "L'une des hypothèses envisagées, c'est qu'il séjourne en Libye, mais à une condition, c'est que très clairement il se mette à l'écart de la vie politique libyenne. C'est ce que nous attendons avant de déclencher le processus politique du cessez-le-feu", a déclaré Alain Juppé sur la chaine LCI. "Le cessez-le-feu passe par l'engagement formel et clair de Kadhafi à renoncer à ses responsabilités civiles et militaires", a-t-il renchéri. Le maintien en Libye de Mouammar Kadhafi supposerait qu'il ne soit pas livré à la Cour pénale internationale (CPI) qui a délivré un mandat d'arrêt contre lui. "C'est un point qui n'est pas en discussions aujourd'hui. Il y a des procédures qui doivent être poursuivies et on verra ensuite dans le cadre des négociations les conséquences qu'il faut en tirer", a jugé Alain Juppé. La CPI a délivré des mandats d'arrêt pour crimes contre l'humanité contre le colonel Kadhafi, son fils Seif a-Islam et le chef des services de renseignements libyens Abdallah Al-Senoussi. Sur le terrain militaire, alors que les rebelles tentent de s'emparer du site pétrolier stratégique de Brega, le ministre a estimé que "les choses progressent", mais "qu'il n'y a pas encore de basculement spectaculaire". Il n'a pas voulu fixer de date limite à l'opération. Les contacts diplomatiques se multiplient ces jours-ci pour parvenir à une solution politique en Libye, entre représentants du régime de Tripoli notamment et des responsables américains ou russes. La semaine dernière, Alain Juppé avait lui-même affirmé qu'il y avait des contacts avec le régime de Mouammar Kadhafi, mais pas de véritable négociation.