HAMMAMET (TAP) - «Les nouveaux imaginaires démocratiques», tel est le thème de la 24ème conférence de l'Académie de la Latinité qui a démarré, jeudi, à Hammamet-Sud et se poursuivra trois jours durant avec la participation de plusieurs penseurs et politiciens tunisiens et étrangers. La conférence s'articulera autour de plusieurs thèmes, dont, «le monde arabe et le cadre maghrébin», «le monde arabe et la dialectique du changement», «les défis de l'Europe et les transformations dans le monde arabe», «la crise européenne et la nouvelle question sociale» et «médiations, transitions et déplacements». La révolution tunisienne sera au coeur des débats et des travaux de cette conférence à travers des communications portant sur «la révolution tunisienne: est-ce l'automne ?» et la «démocratie et religion en Tunisie». A l'ouverture des travaux de la conférence, M. Felipe Gonzalez, ancien premier ministre d'Espagne a indiqué que la Tunisie a amorcé un mouvement historique de revendication de la liberté et de la dignité, précisant que la démocratie est une tache ardue. La difficulté de cette mission provient de la nécessité d'identifier des règles démocratiques qui consacrent le pluralisme, ajoutant que plusieurs questions relatives à la crise de la gouvernance démocratique en l'absence de leadership politique des révolutions, demeurent en suspens. Traitant des rapports entre la politique et l'économie notamment en Europe, l'orateur a mis l'accent sur la relation équivoque qui existe entre le monde de l'argent et la démocratie, ajoutant que la démocratie est en parfaite harmonie avec les marchés de capitaux. De son côté, M. Candido Mendes, secrétaire général de l'Académie de la Latinité a affirmé que la prospective démocratique commande d'approfondir la réflexion sur la question de la représentativité démocratique et de garantir le droit à l'expression. Pour sa part, M. Ahmadou Ould-Abdallah, représentant de l'OIF a indiqué que les vents du changement qui ont secoué les régimes totalitaires ont généré des espoirs et des craintes, et administré la preuve que chaque pays a son propre contexte et a besoin de solutions spécifiques. La démocratie nécessite un climat de confiance, a-t-il indiqué, affirmant qu'elle ne saurait réussir sans une dialectique interne loin du mimétisme institutionnel aveugle. La conférence tiendra ses assises sous les auspices de l'Académie de la Latinité, avec le concours du Forum international de Réalités et du collège international de Tunis. L'Académie de la Latinité, une fondation créée à Rio de Janeiro (Brésil), a pour mission de constituer une autorité morale indépendante propre à renforcer la solidarité des pays et des peuples de culture latine, à travers des actions culturelles et scientifiques.